La Signification de l’incarnation  
 



On demande : « Pour ce qui est du Sūtra de la fleur de lotus de la loi merveilleuse, quoi donc en est la substance1 ? »


Il est répondu : « Le principal et le support2 des dix mondes voilà l’incarnation de la fleur de lotus de la loi merveilleuse. »


On demande : « S’il en est ainsi, doit-on dire que nous-mêmes ainsi que tous les êtres nous sommes le corps intégral de la loi merveilleuse ? »


Il est répondu : « Oui, c’est certain. Dans le Sūtra il est dit : « Ce qui signifie que pour tous les dharma … l'égalité totale de l'origine et de la fin3. » Le grand maître de la Joie Merveilleuse4 dit : « L'aspect réel est forcément les dharma, tout comme les dharma sont forcément les dix Ainsi, les dix Ainsi les dix mondes et les dix mondes le corps et la terre. » Le Tiantai dit : « Il n’est que les dix Ainsi, les dix mondes et les multiples dharma des trois mille pour constituer le véritable corps de ce sūtra5 ». Le grand maître des Collines méridionales6 dit : « Comment se fait-il que l’on ait dénommé le Sūtra de la fleur de lotus de la loi merveilleuse ainsi ? C’est parce que ‘merveilleux’ réfère à la merveille des êtres, et que de même ‘loi’ réfère à la loi des êtres7 ». On trouve également dans le Tiantai l’expression "la merveille de la loi des êtres" .


On demande : « Si l’incarnation de tous les êtres équivaut à la totalité du corps de la loi merveilleuse, alors les causes et les effets des actes, de l’enfer jusqu’aux neuf mondes, sont-ils tous constitutifs du corps de la loi merveilleuse ? »


Il est répondu : « Dans le principe merveilleux8 de la nature de la loi9 on distingue les deux lois de corruption et de pureté. Sous l’influence de la loi de corruption l’égarement est engendré et, suscité par la loi de pureté, l’éveil advient. L’éveil c’est autrement dit le monde du bouddha et, de la même façon, l’égarement c’est les êtres. Bien que duelles ces deux lois de l’égarement et de l’éveil, sont pourtant le principe unique de la véritable ainsité10 de la nature de la loi.

Ainsi une perle de cristal quand on la tourne vers le disque solaire engendre le feu mais, orientée vers la lune elle produit de l’eau. La substance de cette perle est toujours identique mais selon les conditions sa vertu diffère. Il en est de même pour le principe merveilleux de la véritable ainsité. Bien que ce principe de la merveille de la véritable ainsité soit un, s’il rencontre de mauvaises conditions il devient égarement et s’il rencontre de bonnes conditions il devient éveil. L’éveil c’est autrement dit la nature de la loi et l’égarement l’Obscur11
.

De la même façon, durant le rêve, l’homme voit toute sorte d’actes, bons ou mauvais. Une fois réveillé, quand il y réfléchit ensuite, il comprend que tout cela n’était que rêves perçus en son propre cœur. Ce cœur unique est l'unique principe de la véritable ainsité de la nature de la loi. Le bien et le mal en rêve sont à la fois l’Obscur et la nature de la loi de l’égarement-éveil12. Si l’on considère cela, il faut délaisser l’Obscur des mauvais égarements pour se fonder alors sur la nature de la loi du bon éveil.

Dans le Sūtra sur la signification définitive du Sūtra du grand éveil parfait13 il est dit : « Pour toute la multitude des êtres, depuis toujours l’Obscur et l’illusion qui n’ont pas de commencement se sont édifiés sur la pensée de l’éveil parfait de la multitude des Ainsi-venus ». Le grand maître du Tiantai dit dans l'Arrêt et examen : « L’égarement de l’Obscur procède à l’origine de la nature de la loi, et de par la confusion, la nature de la loi se trouve affectée et produit l’Obscur. » Et le grand maître de la Joie Merveilleuse dit : « La nature du principe est dépourvue de corporéité et procède entièrement de l’Obscur, l’Obscur est dépourvu de corporéité et donc procède entièrement de la nature de la loi. »

L’Obscur étant l’égarement qui doit être retiré14 et la nature de la loi le principe qui doit être prouvé15 ; le doute que l’on peut ressentir à exprimer, voire à énoncer, que tous deux sont identiques doit être considéré selon le sens des phrases ci-dessus. L’exemple du rêve dans le 95e rouleau du Grand Traité16 et celui de la perle que donne le Tiantai sont particulièrement significatifs à cet égard. En vérité, l'affirmation selon laquelle l‘Obscur et la nature de la loi sont une même entité est de fait littéralement prouvée dans le Sūtra du lotus quand il dit : « Cette loi demeure au degré de la loi17 et réside perpétuellement dans les aspects du siècle18 ».

Dans le Grand Traité il est dit : « Clarté et Obscur ne sont ni différents ni distincts. Ce savoir est désigné comme étant la voie du milieu. » Toutefois bien que nombreuses soient les preuves scripturaires qui attestent que dans le principe merveilleux de véritable ainsité nous trouvons à la fois les deux lois de souillure et pureté, une phrase du Sūtra de la guirlande de fleurs19 dit que « L’esprit, le Bouddha et les êtres, nulle différence entre les trois » mais elle ne saurait surpasser pour autant la phrase du Sūtra du lotus sur l’aspect réel des dharma20.

Comme le dit le grand maître des Collines Méridionales « La substance de l’esprit est doté à la fois des deux lois de souillure et de pureté pourtant celles-ci ne diffèrent aucunement quant à leur aspect et leur unique saveur est égale. » Pareillement son exemple du clair miroir est vraiment explicite. Tout comme est précis le passage de son Arrêt et examen selon le Grand-Véhicule21.

L’extrait du volume VI des Tablettes22 est également instructif sur ce point : « Dans le principe les trois mille23 peuvent s’appeler tous pareillement "Obscur" ; parvenant aux trois mille effets tous se nomment "joie perpétuelle24". Les trois mille ne changent pas mais c’est en eux que l’Obscur s’identifie à la clarté. Les trois mille, tous à la fois, sont toujours pourvus de corporéité et de fonction25. » Cette citation s‘avère éclairante en la matière.


On demande : « Si tous les êtres sont l’incarnation de la fleur de lotus de la loi merveilleuse en ce cas, même les hommes ordinaires, tels que nous, stupides et engourdis, sont donc l’incarnation de la loi merveilleuse. »


Il est répondu : « Tous nos contemporains bien que nombreux ne se répartissent qu’en deux types : les hommes des enseignements provisoires et ceux du véritable enseignement. Ainsi les croyants des enseignements provisoires et des Moyens tel l’amidisme ne peuvent être qualifiés de corps de la fleur de lotus de la loi merveilleuse.

Ceux qui croient dans le véritable enseignement du
Sūtra du lotus, sont de fait la fleur de lotus en tant qu’incarnation, ils sont le corps merveilleux de la véritable ainsité. Le Sūtra du nirvana26 dit : « Tous les êtres qui ont foi dans le Grand-Véhicule se nomment donc les êtres du Grand-Véhicule ».

À propos des quatre pratiques paisibles et heureuses27 le grand maître des Collines Méridionales dit : «
Selon le Sūtra de la grande avancée excellente et subtile28 tant les êtres que l’Ainsi-venu, pareillement dotés de l’unique corps de dharma, sont purs merveilleux et incomparables, ils sont donc appelés ‘Sūtra de la fleur de la loi merveilleuse’ ». Il dit également : « La pratique du Sūtra du lotus en un seul esprit et en une unique étude réalise pleinement tous les fruits. En un instant on s’en trouve pourvu, il ne s’agit donc pas d’un avènement graduel. De même, sur la fleur de lotus, les fruits apparaissent simultanément. On nomme cela la signification [de l’expression] les êtres du Véhicule unique29 ».

Il dit encore : « Les auditeurs parmi les deux véhicules30 et les bodhisattva aux racines obtuses31 dans les voies des Moyens se livrent à une étude rigoureuse et graduelle. Les bodhisattva aux racines déliées32, abandonnent honnêtement les Moyens33 et n’accomplissent pas la pratique graduelle. Quand ils attestent du samādhi34 de la Fleur de la loi ils se trouvent pleinement dotés de tous les fruits ; d’où cette appellation "les êtres du Véhicule unique". »

La signification de cette citation [du grand maître] des Collines Méridionales, à propos des trois caractères "pratique graduelle35" est interprétée par les savants de notre époque comme désignant l’enseignement distinct36. Mais la [véritable] signification de cet extrait est qu’en regard de la voie qui est pourvue des causes et effets de la fleur de loi, celle des Moyens elle-même est appelée pratique graduelle et ce, au même titre que [la dite] perfection des enseignements antérieurs, les différents sūtra du grand Véhicule dans les enseignements antérieurs, et tous les sūtra subitistes ou gradualistes37 du Grand et du Petit [Véhicules]. Nous en trouvons la preuve dans le Sūtra des sens innombrables38 : « Ensuite j’enseignais le canon du Déploiement39 en douze parties40, la grande prajñā, la mer de vacuité de la Guirlande de fleurs41 et j’exposais les ascèses que les bodhisattva poursuivent au long des éons42 ».

Les deux caractères "pareillement dotés" dans [l’extrait ci-dessus] du Sūtra de la grande avancée excellente et subtile sont un legs à étudier. Ceux-là qui "pareillement dotés" croient dans le Sūtra du lotus sont le corps du sūtra merveilleux et les "non pareillement dotés" sont les gens de l’amidisme notamment. Ils s’opposent à la nature de bouddha et à l’Ainsi-venu du corps de la loi et de ce fait ils ne sont pas le corps du sūtra merveilleux.

Si l’on s’interroge sur le sens de ces phrases, il appert que les êtres des trois43 et des cinq véhicules44, des sept moyens45, des neuf mondes de dharma46, des quatre saveurs47, des trois enseignements48, tous ceux-là, communs et sages, êtres du Grand Véhicule ne peuvent être appelés incarnation de la fleur de lotus de la loi merveilleuse. Par exemple même s’ils sont des bouddhas, ceux qui ressortissent aux enseignement provisoires ne peuvent se voir attribuer le vocable de "monde du bouddha". Ainsi, les trois corps dans les enseignements provisoires ne peuvent se soustraire à l’impermanence. À plus forte raison ceux-là des autres mondes ne sauraient se prévaloir d'être ainsi nommés.

C’est pourquoi le sens même de cette compréhension nous montre que les gueux de la Fin de la loi sont bien plus respectables que les rois ou les grands ministres des deux mille ans de la Justesse et de la Semblance. Finalement, l’incarnation de la fleur de lotus de la loi merveilleuse se révèle être les corps charnels et enfantés49 des disciples ou bienfaiteurs de Nichiren qui croient dans le Sūtra du lotus.

Ainsi [le maître] des Collines Méridionales dit : « Tous les êtres, dotés du réceptacle du corps de dharma50, ne font qu’un avec le Bouddha et ce sans nulle distinction. C’est pourquoi le Lotus51 dit qu’il en va également de même pour l’œil, l’oreille, le nez, la langue, le corps et le mental qui, toujours purs, ont été engendrés par les parents52. »

Il dit aussi : « On demande : - Dans quel sūtra est-il enseigné que l’œil et les autres racines doivent être appelés Ainsi-venu ?
On répond : - Selon le Sūtra de la grande avancée excellente et subtile les êtres et l’Ainsi-venu sont pareillement dotés de l’unique corps du dharma ; purs, merveilleux et incomparables il sont donc appelés Sūtra de la fleur de lotus de la loi merveilleuse" ».
Cette phrase provient d’un sūtra autre mais elle est postérieure et donc digne d’être citée53.

L’homme qui "abandonne honnêtement les moyens" et ne croit que dans le Sūtra du lotus, qui récite Namu Myōhōrenguékyō, celui-là transforme les trois voies54 des passions, des actes et des souffrances en ces trois vertus55 que sont le corps de dharma, la prajñā et la libération ; il révèle la triple contemplation56, la triple vérité qui s’identifie à l’esprit57. Le lieu de sa demeure est la terre de la lumière toujours paisible58.

Le Bouddha de la fleur de lotus incarnée [du chapitre de la] longévité59 dans la doctrine originelle [également qualifié] d’aptitude60 et de lieu d’existence61, de corps et de terre, de forme et de pensée, des trois corps de l’improductif62 pourvus de corporéité et de fonction63 est ce qui se trouve dans les disciples et bienfaiteurs de Nichiren. Il est, en fait, l’incarnation de la fleur de la loi, l’expression des mérites64 qui révèle les pouvoirs miraculeux et souverains. N’ayez garde d’en douter, n’ayez garde d’en douter ! »


On demande : « Le grand maître du Tiantai a révélé la double doctrine de la fleur de lotus de la loi merveilleuse en tant qu’incarnation et en tant que parabole. Dès lors, que peut-on dire de cette fleur de lotus selon qu'elle est considérée comme incarnation ou bien comme parabole ? »

Il est répondu : « Pour ce qui est de la fleur de lotus en tant que parabole on se reportera avec minutie à sa triple interprétation dite "déployer, ouvrir et abroger65". Au sujet de sa compréhension du lotus en tant qu’incarnation, il dit dans le septième volume du Sens occulte : « La fleur de lotus n’est pas une allégorie ; elle tire son nom de cela qu’elle incarne. De la même façon, au commencement de l’éon, les dix mille êtres n’avaient pas de noms. Le sage alors , scrutant le principe leur façonna une dénomination de façon congrue. »

Il dit aussi : « Cette appellation de "fleur de lotus" n’est pas une allégorie passagère, en fait, il s’agit de la doctrine de la fleur de la loi. Celle-ci, en sa pureté, de cause et d’effet subtils, pour en dénommer le principe s’énonce "fleur de lotus". Ainsi elle n’est pas une parabole mais le nom de l’incarnation du samādhi de la fleur de la loi66. »

Il dit encore : « On demande : " Plus précisément, la fleur de lotus est-elle celle-là du samādhi de la fleur de la loi ou bien le lotus en tant que végétal ?"
On répond : " Précisément il s’agit de la fleur de lotus de la loi. C’est parce que [la notion] de fleur de lotus de la loi est difficile à appréhender, que l’on use de la symbolique du végétal. Ceux aux racines déliées, à l’évocation du nom comprennent le principe et donc n’ont pas besoin de recourir à la symbolique ; cela suffit pour qu'ils réalisent la fleur de la loi. Ceux-là de racines moyennes ou inférieures ne sont pas encore éveillés et c’est par l’usage de comparaisons qu’ils peuvent savoir. On se sert donc de la fleur de lotus qui est plus facile à comprendre pour établir des analogies avec la fleur de lotus difficile à comprendre.

"C’est la raison des trois cercles d’exposés de la loi67 qui correspondent aux racines supérieures, moyennes et inférieures. Pour ceux de racines supérieures, il s’agit du nom de la loi et pour ceux de racines moyennes ou inférieures, il s’agit du nom d’une parabole. Ainsi ceux des trois sortes de racines quand ils s’assemblent pour en discuter, à la fois la loi et la symbolique sont discernées. Dès lors que l’on admet cela, qui donc aurait motif pour disputer [à ce sujet]68 ? " »

La signification de ce propos est la suivante : le principe ultime ne portant pas de nom, au temps où le sage en scrutant ce principe attribua un nom aux dix mille êtres, il restait toutefois cette loi inconcevable de la simultanéité de la cause et de l’effet. Pour la nommer il conçut l’expression "loi merveilleuse de la fleur de lotus".

Cette loi unique de la loi merveilleuse de la fleur de lotus est dotée des multiples dharma des dix mondes, des trois mille et ce sans nul déficience. Celui qui s’y applique possède simultanément cause et effet du bouddha.

Le sage fit de cette loi son maître, la pratiqua et s'éveilla à la voie, il connut dans le même temps la cause et l’effet merveilleux. Il devint de la sorte l’Ainsi-venu de l’éveil merveilleux69 de l’intégralité des effets70.

C’est pourquoi le grand maître de la Transmission des Enseignements dit : « La fleur de lotus de la loi merveilleuse en un esprit c’est la fleur de lotus en tant qu’incarnation dans laquelle s’accroissent simultanément la fleur de la cause et la corolle de l’effet71.

« Parmi les trois cercles, chacun d’entre eux comporte l’incarnation et la parabole. Plus généralement, dans le sūtra unique nous trouvons à la fois incarnation et parabole. Plus particulièrement, les principes des sept paraboles72, des trois égalités73, des dix supériorités74, tous réfèrent à l’incarnation du lotus. En définitive, pour dénommer ce principe en son enseignement, on recourt à [l’expression] Sūtra de la fleur de lotus de la loi merveilleuse75 ».

Le grand maître de la Joie Merveilleuse dit : « En ce qui concerne les sept paraboles, il convient de les considérer, et ce pour chacune [des deux] fleurs de lotus76, selon les doctrines du provisoire et du réel … De la sorte, la fleur de lotus révèle pleinement "Pour le réel procurer le provisoire" et "ouvrir le provisoire pour révéler le réel", il en va de la sorte pour les sept paraboles.77 »

De même au début de l’éon, les végétaux abondaient ; le sage, considérant le principe attribua à la fleur de lotus le nom [que nous lui connaissons]. Cette plante correspondait à la simultanéité de la cause et de l’effet de la fleur de lotus de la loi merveilleuse. Aussi décida-t-il de la nommer "fleur de lotus".

Il s'agit de cette fleur qui croît dans l’eau ; il en est d’écarlates, de blanches ou d'autres couleurs encore. Le lotus en tant que parabole réfère à cette plante. On l’utilise pour révéler l’inconcevable fleur de lotus de la loi merveilleuse.

C’est l’insondable loi merveilleuse dont le grand maître du Tiantai révèle la compréhension en recourant provisoirement à une métaphore afin que d’en faciliter l’entendement.
»


On demande : « Depuis le début de l’éon, quels furent les hommes qui personnifièrent le lotus en tant qu’incarnation ? »

Il est répondu : « Le vénéré Shakya au début des éons dits des cinq cents grains de poussière78 attesta de la fleur de lotus, incarnation de cette loi merveilleuse, puis au fil des âges successifs il réalisa la voie79 révélant le principe originel en ses témoignage80 et preuve81. Il naquit cette fois au pays Magadha, en Inde centrale, mais lorsqu’il voulut révéler cette fleur de lotus ni les dispositions82 ni le temps n’étaient mûrs.

Ainsi dans la loi unique de la fleur de lotus il préleva trois végétaux et octroya ces trois enseignements provisoires aux trois véhicules, prestations congruentes83 et attirances84 pour plus de quarante années [d’enseignement].

Et durant ce temps, selon les dix mille différences de natures de racines des êtres il dispensa toutes sortes [de métaphores évoquant] diverses plantes sans finalement révéler la fleur de lotus de la loi merveilleuse.


C’est pourquoi le Sūtra des sens innombrables85 dit : « Tout d’abord sous l’arbre de bodhi, lieu de la voie … Pendant plus de quarante ans je n’avais pas révélé la vérité86 ».

En parvenant au
Sūtra du lotus, toutes les diverses fleurs des enseignements provisoires des Moyens tels les quatre saveurs, les trois enseignements ou celles du Petit-Véhicule se trouvèrent abandonnées et il n'y eut plus que l’unique fleur de lotus de la loi merveilleuse qui fut enseignée. Quand les trois sortes de végétaux s’ouvrirent pour révéler l’unique fleur de lotus de la loi merveilleuse et que les hommes provisoires des quatre saveurs et des trois enseignements se virent conférés pour la première fois la fleur de lotus de la station initiale, ils accédèrent alors à la fleur de lotus de l’ouverture du proche et de la révélation du lointain, ils obtinrent les deuxième, troisième stations ainsi que la dixième et les autres [degrés] jusqu’à l’éveil d’indifférenciation et au fruit sublime de l’éveil merveilleux87.


On demande : « Cette distinction entre l’incarnation et la parabole, quels sont les chapitres, les phrases du Sūtra du lotus qui véritablement l’enseignent ? »

Il est répondu : « Si l’on considère cette question en regard des trois cercles d'auditeurs, l’entièreté du chapitre des Moyens enseigne la fleur de lotus en tant qu’incarnation. Le chapitre de la Parabole88, celui de la Parabole de la ville fantasmagorique89 expliquent quant à eux la fleur de lotus en tant que parabole. Mais en fait, même dans le chapitre des Moyens on ne peut dire que la parabole n’est pas évoquée ni que les autres chapitres ne traitent pas du tout du lotus en tant qu’incarnation.»


On demande : « En ce cas, quelle phrase précisément explique la fleur de lotus en tant qu’incarnation ? »

Il est répondu : « Il s’agit de la phrase du chapitre des Moyens dite "l’aspect réel des dharma90". »


On demande : « Sur quoi vous fondez-vous pour tenir cette assertion selon laquelle cette phrase serait désignée comme étant celle de la fleur de lotus en tant qu'incarnation ? »

Il est répondu : « [Les grands maîtres] Tiantai et Joie-Merveilleuse ont mis en exergue cette phrase pour comprendre le corps de ce sūtra. Également, comme le note le grand maître de la Transmission des Enseignements “ Quoi donc constitue le corps du Sūtra du lotus ? C’est l’aspect réel des dharma qui constitue le corps de ce sūtra." Cette citation est explicite (les érudits de notre époque l'occultent et n’en révèlent pas le nom. Alors que le nom de cette phrase s’énonce comme étant la signification même de la fleur de lotus de la loi merveilleuse91).

[Pour d’autres] encore la preuve actuelle92 résiderait dans les trois corps du chapitre du précieux stupa93, telle serait la preuve actuelle94. Ou bien alors ce serait les bodhisattva surgis de la terre voire la fille dragon dont le corps même devint un bouddha.

En ce qui concerne les bodhisattva sortis de la terre95, la preuve actuelle serait attestée par la phrase «
pareils à la fleur de lotus sur l’eau96 ». Ainsi entendrait-on l’incarnation pour ce qui est des bodhisattva.

Pour la fille dragon, la phrase «
Il se rendit au Mont Sacré du Vautour (…) assis sur une fleur de lotus à mille feuilles grande comme la roue d’un char97 » enseignerait la preuve.

Du même ordre seraient les trente-quatre corps de Son-Merveilleux98 ou les trente-trois de Contemplateur des Sons99. Le commentaire suivant est avancé en ce sens : «
Si l’acte inconcevable et souverain qu’est le samādhi de la fleur de lotus n’était ainsi attesté de la sorte comment donc ces trente-trois corps se seraient manifestés ?100 ». On trouve également [dans ce registre] « … et réside perpétuellement dans les aspects du siècle 101 ».

Telles sont les thèses des érudits de notre époque.

Nichiren, pour sa part, s’en tient à la phrase du chapitre des Moyens102 et à celle [qui commence par] «
La totalité des lois que l’Ainsi-venu possède …103» du chapitre Pouvoirs miraculeux de l’Ainsi-venu.

À propos de celle-ci, le grand maître du Tiantai la sélectionna dans son exégèse des cinq catégories de [significations] occultes104 du Sūtra. Il appert donc que cette phrase est assurément la preuve véritable.



On demande : « Les preuves scripturaires et actuelles105 que vous citez semblent tout à fait satisfaisantes. Pourquoi donc alors ne retenir que la phrase du chapitre des Pouvoirs miraculeux ? »

Il est répondu : « Parce que cette phrase est dotée d’un sens profond, elle convient donc parfaitement. »


On demande : « Et quel est donc ce sens profond ? »

Il est répondu : « Il réside en ce que cette phrase nous enseigne du legs de l’incarnation des cinq caractères fondamentaux confié aux bodhisattva surgis de la terre, proches féaux106 du vénéré Shakya dès l’origine.

L’Ainsi-venu Shakya de la véritable réalisation du passé ancien107 vit son vœu s'accomplir [comme l'exprime cette stance] :
«
Ce vœu que je fis autrefois
À présent se trouve pleinement accompli.
Je convertis l’entièreté des êtres
Et les fais tous entrer sur la voie bouddhique108 »
puis il convoqua les bodhisattva surgis de la terre, à qui cette phrase fut léguée comme fondement de l’incarnation du lotus de la doctrine originelle pour enseigner les épigones après la disparition de l’Ainsi-venu dans les cinq cents dernières années109.

Elle est donc la véritable preuve de la raison originelle de la venue en ce monde du vénéré Shakya, de la loi cachée obtenue au lieu de la voie et de l’incarnation du lotus laquelle nous permet dans [la période] de fin de la loi d’accomplir notre réalisation et ce pour les deux phases du présent et du futur.


C’est pourquoi dans l’époque actuelle de la Fin de la loi, en dehors de l’envoyé de l’Ainsi-venu nul ne pouvait avancer cette phrase comme preuve littérale. En sa vérité elle est cachée, en sa vérité elle est capitale, en sa vérité elle est admirable. Namu Myōhōrenguékyō, Namu Myōhōrenguékyō.


On demande : « Pour ce qui est de la doctrine de notre courant, de sa signification, lorsque des personnes des différentes sectes viennent à nous pour s’enquérir de la preuve scripturaire de l’incarnation du lotus, quelle phrase doit-on citer ? »

Il est répondu : « Il convient de citer la phrase que l’on trouve au début du titre de chacun des vingt-huit chapitres : Myōhōrenguékyō. »


On demande : « Pour quelle raison avez-vous acquis la conviction que le Titre qui figure à chaque chapitre est l’incarnation du lotus ? D’autant que le grand maître du Tiantai, dans son interprétation de l'Intitulé110 du sūtra le cite comme étant le lotus en tant qu’allégorie. Dès lors, ne devrait-on pas l’entendre comme lui ?»

Il est répondu : « Le Titre en lui même est une explication conjointe du lotus à la fois comme incarnation et comme parabole. Cette citation que vous faites du Tiantai est celle-là dont on use lorsqu’on interprète [le Titre] en tant que parabole.

Les six paraboles de l’originel et de l’emprunté111 que nous trouvons dans le premier rouleau des
Phrases de l’Occulte112 vont [également] en ce sens. Mais le septième rouleau de ce même ouvrage penche plutôt dans le sens de l’incarnation. Il n’est donc pas fautif de penser que la perception du Titre du Lotus par le Tiantai se fait tant en termes de parabole que d’incarnation.»


On demande : « Sur quels éléments vous fondez-vous pour parvenir à la connaissance selon laquelle le Titre de la fleur de lotus ressortirait de la double compréhension dite de l’incarnation et de la parabole ? Le grand maître des Collines Méridionales lorsqu’il interprète les cinq caractères Myōhōrenguékyō dit : « C’est parce que ‘merveilleux’ réfère à la merveille des êtres, et que de même ‘loi’ réfère à la loi des êtres ; que ‘fleur de lotus’ en est un emprunt sous forme de métaphore113.

Ne doit-on pas penser que les interprétations [des grands maîtres] des Collines Méridionales et du Tiantai réfèrent toutes deux à la fleur de lotus en tant que parabole ?
»

Il est répondu : « Cette interprétation du [grand maître] des Collines Méridionales est similaire à celle du Tiantai114.

Toutefois la double compréhension dite de l’incarnation et de la parabole, même si elle n’est pas explicitée dans le Sūtra, est en fait reconnue par [les grands maîtres] des Collines Méridionales et du Tiantai et ce dans le prolongement des traités de Vasubandhu et de Nāgārjuna.


Dans ce que l’on appelle le Traité de la fleur de la loi il est dit : « Il y a deux significations à la Fleur de lotus de la loi merveilleuse.
La première d'entre elles concerne l’émergence de l’onde … une fois apparues115 sur les eaux troubles, un grand nombre d’auditeurs vint y prendre place parmi la grande assemblée de l’Ainsi-venu, pareil à une multitude de bodhisattva assis sur des lotus. Ils entendirent le sermon sur la sagesse insurpassable de l’Ainsi-venu, sur son espace tout de pureté et cela put être comparé ainsi à l’attestation des enseignements secrets de l’Ainsi-venu.
La seconde [signification] est l’ouverture de la fleur ; pour une multitude d’êtres présents dans le Grand-Véhicule et dont le cœur hésite et ne peut produire de conviction, l’Ainsi-venu révèle son corps de dharma pur et merveilleux et ce afin que naisse leur foi »

Le caractère ‘multitude’ que nous trouvons ici dans ‘une multitude de bodhisattva’ représente tous les bodhisattva des [enseignements] antérieurs116 du grand et du petit [Véhicules] qui en parvenant au Sūtra du lotus purent alors posséder la fleur de lotus du bouddha.

Ce passage du
Traité de la fleur de la loi est parfaitement clair. Aussi doit-on savoir que tous ces lieux que les bodhisattva obtinrent [précédemment] de pénétrer désignent les Moyens.

Le [grand maître] du Tiantai interprète ce passage du Traité en disant : « Lorsque l’on comprend la signification du Traité, quand il est dit que le corps de dharma pur et merveilleux leur est révélé cela implique que la fleur de lotus procède de la révélation de la cause merveilleuse, quand il est dit que l’Ainsi-venu pénétrant la grande assemblée s’assit sur une fleur de lotus, cela implique que la fleur de lotus procède de la terre de la rétribution merveilleuse117. »

Ainsi, lorsque le [grand maître] du Tiantai interprète plus précisément incarnation et parabole en vue d’une explication conjointe, il cite tant la phrase « Maintenant je rends hommage à la fleur de lotus du Bouddha » du Sūtra de la grande assemblée118 que le passage précédemment mentionné du Traité de la fleur de la loi et il dit : « Si l’on suit le [Sūtra] de la grande assemblée, il est fait de la fleur de lotus tant la cause que l’effet de la pratique de la loi119 ; les bodhisattva qui ont pris place [sur les lotus] désignent la fleur en tant que cause. Leur vénération de la fleur de lotus du Bouddha représente la fleur en tant qu’effet. Si l’on suit le Traité de la fleur de la loi, la fleur de lotus constitue la terre de la rétribution du support120. Et, selon l’assiduité de la pratique de la fleur de lotus des bodhisattva, ils obtiennent pour rétribution la terre de la fleur de la loi. Qu’on le sache donc : le principal et son support, la cause et l’effet tous sont la loi de la fleur de lotus. Pourquoi alors devrait-on avoir recours à la parabole ? C’est pour les hommes obtus qui ne peuvent comprendre la fleur de lotus de la nature de la loi que l’on amène une fleur de ce monde pour parabole. Devrait-on y trouver à redire ? »

Il dit également : « Si ce n’était la fleur de lotus, quoi donc pourrait être l'allégorie parfaite des multiples dharma évoqués ci-dessus ? Parce qu’ainsi elle est exposée à la fois comme loi et comme parabole on lui donne pour nom Sūtra de la fleur de lotus de la loi merveilleuse121. »

Dans son Grand Traité le bodhisattva Nāgārjuna dit : « la fleur de lotus est exprimée à la fois en tant que loi et en tant que parabole. »

Le grand maître de la Transmission des Enseignements reprend les thèses des deux traités de Vasubandhu et Nāgārjuna et il dit : « la phrase du Traité122 se contente d’exprimer le titre donné au Sūtra de la fleur de lotus de la loi merveilleuse et cela revêt deux significations. Mais ce n’est pas pour autant qu’il définit deux sens [distincts] à ce que l'on appelle ‘fleur de lotus’. En fait, il se plait à mettre en regard la loi et la parabole. Si ce n’était le cas, comment devrait-on comprendre alors [son propos] ? C’est pourquoi la compréhension du Traité révèle à la fois la loi et la parabole. La fleur de lotus de la loi merveilleuse en un esprit, en laquelle s’accroissent simultanément la fleur de la cause et la corolle de l’effet, est un concept difficile à saisir ; c’est pourquoi il recourt à la parabole afin de faciliter la compréhension. Et pour établir l’enseignement de ce principe, il lui a été conféré le nom de Sūtra de la fleur de lotus de la loi merveilleuse123. »

Les thèses de ces traités, leur herméneutique sont manifestes ; les textes existent, qu’on les lise. Point de sens trompeur en eux, aussi l’interprétation conjointe [de l’incarnation et de la parabole] doit-elle être retenue pour définitive.

Finalement, la signification du Sūtra du lotus est que la parabole s’identifie au corps de la loi et que le corps de la loi s’identifie à la parabole. C’est ce que le grand maître de la Transmission des Enseignements nous enseigne lorsqu’il dit : « Ce Sūtra est riche en paraboles mais celles-là d’importance ne sont [qu’au nombre de] sept. Ces sept allégories s’identifient au corps de la loi et le corps de la loi s’identifie aux paraboles. Aussi hors les paraboles nul corps de la loi et sans le corps de la loi point de paraboles.

« Cependant le corps de la loi c’est le corps du principe de la nature de la loi et la parabole est en fait le corps phénoménal de la loi merveilleuse. Les phénomènes s’identifient au corps du principe et le corps du principe s’identifie aux phénomènes. C’est pourquoi [on emploie l’expression] l’unicité de corps de la loi et de la parabole. Ainsi dans la compréhension des thèses des traités de la tradition de la Montagne124 tous [les maîtres] s’accordent pour considérer la fleur de lotus à la fois comme loi et comme allégorie. »

La signification de cette analyse est évidente aussi n’y a-t-il pas lieu d’ajouter quoi que ce soit.
»


On demande : « Du vivant du Bouddha, qui donc put témoigner de l’incarnation de la fleur de lotus ? »

Il est répondu : « Pour la période des quatre saveurs et des trois enseignements125, que ce soit les trois ou les cinq véhicules126, les neuf mondes de dharma127, les bodhisattva et le maître des enseignements globaux de l’attingent au provisoire128, mais aussi le maître des enseignements de la doctrine empruntée129 et finalement tous, excepté le maître des enseignements [du chapitre] de la longévité, nul qui n’eût entendu l’expression ‘incarnation de la fleur de lotus de la doctrine originelle’ et à plus forte raison, qui eût pu en témoigner.

Durant quarante ans et plus, la fleur de lotus de l’éveil suprême de l’ouverture des trois et de la révélation de l’unique130 n’avait pas encore éclos.


C’est pourquoi [comme l’indique] le Sūtra des sens innombrables131 « Finalement, ils ne pourront réaliser l’éveil suprême132 ». Ainsi la fleur de lotus de l’ouverture des trois et de la révélation de l’unique de la doctrine empruntée ne se trouve pas exposée dans les [enseignements] antérieurs. Ni, a fortiori, l’incarnation de la fleur de lotus de l’ouverture du proche et la révélation du lointain, de l’union obscure du lieu et de la sagesse133 en la mystérieuse terre originelle134 et de l’Improductif135 de l’état originel136. Ceux-là de la conversion empruntée137 tels Maitreya138 en eurent-ils même connaissance ?»


On demande : « Quels sont les éléments qui vous ont amené au savoir selon lequel les bodhisattva de [ l’enseignement] global antérieur et les bodhisattva de la doctrine empruntée globale n’ont pas attesté de l’incarnation de la fleur de lotus ?»

Il est répondu : « Les bodhisattva de [ l’enseignement] global antérieur n’ont pas connu la fleur de lotus de la doctrine empruntée pas plus que les bodhisattva de la doctrine empruntée globale n’ont su la fleur de lotus de la doctrine originelle.

C’est pourquoi le Tiantai dit : «
Ceux des enseignements provisoires qui sont dans l’expectative d’une naissance139, ne connaissent pas les religieux de la conversion empruntée et ces derniers ne connaissent pas les religieux de la conversion originelle. »140

Lorsque le grand maître de la Transmission des Enseignements dit : «
Cela est la voie directe, il ne s’agit pas pour autant de la grande voie directe » ou encore « C’est parce que les boddhisattva n’avaient pas encore connu la grande voie directe »141, il ne signifie pas autre chose.

C’est pourquoi tant les bodhisattva des [enseignements] antérieurs que ceux de la doctrine empruntée, bien qu’ayant pour partie attesté de la signification du principe de la rupture avec les passions142, lorsqu’ils se trouvèrent en présence de la doctrine originelle, ils pratiquèrent la rupture avec les passions mais ce n’était pas là celle qui permet d’enjamber les divisions143 et ils furent appelés ceux qui n’avaient pas encore rompu avec les passions.

Ainsi, bien qu’il soit mentionné « tous ces lieux que les bodhisattva obtinrent de pénétrer144 », cette expression [en fait] révèle la réprobation exprimée alors à l’encontre des deux véhicules145 et ce n’est donc que provisoirement que [ces bodhisattva] se voient gratifiés du titre ‘posséder l’accès’.

C’est pourquoi les grands bodhisattva des [enseignements] antérieurs tout comme ceux de la doctrine empruntée n’ont attesté de la fleur de lotus seulement lorsque la doctrine originelle [leur fut exposée]. Ils ne purent véritablement rompre avec les passions que lorsqu’ils entendirent le chapitre Longévité de l’Ainsi-venu.

« Par les pouvoirs divins du Bouddha, les cinquante éons146 mineurs parurent aux grandes assemblées semblables à une demi-journée147 ». Le grand maître du Tiantai interprète cet extrait du chapitre Surgis [de la terre]148 de la sorte : « Ceux qui avaient compris, bien que cette durée fût courte, surent qu’elle était longue jusqu’à cinquante éons et les égarés, bien qu’elle fût longue la crurent courte et pensèrent qu’elle n’avait duré qu’une demi-journée » ; et le grand maître de la Joie Merveilleuse lisant cela l’interprète à son tour en disant : « Parce que des bodhisattva avaient brisé l’Obscur ils sont appelés ‘sages’ et quant à ceux qui se tiennent dans la grande assemblée, quand bien même au rang de sages, ils sont qualifiés d’égarés149

La signification de ces interprétations est claire. Elle dit que les bodhisattva des [enseignements] antérieurs et de la doctrine empruntée sont des égarés ; seuls les bodhisattva surgis de la terre sont qualifiés de sages.

Et pourtant les gens de l’École Tendai, de nos jours, lorsqu’ils doivent débattre des points communs et des différences entre les [doctrines] originelle et empruntée disent qu’ils ne trouvent nulle dissemblance, ils interprètent la phrase [du Sūtra] en incluant les groupes de la conversion empruntée parmi les sages et ils commettent ainsi une grave méprise. Les phrases du Sūtra et leurs interprétations sont pourtant particulièrement claires, pourquoi donc ces gens-là se fourvoient-ils de la sorte ?


Selon les phrases du Sūtra il est enseigné que les bodhisattva surgis de la Terre rendirent hommage à l’Ainsi-venu durant cinquante éons mineurs lesquels parurent ne durer qu’une demi-journée aux foules de ceux de la conversion empruntée. De cela le [grand maître] du Tiantai150 déduit les qualificatifs de 'sages' et d’'égarés'. Ceux de la multitude de la conversion empruntée, égarés qu’ils étaient, crurent y avoir assisté durant une demi-journée. Ils révèlent ainsi la fausseté de leurs vues. Les bodhisattva surgis de la Terre eux sont des sages qui perçoivent les cinquante éons mineurs ce qui indique la justesse de leurs vues.

Le [grand maître] de la Joie Merveilleuse interprète ce passage en disant que les bodhisattva qui avaient rompu avec l’Obscur sont des sages alors que ceux qui ne l’avaient pas fait sont des égarés. Les phrases existent, elles sont probantes.


Parce que dans leurs études les érudits ont confondu les nombreux sūtra impropres à l’obtention la voie avec l’obtention de la voie151, ils prétendent alors que les bodhisattva de la conversion empruntée, puisqu’ils sont parvenus jusqu’aux [dix] stations152, ont déjà rompu avec l’Obscur.

Les [enseignements] antérieurs et ceux de la doctrine empruntée en leur temps eurent beau présenter un bouddha de l’éveil merveilleux153 mais celui-ci, ce n’est que lorsque le véritable bouddha de la doctrine originelle du [chapitre] de la longévité se manifesta, qu’il ne fit plus figure d’égaré et qu’il put être compté au degré des sages. C’était parce que les trois corps des enseignements provisoires ne pouvaient se soustraire encore à l’impermanence que leurs bouddha étaient mensongers et relevaient du domaine du rêve.

Les multitudes des [enseignements] antérieurs et de la doctrine empruntée quand ils parvinrent à la doctrine originelle n’avaient pas encore rompu avec les passions et ils sont [ensuite] désignés comme ceux-là qui s’adaptèrent à la station initiale154.

Dans ses
Explicatifs155 le [grand maître] de la Joie Merveilleuse dit : « Une fois l’emprunté ouvert et l’originel révélé156 tous accédèrent à la première station. » Cela doit être rapproché de « qu’il put être compté au degré des sages » exprimé précédemment. Le fait que les multitudes des [enseignements] antérieurs et de la doctrine empruntée fussent qualifiées de boddhisattva et de bouddha, égarés qui n’avaient pas encore rompu avec l’obscur est donc tout à fait véridique.

Aussi doit-on savoir qu’une fois l’enseignement de la doctrine originelle du [chapitre] de la longévité révélé, tous dans l’assemblée de la réunion du Mont Sacré, sans exception, ont attesté de l’incarnation de la fleur de lotus. Les deux véhicules, les icchantika157, ceux de nature déterminée158, les femmes, mais aussi les mauvaises gens, tous attestèrent la fleur de lotus du bouddha originel.

Le grand maître de la Transmission des Enseignements dans son exégèse de la fleur de lotus en tant qu’unique grande œuvre dit159 : « l’essentiel de la fleur de la loi, les cause et conjoncture de l’unique grande œuvre160 c’est la révélation de la fleur de lotus. “Unique” signifie l’unique aspect véritable, “grande” c’est l’expansion de nature et “œuvre” c’est la nature de la loi ; cette œuvre unique et ultime c’est le principe, la sagesse et la pratique de [l’enseignement] global, le corps, la prajñā et la libération de [l’enseignement] global161. Une fois parvenus au véhicule unique, les trois véhicules, les natures déterminées et indéterminées, les voies intérieures et extérieures, les asthéniques162 et ātyantika163, “toutes [les] font parvenir à la terre de sagesse complète164”. Cette unique grande œuvre permet l’ouverture et la révélation, l’éveil et l’accès au savoir et à la vision du Bouddha faisant que tous deviennent le Bouddha165. » Il est donc dit que les femmes, les icchantika, ceux de nature déterminée, ceux des deux véhicules, toutes mauvaises gens, obtinrent l’attestation de l’incarnation de la fleur de lotus au Mont sacré.»


On demande : « En notre époque actuelle de la fin de la loi, qui donc atteste l’incarnation de la fleur de lotus ? »

Il est répondu : « Quand on examine l’aspect de notre monde, nombreux sont ceux qui atteste l’incarnation du grand enfer sans rémission mais nul pour attester de l’incarnation de la fleur de lotus du Bouddha. Et cela du fait de la croyance dans les Moyens et les enseignements provisoires – lesquels ne permettent pas d’obtenir la voie - et que l’on dénigre166 l’incarnation de la fleur de la loi, véritable fleur du lotus.

Le Bouddha nous a enseigné :

«
Si des incroyants
Dénigrent ce Sūtra
Ils détruisent de la sorte
Les graines d'éveil du monde ...
Lorsque leur vie s'achève
Ils pénètrent dans l'enfer Avici167 »

Le [grand maître] du Tiantai dit : «
Ce Sūtra ouvre pleinement les graines d’éveil des six voies ; alors, le dénigrer revient à détruire la rectitude168 ».

[À ce sujet] Nichiren dit169 : «
Ce Sūtra comprend les graines d'éveil des dix mondes ; le dénigrer revient à détruire la rectitude c'est-à-dire les graines d'éveil des dix mondes. Celui [qui agit de la sorte] chute et demeure dans [l’enfer] sans rémission. Dès lors, comment pourrait-il s’en extraire ?

Ainsi, dans le courant de Nichiren, [les croyants] rejettent sincèrement les doctrines perverses des maîtres et des lois corrompus des enseignements provisoires pour croire sincèrement les doctrines correctes des maîtres et des lois justes170, ils attestent donc de l’incarnation de la fleur de lotus et ils révèlent le principe merveilleux de l’incarnation de la clarté toujours paisible et cela parce qu’ils croient dans les paroles d’or du maître des enseignements de la longévité de la doctrine originelle. »


On demande : « Les grands maîtres tels ceux des Collines Méridionales, du Tiantai ou de la Transmission des Enseignements, même s’ils ont propagé selon l’enseignement de l’École du Véhicule unique et global du Sūtra du lotus, n’avaient pas encore énoncé Namu Myōhōrenguékyō ; qu’en est-il au juste ? Et en ce cas, ne peut-on dire que ces grands maîtres ne savaient pas encore l’incarnation de la fleur de lotus et donc qu’ils ne l’attestèrent pas ? »

Il est répondu : « Il est dit que le grand maître des Collines Méridionales était l'incarnation171 de Contemplateur des Sons172 et le grand maître du Tiantai celle de Roi des Remèdes173. Dès lors, à l'audition du prêche du [chapitre] de la Longévité de la doctrine originelle au Mont-sacré, ils ont pu l’attester174 ; toutefois, de leur vivant, l’époque n’était pas encore celle de la propagation de la loi merveilleuse. Ils ont donc remplacé le terme ‘loi merveilleuse’ par celui d’‘Arrêt et examen’ et ont pratiqué la Une pensée trois mille et la triple observation du cœur175. Cependant, pour ce qui est de la récitation de Namu Myōhōrenguékyō par ces grands maîtres, on peut penser que dans leur pratique personnelle ils en effectuèrent la véritable attestation intérieure176.

Dans
Le Repentir selon la fleur de la loi177 le grand maître des Collines Méridionales dit : « Namu Myōhōrenguékyō » ; le grand maître du Tiantai écrit : « Namu grande sagesse égale du Véhicule unique178 Myōhōrenguékyō » ; il dit également : « Prosternation179 devant Myōhōrenguékyō » et encore : « Kimyō180 Myōhōrenguékyō ».

Dans les
Chroniques des dix Vœux de renaissance [qui relatent] les derniers instants du grand maître de la Transmission des Enseignements il est dit : « Namu Myōhōrenguékyō ».


On demande : « La preuve scripturaire est [à présent] clairement établie. Pourquoi donc la propagation ne s’est-elle pas faite ensuite de la sorte ? »

Il est répondu : « À cela deux raisons : la première, le temps n’était pas encore venu ; la seconde, le légataire181 n’était pas encore apparu. En fait, les cinq caractères de la loi merveilleuse sont la grande loi blanche182 qui sera propagée en la Fin de la loi. Elle est le legs remis aux grands seigneurs183 surgis de la Terre tels mille mondes184. Voilà pourquoi les [grands maîtres] des Collines Méridionales, du Tiantai et de la Transmission des Enseignements la contemplèrent en eux-mêmes, mais puisqu’elle avait été confiée au maître et guide de la Fin de la loi, ils ne purent la propager.»



                                                                                                                                                   Nichiren185





 
 
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1 Nichiren emploie le mot tai (體) que nous traduisons ici par substance. On trouve également comme autres traductions corps, corporéité. Le sens est très proche de tōtai (當體) que nous retrouvons dans le titre de ce traité et que nous traduisons par incarnation.
2 Cf. Dictionnaire Miaofa : principal et son support
3 Nichiren cite ici le célébre passage du début du chapitre des Moyens du Lotus où les dix Ainsi sont énoncés.
4 Nom honorifique de Zhanlan.
5 Cette citation provient d'un ouvrage de Zhiyi : Le Sens occulte.
6 Nom honorifique de Huisi.
7 Citation tirée de l'ouvrage de Huisi La Pratique paisible et heureuse.
8 Cf. Dictionnaire Miaofa : principe merveilleux
9 Cf. Dictionnaire Miaofa : nature de dharma
10 Cf. Dictionnaire Miaofa : aspect de la pure ainsité
11 Cf. Dictionnaire Miaofa : Obscur
12 Je me suis permis la création de ce composé : égarement-éveil car il me semble le mieux rendre l'expression que Nichire emploie : 迷悟 (meigo), le premier caractère signifiant l'égarement et le second l'éveil (satori). La langue française, et notre logique, comprennent très peu de mots formés de deux termes opposés. Mais, plutôt que d'avoir recours à une périphrase, le recours à cette création me semble bien rendre la réalité du concept. Toujours à propos de l'égarement-éveil, on trouve d'autres termes bouddhiques révélateurs de ce concept, par exemple l'unicité de corps de l'égarement-éveil (迷悟一体) ou la non-dualité de l'égarement et de l'éveil (迷悟不二).
13 Cf. Dictionnaire Miaofa : Sūtra sur la signification définitive du sūtra du grand éveil parfait.
14 Ce qui est traduit ici par "qui doit être retiré" est en fait un substantif : shodan, pour sa signification, voir le Dictionnaire Miaofa : avulsion.
15 De même que dans la note précédente, ce qui est traduit ici par "qui doit être prouvé" est en fait un substantif : shoshō, pour sa signification, voir le Dictionnaire Miaofa : preuve.
16 Cf. Dictionnaire Miaofa : Traité de la grande vertu de sagesse .
17 Cf. Dictionnaire Miaofa : degré de la loi.
18 Siècle c'est-à-dire le monde, la société. Cette citation est extraite de la longue partie versifiée finale du chapitre des Moyens du Lotus généralement appelée stances des moines et nonnes mendiants (biku bikuni gué, 比丘比丘尼偈). Ceux qui veulent se reporter au contexte le trouveront aux références suivantes : MHRGK p 183, JNR p 86, Burnouf p 34.
19 Cf. Dictionnaire Miaofa : Sūtra de la guirlande de fleurs.
20 C'est le passage sur les dix Ainsi déjà signalé dans la note n°3 ci-dessus.
21 Cf. Dictionnaire Miaofa : Principes de l'arrêt et examen selon le Grand-Véhicule.
22 Cf. Dictionnaire Miaofa : Tablettes.
23 Il s'agit des 3000 constituants de la Une pensée trois mille.
24 Les deux caractères 常樂 (jōraku, changyue) littéralement joie perpétuelle sont les premiers termes de la formule pérennité-bonheur-ego-pureté.
25 Cf. Dictionnaire Miaofa : pourvu de corporéïté et de fonction.
26 Cf. Dictionnaire Miaofa : Sūtra du nirvana.
27 Ce n'est pas très clair, le texte semble citer un traité de Huisi qui s'appellerait "Les Quatres pratiques paisibles et heureuses", concept qui provient du XIVe chapitre du Sūtra du lotus. Seulement nous n'avons pas d'ouvrage de Huisi qui porte exactement ce titre. Avec un intitulé très proche nous trouvons La Pratique paisible et heureuse c'est probablement ce dont il s'agit d'autant que ce texte mentionne les quatre pratiques paisibles et heureuses.
28 Cf. Dictionnaire Miaofa : Sūtra de la grande avancée excellente et subtile.
29 On remarquera la répétition et l’insistance du concept d’unicité dans cette citation de Huisi qui, en chinois, est rythmée par la répétition du chiffre un (一) : un seul esprit (一心), une unique étude (一學), un instant (一時), une fleur (一華), à nouveau un instant (一時), Véhicule unique (一乗). Pour Huisi cette unicité est la caractéristique du bodhisattva du Lotus.
30 Cf. Dictionnaire Miaofa : deux véhicules.
31 Cf. Dictionnaire Miaofa : racine obtuse.
32 Cf. Dictionnaire Miaofa : racine déliée.
33 Nichiren emploie ici une phrase tirée de la fin du chapitre des Moyens et dont il a fait une sorte de maxime : " J'abandonne honnêtement les Moyens/ Et n'enseigne que la voie insurpassable". Pour référence, on trouve ces deux vers p189 MHRGK et p90 JNR.
34 Cf. Dictionnaire Miaofa : samādhi.
35 En fait, ce que nous appelons la pratique graduelle est la traduction d'une expression qui s'écrit en chinois avec 3 caractères : 次第行.
36 Cf. Dictionnaire Miaofa : quatre enseignements.
37 Cf. Dictionnaire Miaofa : subit et graduel.
38 Cf. Dictionnaire Miaofa : Sūtra des sens innombrables. Pour référence, on trouve ce passage du Sūtra des sens innombrables, p90 MHRGK et p408 JNR.
39 Cf. Dictionnaire Miaofa : cinq périodes.
40 Cf. Dictionnaire Miaofa : canon des Écritures en douze parties.
41 Cf. Dictionnaire Miaofa : mer de vacuité de la Guirlande de fleurs.
42 Cf. Dictionnaire Miaofa : ascèse pratiquée durant des éons.
43 Cf. Dictionnaire Miaofa : trois véhicules.
44 Cf. Dictionnaire Miaofa : cinq véhicules.
45 Cf. Dictionnaire Miaofa : sept moyens.
46 Les neuf premiers parmi les dix mondes.
47 Les quatre premières parmi les cinq saveurs.
48 Les trois premiers parmi les quatre enseignements.
49 Exactement le texte dit :"nés de père et mère".
50 Cf. Dictionnaire Miaofa : réceptacle du corps de dharma.
51 Ce passage de Huisi se réfère au chapitre XIX du Lotus, Œuvres et vertus du Maître de la loi. Il ne s’agit pas toutefois d’une citation littérale mais d’un condensé de passages significatifs de ce chapitre relatifs à la purification des six sens qui est le principal bienfait de la pratique de la loi bouddhique.
52 Citation tirée du traité de Huisi La Pratique paisible et heureuse.
53 Cette réflexion de Nichiren montre la nature très apocryphe des sūtra bouddhiques. Particulièrement dans le cas du Sūtra de la grande avancée excellente et subtile, sūtra dont l'identification et la connaissance, à part dans les citations de Huisi, restent difficiles. Au début de cette phrase : "Cette phrase provient d'un sūtra autre ...", autre signifie autre que le Sūtra du lotus.
54 Cf. Dictionnaire Miaofa : trois voies.
55 Cf. Dictionnaire Miaofa : trois vertus
56 Cf. Dictionnaire Miaofa : triple contemplation.
57 Cf. Dictionnaire Miaofa : triple vérité s’identifie en un coeur unique.
58 Cf. Dictionnaire Miaofa : Terre de la lumière sereine.
59 Cf. Dictionnaire Miaofa : Longévité de l'Ainsi-venu.
60 Cf. Dictionnaire Miaofa : aptitude d'existence.
61 Cf. Dictionnaire Miaofa : lieu d'existence.
62 Cf. Dictionnaire Miaofa : Improductif. Voir aussi trois corps.
63 Cf. Dictionnaire Miaofa : pourvu de corporéïté et de fonction.
64 Cf. Dictionnaire Miaofa : expresion des mérites.
65 Cf. Dictionnaire Miaofa : déployer, ouvrir et abroger.
66 Cf. Dictionnaire Miaofa : samādhi du Lotus.
67 Cf. Dictionnaire Miaofa : trois cercles d'exposés de la loi.
68 La formulation est un peu elliptique. Les deux compréhensions du Lotus : celle qui révèle l'incarnation de la loi et celle qui se sert du lotus pour établir une symbolique où les caractéristiques de la plante renvoient à celles de la loi bouddhique ont été exposées selon les capacités (racines) des auditeurs. La compréhension symbolique destinée à ceux de 'racines' inférieures ou moyennes doit leur permettre d'accéder à la compréhension supérieure : l'incarnation. Dès lors il n'y a pas de raison d'opposer ces deux acceptions ni même d'en débattre. Si l'on débat c'est que l'on n'a pas compris l'intention du Bouddha et son usage dans l'exposé des trois cercles de la loi.
69 Pas encore d'entrée dans le Dictionnaire Miaofa pour 'éveil merveilleux', on peut toutefois se reporter aux cinquante-deux degrés de l'éveil dont il est le degré ultime.
70 Cf. Dictionnaire Miaofa : intégralité des effets.
71 Cf. Dictionnaire Miaofa : fleur de la cause et corolle de l'effet.
72 Cf. Dictionnaire Miaofa : sept paraboles.
73 Cf. Dictionnaire Miaofa : trois égalités.
74 Cf. Dictionnaire Miaofa : dix supériorités.
75 Cette citation est extraite de l'ouvrage de référence de Saichō De la Protection du Pays (守護國界章, Shugo kokkaishō).
76 L'expression de Zhanlan - que Nichiren cite en donnant son nom posthume et honorifique de grand maître de la Joie Merveilleuse - est particulièrement elliptique, il dit "chacune des fleurs de lotus", vu le contexte on peut penser que ce "chacune" désigne le lotus en tant que parabole et en tant qu'incarnation. C'est pourquoi j'ai rajouté des deux fleurs de lotus pour l'intelligibilité du texte en français.
77 Cette citation est extraite de l'ouvrage de Zhanlan Les Tablettes.
78 Cf. Dictionnaire Miaofa : éons dits des cinq cents grains de poussière.
79 Cf. Dictionnaire Miaofa : devenir la voie.
80 Cf. Dictionnaire Miaofa : témoignage.
81 Cf. Dictionnaire Miaofa : preuve.
82 Cf. Dictionnaire Miaofa : dispositions.
83 Cf. Dictionnaire Miaofa : prestation congruente.
84 Cf. Dictionnaire Miaofa : attirance.
85 Cf. Dictionnaire Miaofa : Sūtra des sens innombrables.
86 Pour référence, on trouve ce passage du Sūtra des sens innombrables, p87, 88 MHRGK et p407 JNR.
87 Pour les termes qui apparaissent dans cette phrase, tels les différentes stations ou les éveils, on se rapportera au tableau des cinquante-deux degrés .
88 Cf. Dictionnaire Miaofa : Parabole.
89 Cf. Dictionnaire Miaofa : Parabole de la ville fantasmagorique.
90 C'est le passage du 2e chapitre du Lotus où est énoncé l'aspect réel des dharma comme étant les dix Ainsi.
91 Ces deux phrases que nous faisons figurer entre parenthèses apparaissent dans les éditions de référence dans un corps de caractère beaucoup plus petit que le reste du texte. On se demande si ce n'est pas un ajout ultérieur à la rédaction initiale de ce traité ou une sorte de note, de commentaire. Elles permettent d'orienter la lecture car sans elles la suite serait assez difficilement compréhensible. En effet les arguments qui viennent ensuite à propos de passages du Sūtra du lotus qui témoigneraient de l'incarnation : les trois corps du chapitre du précieux stupa, les bodhisattva surgis de la terre, la fille dragon, les trente-quatre corps de Son-Merveilleux ou les trente-trois de Contemplateur des Sons, ces thèses ne sont pas celles de Nichiren qui lui ne retient que le passage sur les dix Ainsi du chapitre des Moyens et la phrase du chapitre Pouvoirs miraculeux de l’Ainsi-venu qui commence par « La totalité des lois que l’Ainsi-venu possède …». Notons enfin que selon les éditions cette cartouche qui semble avoir été ajoutée (par Nichiren ? par un copiste) ne se trouve pas au même endroit dans le texte... Nous avons suivi le Showa teihon et l'avons fait figurer avant les exemples que donne Nichiren à propos des affirmations des "érudits de notre époque".
92 Cf. Dictionnaire Miaofa : trois preuves.
93 Cf. Dictionnaire Miaofa : trois corps du chapitre du Précieux stupa.
94 La compréhension des trois preuves que montre ici Nichiren est assez différente de celle que nous pourrions avoir aujourd'hui. En effet désigner le fait que les trois sortes de boudhha du chapitre XI du Lotus se soient réunis (cf. supra, note n°93) comme étant preuve actuelle peut nous paraître étrange, nous serions plutôt tenter de désigner cela comme étant une preuve scripturaire, c'est-à-dire provenant des écrits et prouvant leur cohérence interne... Toutefois, si l'on se place dans l'optique selon laquelle ce qui est dit dans le Lotus est réel dans les faits cela devient une preuve réelle.
95 Cf. Dictionnaire Miaofa : Surgis de la terre.
96 Cf. Dictionnaire Miaofa : pareil à la fleur de lotus sur l'eau.
97 Citation tronquée, peut-être citée de mémoire. Il s’agit de deux extraits, dans le Sūtra du lotus, le premier arrive après le second… (MHRGK p427, JNR p238, Burnouf p 158). dans la traduction de Burnouf le lotus n’a que cent feuilles et non pas mille.
98 Cf. Dictionnaire Miaofa : Son-Merveilleux.
99 Cf. Dictionnaire Miaofa : Contemplateur des Sons.
100 Cette citation de Zhanran provient de l'un de ses traités majeurs : Les Instructions quant à l'assistance dans la pratique et la transmission du Grand arrêt et examen.
101 Voir la note n°18 ci-dessus.
102 C'est-à-dire le passage sur l'aspect réel des multiples dharma où sont énumérés les dix Ainsi.
103 Pour référence on trouve ce passage dans MHRGK p581, JNR p337.
104 Cf. Dictionnaire Miaofa : cinq catégories de significations occultes.
105 La formulation de cette question qui révèle une grande proximité entre les preuves scripturaire et actuelle nous conforte dans l'interprétation que nous donnions dans la note n°94.
106 Cf. Dictionnaire Miaofa : proches féaux.
107 Cf. Dictionnaire Miaofa : véritable réalisation du passé ancien.
108 Cette stance est tirée de la longue partie versifiée finale du chapitre des Moyens (MHRGK p176, JNR p81).
109 Cf. Dictionnaire Miaofa : cinq cents dernières années.
110 Cf. Dictionnaire Miaofa : intitulé.
111 Cf. Dictionnaire Miaofa : six paraboles de l'originel et de l'emprunté.
112 Le terme ici utilisé est
genmon (玄文). L'un des sens de cet expression désigne Le sens occulte de la Fleur de la loi (法華玄義).
113 Nous trouvons déjà la première partie de cette citation au début du texte. Comme on peut le voir dans ce court extrait du traité de Huisi, il s'agit d'une réponse à la question "Comment se fait-il que l’on ait dénommé le Sūtra de la fleur de lotus de la loi merveilleuse ainsi ?"
114 A propos de cette compréhension du Tiantai, Nichiren évoque ici l'argument avancé par son interlocuteur dans sa question, il lui indique que si l'on peut trouver effectivement des passages d'oeuvres du Tiantai qui penchent plutot vers l'interprétation de la fleur de lotus en tant que parabole, d'autres passages font eux référence à la double interprétation de la fleur de lotus à la fois en tant qu'incarnation et en tant que parabole.
115 Vu les coupures effectuées dans cette citation le sujet n'apparaît pas clairement, en fait il s'agit des fleurs de lotus.
116 Cf. Dictionnaire Miaofa : antérieur.
117 Cet extrait du Sens occulte de Zhiyi diffère selon les éditions, certaines comme le Nichiren Daishonin Heisei shinpen produisent une citation un peu plus longue. Nous nous en sommes tenu à notre édition de référence Showa teihon.
118 Cf. Dictionnaire Miaofa : Sūtra de la grande assemblée.
119 Cf. Dictionnaire Miaofa : pratique de la loi.
120 Cf. Dictionnaire Miaofa : principal et son support.
121 C'est le titre du Sūtra du lotus. Myōhō Rengué Kyō en lecture japonaise.
122 Le traité en question est le Traité de la fleur de la loi (法華論,
Hokkeron, Fǎhuálùn) de Vasubandhu.
123 Tout comme dans la note 75 ci-dessus, ce passage provient de l'ouvrage de référence de Saichō De la Protection du Pays (守護國界章, Shugo kokkaishō).
124 Cf. Dictionnaire Miaofa : tradition de la Montagne.
125 Voir ci-dessus les notes 47 et 48.
126 Voir ci-dessus les notes 43 et 44.
127 C'est-à-dire les neuf premiers des dix mondes.
128 Cf. Dictionnaire Miaofa : attingent au provisoire.
129 Cf. Dictionnaire Miaofa : doctrine empruntée.
130 Cf. Dictionnaire Miaofa : ouvrir les trois et révéler l'unique.
131 Cf. Dictionnaire Miaofa : Sūtra des sens innombrables.
132 Cette citation est extraite du troisième et dernier chapitre du Sūtra des sens innombrables. Ceux qui veulent se reporter au contexte le trouveront aux références suivantes : MHRGK p97, JNR p414.
133 Cf. Dictionnaire Miaofa : union obscure du lieu et de la sagesse.
134 Cf. Dictionnaire Miaofa : terre originelle.
135 Cf. Dictionnaire Miaofa : Improductif.
136 Cf. Dictionnaire Miaofa : état originel.
137 Cf. Dictionnaire Miaofa : conversion empruntée.
138 Cf. Dictionnaire Miaofa : Maitreya.
139 Cf. Dictionnaire Miaofa : expectative d'une naissance.
140 Une des éditions que je consulte, Nichiren Daishonin Heisei shinpen ajoute ici une citation assez longue dont je ne saisis pas la pertinence... Je m'en suis donc tenu à l'édition de référence Showa teihon.
141 Ces citations de Saichō proviennent de son ouvrage les Notes sur le Sūtra des sens innombrables.
142 Cf. Dictionnaire Miaofa : rompre avec les passions.
143 Cf. Dictionnaire Miaofa : enjamber les divisions.
144 On se réfère ici à une citation qui apparaît plus haut dans le texte : " Aussi doit-on savoir que tous ces lieux que les bodhisattva obtinrent [précédemment] de pénétrer désignent les Moyens. " et dans laquelle Nichiren cite le Traité de la fleur de la loi de Vasubandhu.
145 Cf. Dictionnaire Miaofa : deux véhicules.
146 Cf. Dictionnaire Miaofa : éon.
147 On peut consulter le contexte de cet extrait du chapitre Surgis de la Terre dans les traductions françaises du Lotus suivantes : JNR p 269, Burnouf p 182 et l'édition en chinois et japonais MHRGK p 476.
148 Cf. Dictionnaire Miaofa : Surgis de la Terre.
149 Cette citation est extraite des Notes sur les mots et phrases de la Fleur de la loi de Zhanlan. Ce que nous traduisons par égarés c'est wakusha (惑者) et sages gesha (解者).
150 Cf. Dictionnaire Miaofa : Mots et phrases de la Fleur de la loi. On trouve la citation un peu plus haut dans le texte.
151 Cf. Dictionnaire Miaofa : obtention de la voie.
152 Cf. Dictionnaire Miaofa : dix stations. Le texte par lui-même n'indique pas 'dix' que j'ai rajouté pour la compréhension.
153 Cf. Dictionnaire Miaofa : éveil. En 2° de cette entrée on trouve une définition assez brève pour 'éveil merveilleux' et un renvoi aux 52 degrés qui permet de mieux comprendre ce système.
154 C'est-à-dire à la première des 10 stations ; voir note 152 ci-dessus.
155 Cette citation est extraite des Tablettes de Zhanlan. Détail assez curieux lorsqu'il cite le titre abrégé de cet ouvrage, Nichiren dit généralement'Sen' (籤), mais ici il emploie le caractère Shaku (釋, explicatif) également compris dans le titre de ce traité. Sauf incompréhesion de ma part, ces quelques paragraphes du traité abondent en répétition et la démonstration est plus répétitive que le style habituel de Nichiren.
156 Il s'agit-là d'un terme bouddhique kaishaku kenpon : ouvrir l'emprunté et révéler l'originel (開迹顕本). L'emprunté désigne la doctrine empruntée c'est-à-dire les 14 premiers chapitres du Lotus et l'originel, la doctrine originelle, les 14 chapitres suivant. L'expression signifie donc 'ouvrir' la première moitié du Lotus pour y trouver l'origine dont ils sont le reflet : révéler son véritable être et non plus l'apparence qu'il avait empruntée.
157 Cf. Dictionnaire Miaofa : icchantika.
158 Cf. Dictionnaire Miaofa : cinq distinctions de natures. Ceux de nature déterminée représentent les trois premières parmi ces cinq distinctions de nature. Les icchantika qui sont cités précédemment ressortissent eux à la cinquième sorte de nature dans ce système. Remarquons, comme dans la note 155, le caractère inhabituel de ce passage, cette notion des cinq distinctions ayant été largement combattue par les maîtres représentatifs du courant du Sūtra du lotus.
159 Cette citation est extraite du Shugokokkaishō (De la Protection du pays, 守護国界章) de Saichō.
160 Pour unique grande œuvre voir le Dictionnaire Miaofa. La citation de Saichō, reprenant le texte du chapitre II du Lotus dit 一大事因緣, j'ai tenu à traduire innen (因緣, yīnyuán) par deux mots en français car souvent les explicatifs de ce passage célèbre donnent des correspondances à chacun des caractère d'où "cause et conjoncture".
161 Selon les éditions on trouve beaucoup de variantes de ce passage. J'ai essayé de m'entenir à la version du Shōwa teihon qui en plus semble la plus cohérente.
162 Cf. Dictionnaire Miaofa : asthénique.
163 Cf. Dictionnaire Miaofa : ātyantika.
164 Cf. Dictionnaire Miaofa pour l'expression: terre de sagesse complète ainsi que pour le passage du Sūtra du lotus dont elle est tirée. Vu que la citation qu'en fait Saichō est très brève j'ai rajouté [les], sans ça c'est incommpréhensible, pour le contexte : " Ces lois enseignées, toutes font parvenir à la terre de complète sagesse". (其所説法 皆悉到於 一切智地), on trouve ce passage dans les éditions suivantes : MHRGK p 279, JNR p 146, Burnouf p 75."
165 "l’ouverture et la révélation, l’éveil et l’accès au savoir et à la vision du Bouddha", cette suite d'actions reprend le texte du chapitre II du Lotus évoqué ci-dessus en note 160 à propos de l'unique grande œuvre.
166 Cf. Dictionnaire Miaofa : dénigrer.
167 Pour une traduction complète de ce passage de la partie versifiée du chapitre Parabole du Sūtra du lotus, on se reportera à la traduction que j'en avais faite dans les notes de la Réponse à la nonne dame du moine Abutsu.
168 L'une des cinq vertus du confucianisme. Également traduit par 'justice'.
169 Il est très rare que Nichiren se cite lui-même de la sorte. D'autant qu'ici la première proposition reprend plus ou moins la citation précédente de Zhiyi.
170 Dans le texte les caractères 'pervers' (邪) et 'correct' (正) sont répétés chacun trois fois.
171 Cf. Dictionnaire Miaofa : corps d'emprunt.
172 Cf. Dictionnaire Miaofa : Kannon.
173 Cf. Dictionnaire Miaofa : Roi des Remèdes.
174 C'est-à-dire attester l’incarnation de la fleur de lotus mentionnée à la fin de la question précédente.
175 Cf. Dictionnaire Miaofa : triple observation du cœur.
176 Cf. Dictionnaire Miaofa : attestation intérieure.
177 Cf. Dictionnaire Miaofa : Repentir selon la fleur de la loi.
178 En prononciation japonaise la prononciation est Namu byōdō daië ichijō Myōhōrenguékyō. Pour toutes ces citations de formules votives antérieures à Namu Myōhōrenguékyō énoncées par les maîtres du Tiantai j'ai essayé de garder une formulation proche de l'original et de ne pas traduire Myōhōrenguékyō.
179 Cf. Dictionnaire Miaofa : prosternation.
180 Cf. Dictionnaire Miaofa : kimyō.
181 Cf. Dictionnaire Miaofa : légataire.
182 Cf. Dictionnaire Miaofa : grande loi blanche.
183 Cf. Dictionnaire Miaofa : grand seigneur.
184 Ce passage se réfère au tout début du chapitre XXI du Lotus dont il reprend le vocabulaire sous une forme particulièrement 'concentrée'. Pour montrer le nombre extraordinaire des bodhisattva surgis de la Terre on le compare à la quantité d'atomes que comprendraient mille mondes.
185 Signature Kaō (monogramme fleuri, 花押).


 
 
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