I
La pensée indienne antique et la problématique
essentielle des origines du bouddhisme.
Les
fondements de la pensée indienne : Rites & métempsycose.
Quelques
repères : les Veda
dont les plus anciens remontent à
–1500, les Upanishad
composées entre – 1000
et –500. Rôle sacerdotal et supériorité des
brahmanes, importance des rites et des sacrifices. Croyance dans
l’âme universelle et dans la métempsycose infinie
de l’âme individuelle (samsara).
Le karman.
actes
(業, go,
yue, karman) : l'ensemble
des trois sortes d'actes - mentaux, corporels et vocaux -, que nous
effectuons constamment et qui, eux-mêmes, amènent divers
effets. Chaque personne est l'accumulation de ces actes.
Contrairement à l'acception courante, le bouddhisme voit ici
davantage la production continue de ces actes, plutôt qu'une
sorte de destinée préétablie qui serait impartie
à l'individu.
Importance
du dharma. Définition
: Dharma est généralement traduit en français
par ordre ou loi (ou pas traduit). Etymologiquement, dharma vient de dhr
qui signifie fixer il s'agit donc de ce qui fixe les
choses et qui est compris dans le nature même des choses, du
coup le terme dharma peut aussi signifier les choses c'est à
dire les phénomènes. Ce qui est contraire est adharma
c'est à dire désordonné, vicieux, mauvais. Par
extension le terme dharma désigne la doctrine bouddhique
elle-même (expliquer).
Quelques
mots sur les étymologies chinoises et leur importance.
Contrairement aux étymologies des mots de nos langues
européennes qui nous renvoient aux origines latines, grecques
voire même sanskrites, l'étymologie des mots chinois
nous entraînent jusqu'à la naissance même du
langage écrit [expliquer].
Les
chinois ont traduit le terme dharma par
fa 法 (ho
en japonais).Le
terme signifie loi, règle, ordre, norme. Les origines du terme
sont assez incertaines. Selon les dictionnaires chinois il s'agirait
de la simplification d'un idéogramme complexe qui n'existe
plus de nos jours. L'élément de l'eau pour indiquer ce
qui est aplani et juste, l'élément suivant désigne
une sorte de licorne, animal symbole de la justice au dessous duquel
le caractère qu
(去,
partir, enlever, extraire) indiquerait le fait de supprimer le mal...
Comme le remarque Couvreur dans ses Leçons
étymologiques,
l'explication semble « tirée par les cheveux ».
Remarquons que le caractère existe depuis l'antiquité
confucéenne, que les chinois l'utilisent depuis sous la forme
que nous connaissons aujourd'hui et qui comprend les deux éléments
de l'eau et de ce qui va. Le mouvement de l'eau qui coule obéit
à un ensemble de lois qui
sont liées à la nature de l'eau et de son
environnement. Cela évoque le caractère li (理),
principe, que l'on retrouve dans certain termes avec une acception
assez proche de loi (法).
Par exemple le principe merveilleux (妙
理, myori, miaoli).
La clef du caractère est le jade
(玉),
pierre la plus estimée des chinois. Le travail du jade demande
beaucoup d'habileté et surtout la connaissance de la
structure, des veines de la pierre que l'on taille. L'artisan, quelle
que soit son habileté, ne peut pas avec une pierre donnée
faire ce qu'il veut. Il doit tailler la pierre en connaissant (ou en
devinant) sa structure. C'est ainsi que si il est adroit, il peut
réussir un chef-d'oeuvre. Selon le bouddhisme, il en va de
même pour notre vie, pour la réussir nous devons nous
rapprocher de sa structure interne, c'est l'un des sens du dharma.
Conséquences
sur la structure sociale.
Le système
des castes :
- brahmanes
(élite sacerdotale),
-
ksatriya (guerriers),
-
vaiçya (artisans, cultivateurs)
-
sudra
(serviteurs)
Les
castes inférieures se subdivisent en une multitude de
sous-castes. Ceux qui sont hors castes sont appelés
actuellement paria. Même pour les hors castes, il y a des
degrés, par exemple les candala
qui sont d’une
extraction particulièrement vile résultent d’une
mère brahmine et d’un père sudra.
Définir
le rôle de ces classes entre elles. Selon Dumézil,
l'organisation globale des Indo-Européens repose sur
l'existence reconnue de trois ordres spirituel, militaire et
productif. Structure antique, féodale et ancien régime.
Problématique
essentielle et difficulté
d’interprétation par la pensée occidentale :
identité & altérité, influence sur les
débuts du bouddhisme, quelques nuances bouddhiques.
Le
cycle infini des existences est jugé comme un processus
douloureux, inquiétant et exténuant. Notion
fondamentale de la perte de l’identité, des identités
multiples (comme
dans Un, personne, cent mille de
Pirandello).
Dans
son appréhension de ce processus, l’esprit occidental
n’en perçoit pas l’aspect inquiétant. La
pensée occidentale s’est formée dans une toute
autre problématique : celle de la survie de l’âme
individuelle. Erreur et nuances : l’âme n’est pas
l’ego, n’est pas la personnalité, n’est pas
le psychisme. Pour tenter d’approcher l’inquiétude
liée au phénomène de la métempsycose,
imaginons que chaque matin au réveil nous soyons frappés
d’amnésie.
Il
est certain que le désir d’échapper à la
métempsycose a été le point fondamental du
bouddhisme qui s’est présenté dans un premier
temps comme une ascèse permettant d’annihiler la force
qui pousse à revenir à la vie et donc d’atteindre
la sérénité intemporelle du nirvana.
Toutefois,
il est nécessaire de comprendre la nuance suivante : le
Bouddha n’a jamais cautionné en totalité le
système de la métempsycose. Il se méfiait de
toute explication globale de la vie et de la mort et pensait que ce
genre de système témoigne surtout d’un manque de
précision voire d’une confusion des idées. Comme
nous le verrons dans le cours sur les quatre vérités,
il se présente avant tout comme un habile thérapeute
apte à soulager et à résoudre la souffrance
inhérente à la vie.
Pour
l'essentiel de cette première session, rappelons-nous :
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