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Date d'inscription : |
1e année de Kenji (1275), 12e mois. La date est inscrite à gauche, à mi-hauteur, contre le bord. |
Récipiendaire : |
Kyōïchimaru (經一丸). Son nom est inscrit dans le coin gauche en bas, sous la date. |
Phrase d'hommage : |
Maintenant ces trois mondes
Sont tous ma possession
Les êtres qui les peuplent
Sont tous mes enfants
Pourtant ces lieux à présent
Tous regorgent d'infortunes
Il n'est que moi seul
Qui puisse les secourir
Célèbres quatrains du chapitre de la Parabole (MHRGK p 233, JNR p 116). Ces quatrains sont également commentés par Nichiren dans la Transmission orale sur les significations.
Pour l'emplacement de ces quatrains et l'ordre des vers, voir Remarques ci-dessous. |
Ajout : |
En bas à droite, sceau de Nissei (1385 - 1464) qui fut le 4e abbé du temple Myōkenji où ce gohonzon a été conservé. Heureusement cela n'a pas été une initiative usuelle que d'apposer son sceau de la sorte. |
Dimensions (cm) & nombre de lés : |
49,1 x 31,5 - 1 lé. |
Nom usuel : |
Gohonzon de l'Arcane essentielle de la transmission de la loi (玄旨傳法御本尊, Genshi denpō gohonzon). |
Lieu de dépôt actuel : |
Myōkenji, Kyōto. |
Style : |
Spécifique, à part le Titre, la signature de Nichiren, son kaō, la date et le nom du récipiendaire il y a juste les huit vers de la citation du Lotus |
Contenu scriptural : |
Au centre Namu Myōhōrenguékyō, en dessous la signature de Nichiren, à gauche de laquelle nous avons le kaō. De part et d'autre de la colonne centrale nous avons la citation du chapitre de la Parabole (voir Remarques ci-dessous). |
Particularités graphiques : |
Probablement un Omamori gohonzon (talisman personnel) vu la taille et des traces de pliures. La graphie cursive de la citation est artistique mais d'une lecture réservée aux experts. |
Remarques : |
Si l'on commence à lire à partir de la droite, ce qui est normal à cette époque, les deux premiers vers du second quatrain précède les deux premiers vers du premier... Puis de l'autre côté de Namu Myōhōrenguékyō les deux derniers vers du premier quatrain suivis des deux derniers vers du second. Ce qui donnerait :
Pourtant ces lieux à présent
Tous regorgent d'infortunes
Maintenant ces trois mondes
Sont tous ma possession
//
Les êtres qui les peuplent
Sont tous mes enfants
Il n'est que moi seul
Qui puisse les secourir
// indiquant que la citation se poursuit vers la gauche, de l'autre côté du Titre (Daïmoku).
Le gohonzon #29 est très similaire à celui-ci, et le #90 reprend lui aussi la même citation qui se trouve encore fragmentée en séquences de deux vers chacune mais avec un autre ordre de lecture encore différent ...
Le mystère de cette présentation de l'ordre des vers ne laisse pas d'interroger. Ce qui est étrange, c'est que même en bouleversant l'ordre des vers de la sorte, le sens - ou alors un sens finalement assez voisin - continue de transparaître. Si l'on appliquait la même opération à un autre texte on aurait dans la majeure partie des cas un résultat plutôt absurde. Je me suis demandé si le fait qu'il s'agisse d'un gohonzon personnel de type omamori, c'est-à-dire d'un gohonzon qui était plié et porté sur soi, ne permettait pas ce genre de procédé. Ces gohonzon n'étaient pas faits pour être dépliés, on ne voyait pratiquement jamais leur contenu. Est-ce que cet ordre du texte révélait quelque chose au dépliage ? ou bien était-il là pour interpeler celui à qui il avait été confié par son étrangeté lorsqu'un jour au temple celui-ci l'aurait ouvert ?
Le récipiendaire de ce gohonzon si original était le jeune Kyōïchimaru. Ce dernier était le demi-frère de Nichirō et il avait sept ans seulement quand ce gohonzon lui a été remis et que lui-même a été confié aux soins de Nichiren pour son apprentissage monastique. Adulte, il est devenu un moine éminent connu sous le nom de Nichizō (日像, 1269 - 1342). Fondateur du temple Myōkenji où ce gohonzon est conservé, il a été très actif dans la propagation à Kyōto, ce qui lui valut d'être éxilé. Il aurait fondé plus de quatorze temples dans diverses régions et est à l'origine de la forte implantation de la communauté du bouddhisme de Nichiren à Kyōto.
Le temple Myōkenji à Kyōto, où ce gohonzon est conservé, abrite également dans ses collections deux autres mandala, les #27 et #89.
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