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Date d'inscription : |
2e année de Kenji (1276), 8e mois, 13e jour. La date est inscrite en bas, dans le coin à gauche. |
Récipiendaire : |
Kameya (龜弥). Le nom du destinataire a été effacé. Comme pour les deux autres gohonzon inscrits les 13 et 14e jours de ce 8e mois de 1276 (#38 et #40) et qui étaient conférés au frère et à la sœur de Kameya, le nom était inscrit dans boucle droite du kaō - signature de Nichiren suivi de la formule 'pour protection' (護也). |
Phrase d'hommage : |
... leur mal s’éteindra et il n’y aura plus vieillesse ni mort (病即消滅 不老不死). Pour le contexte de cette extrait du chapitre Conduite originelle du bodhisattva Roi des Remèdes du Lotus, voir par exemple #37. Cette citation est scindée en deux. La première partie (病即消滅) se trouve en haut à droite entre Namu Jōgyō - Muhengyō bosatsu et le Roi de Lumières Immuable ; la seconde (不老不死) à gauche entre Namu Jōgyō - Anryūgyō bosatsu et le Roi de Lumières Amour. Présentés de la sorte, ces deux fragments de citation, de seulement quatre idéogrammes chacun, hors du contexte de la phrase où ils figurent, apparaissent un peu comme des devises qui signifieraient La maladie s'identifie à l'extinction pour le premier et Plus de vieillesse ni de mort pour le second. |
Ajout : |
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Dimensions (cm) & nombre de lés : |
Inconnues (du fait que ce gohonzon est resté dans une collection privée) - 1 lé. |
Nom usuel : |
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Lieu de dépôt actuel : |
Collection privée et anonyme. |
Style : |
Restreint et individualisé. |
Contenu scriptural : |
1. Colonne centrale : Namu Myōhōrenguékyō, signature - kaō de Nichiren.
2. Sur les côtés, aux bords, les deux Rois de Lumières : Amour à gauche et Immuable à droite ; tous deux dans une graphie très étirée.
3. Étage supérieur : Le nom de tous les personnages est précédé de Namu. À gauche en partant du centre Shakamuni butsu, Jippō bunshin shobutsu (les bouddha du corps fractionné des dix directions), Jōgyō (Pratique-Pure) - Anryūgyō ( Pratique-Pacificatrice) bosatsu.
À droite, en partant du centre, Tahō nyorai, Zentoku butsu, Jōgyō (Pratique-Supérieure) - Muhengyō (Pratique-Illimitée) bosatsu.
4. Étage médian - inférieur - autre : à gauche en partant du centre : Tenshō daïjin, Shō Hachimangu. On trouve après les deux rois du ciel Vaste-Regard et Accroissement mais ils ont été rajoutés (cf. Remarques).
À droite en partant du centre : Kishimojin, jūrasetsunyo, Dai Jikokutennō, Dai Bishamontennō.
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Particularités graphiques : |
Voir ci-dessous Remarques pour les différences avec le gohonzon #38. |
Remarques : |
Comme c'est le cas par exemple pour le gohonzon #9, lorsque les bodhisattva surgis de Terre sont groupés par deux, le terme bosatsu (bodhisattva) est abrégé selon la graphie propre à Nichiren.
Trois gohonzon ont été réalisés par Nichiren durant les 13e et 14e jours du 8e mois de 1276. Ils ont été remis personnellement aux trois jeunes enfants de Chiba Yoritane (千葉頼胤, 1239 - 1275). Ce dernier, mort à la guerre une année au paravant, était un officiel de haut rang de la Régence (執権) du Bakufu de Kamakura. Il est possible que les trois enfants aient été accompagnés au mont Minobu pour la première commémoration annuelle de la mort de leur père. Celui qui a reçu ce gohonzon, Kameya, plus tard connu sous le nom de Chiba Tanemune (千葉胤宗, 1268 - 1312) était probablement le second de la fratrie. Son aîné Kamewaka (龜若, 1265 - 1294) s'est vu lui conférer le gohonzon #38 et la cadette Kamehime (龜姫, dates imprécises) le #40. Remarquons que ces noms d'enfants dans ce clan ont tous pour premier idéogramme 'Kame' (龜) qui signifie Tortue, les deux garçons ont eu ensuite des noms d'adultes formés d'idéogrammes identiques mais dans un ordre inversé : Tanemune (胤宗) pour Kameya et Munetane (宗胤) pour l'aîné Kamewaka.
Les trois gohonzon sont bâtis selon un cannevas et des dimensions à peu près identiques, les différences sont minimes et la plupart des observations formulées dans la même rubrique pour le gohonzon #38 sont valides pour celui-ci. On peut toutefois noter les différences suivantes :
1. Celles-ci ne sont pas du fait de Nichiren mais d'un ou plusieurs conservateurs, normalement des supérieurs de temple. Des copies retrouvées et qui avaient été faites après l'inscription de ce gohonzon permettent d'accréditer ce que l'on devinait, à savoir que le nom du destinataire présent dans la boucle droite du kaō a été effacé et que les deux rois du ciel à gauche ont été rajoutés pour faire pendant aux deux - originaux ceux-ci - que nous avons à droite. Comme cela, on arrive à quatre comme sur les autres gohonzon. En plus cette contrefaçon n'est pas très habile, il manque le caractère 'grand' (大) devant le nom de ces deux rois. On peut penser que la présence de ces seuls deux rois du ciel dans ce gohonzon renvoie à leur intervention parmi les cinq bonnes divinités successives du chapitre des Formules détentrices, ce qui conviendrait bien avec la fonction protectrice de ce gohonzon. Quoi qu'il en soit, cette tendance que l'on retrouve chez certains qui ont eu la garde de ces mandala, de rajouter, retirer ou modifier est vraiment déplorable.
2. L'état général est moins bon que les deux autres gohonzon écrits lors de cette session.
3. À la différence du gohonzon #38, la Déesse Mère des Enfants Démons et ses dix ogresses de filles ne sont pas alignées, les dix ogresses sont plus près du Titre, à la hauteur du caractère kyō (經). Nous retrouvons cette tendance, un peu plus accentuée encore, dans le gohonzon #40, réalisé le lendemain pour la jeune sœur de Kameya. |
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