Galerie des Gohonzon inscrits par Nichiren
 
 
 
 
#69
 
 

Date d'inscription :

2e année de Kōan (1279), 11e mois. Inscription en bas contre le bord, à gauche du roi Grand-Accroissement.

Récipiendaire :

Conféré au shamon Nichiei, (沙門日永授与之). Inscription en bas à gauche du roi Vaste-Regard.

Phrase d'hommage :

Durant plus de 2220 ans après l’extinction du Bouddha, dans tout le Jambudvīpa, jamais ce grand mandala n’apparut (佛滅度後二千二百二十余年之間一閻浮提之内未曾有大漫荼羅也). Phrase inscrite sur cinq colonnes, en bas, à gauche du Roi de Lumières Immuable.

Ajout :

-

Dimensions (cm) & nombre de lés :

68,8 x 45,2 – 2 lés.

Nom usuel :

-

Lieu de dépôt actuel :

Ryūhonji, Kyōto.

Style :

Détaillé (cf. Remarques).

Contenu scriptural :

1. Aux quatre coins du gohonzon : les quatre grands rois du ciel ; les deux Rois de Lumières sont à leur place habituelle : Amour à gauche et Immuable à droite.

2. Colonne centrale : Namu Myōhōrenguékyō et en dessous Nichiren-kaō..

3. Étage supérieur : tous les noms des personnages sont précédés de Namu.
En partant du centre à gauche : Shakamuni butsu, Jōgyō bosatsu (bodhisattva Pratique-Pure), Anryūgyō bosatsu (bodhisattva Pratique-Pacificatrice). Et à droite, toujours en partant du centre : Tahō nyorai, Jōgyō bosatsu, Muhengyō bosatsu (bodhisattva Pratique-Illimitée).

4. Étage médian : les noms des deux bodhisattva et des deux grands auditeurs sont précédés de Namu.
À gauche en partant du centre : Fugen bosatsu, , Kashō sonja (尊者, vénérable) puis le grand roi Shakudaikanin (Indra) et Daïgattennō (大月天王, le roi céleste Grande-Lune).
À droite en partant du centre : Monjushiri bosatsu, Sharihotsu sonja (尊者, vénérable), Daibontennō, Daïrokutenmaō, Daïnittennō (大日天王, le roi céleste Grand-Soleil) et tenrinshōō (轉輪聖王, les saints rois qui tournent la roue).

5. Étage inférieur, sous les traits évasés du Titre : à gauche les dix ogresses et à droite en partant du centre : Kishimojin, Ashuraō et Daibadatta.

6. Plus bas, avec leur nom précédé de Namu, à gauche Dengyō daishi et à droite Tendaï daishi.

7. En dessous, à gauche : Hachiman dai bosatsu et en vis-à-vis à droite : Tenshō daïjin.

Particularités graphiques :

L'impression générale qui se dégage est toute d'élégance et de fluidité. Ce gohonzon est très lisible, Bien qu'il ne soit pas de très grande dimension, il est très aéré. Cela est dû aux caractères centraux, notamment le Titre dont la hauteur est bien moindre que sur d'autres mandala et au caractère délié de la calligraphie.

Les Rois de Lumières sont prééminents comme sur les gohonzon précédents (#65 jusqu'à #68b) mais ils sont légèrement inclinés vers la gauche. Leurs traits s’entrecroisent avec ceux des deux rois du ciel Grand-Accroissement et Vaste-Regard et le Nichiren-kaō qui sont d’un tracé un peu plus fin. Ensemble ils forment comme un réceptacle à la cérémonie du Lotus avec des bords latéraux ostensiblement penchés à gauche.

Le Titre, d’un tracé plus fin, occupe la moitié haute du gohonzon et il est entouré des personnages écrits avec des caractères plus fins encore. L’ensemble inscrit de manière verticale accentue par contraste l’inclinaison des Rois de Lumières mais il accompagne ce mouvement par l’espace qu’il occupe sur le gohonzon, tel un verre incliné dont le niveau d’eau reste horizontal. En effet, le Titre qui n'est pas centré se situe plus à gauche, et lorsque l’on descend le long de ses caractères, on constate que l’espace de chaque côté est différemment emplit par les inscriptions. À l’étage supérieur la surface des inscriptions est plus vaste à gauche qu’à droite. Mais au fur et à mesure que l’on descend jusqu’à l’étage inférieur, on remarque que c’est l’espace des inscriptions à droite du Titre qui devient peu à peu plus grand qu’à gauche et ce jusqu’à la phrase d’hommage et le nom du récipiendaire.

Remarques :

Il ne manque que le grand Roi-Dragon, célèbre représentant du monde des animaux, pour que nous ayons affaire à un gohonzon des dix mondes.

Le destinataire de ce gohonzon, également connu sous le nom de moine d'Inaba (因幡房), était un descendant de Kagami Toömitsu (加賀美遠光, 1143 - 1230) l'un des chefs de guerre qui permit la victoire du clan Minamoto à la fin de la période Heian. À l'origine Nichieï était un croyant de l'École de la Terre pure. Converti par Nikkō il est devenu disciple de Nichiren. Son père Shimoyama Hyōgo Gorō Mitsumoto, intendant domanial de Shimoyama, s’y est fortement opposé. Nichiren lui écrivit une lettre intitulée Épitre à Shimoyama (下山御消息) qui figure parmi les dix grands traités. Cette lettre de plus de 30 pages (Shōwa Teihon p 1312) est une remontrance qui se fonde sur la suprématie du Lotus pour dénoncer les torts et les conséquences néfastes des autres écoles du bouddhisme. Ce long traité fut la premier jalon d'un processus qui finalement amena l'intendant domanial à se convertir aux enseignements de Nichiren.
Dans ses registres Nikkō note qu'après le décès de Nichiren il eut un différend avec Nichieï et que leurs relations se détériorèrent. Il est vrai que la période qui commence après la disparition de Nichiren se caractérise à la fois par un développement et une fragmentation de son courant - jusqu'à la situation assez illisible que nous connaissons aujourd'hui -.

Les collections du temple Ryūhonji où ce gohonzon est conservé abritent également trois autres mandala le #01, le #40 et le #48, lequel partage avec celui-ci une calligraphie déliée et gracile.

 
 
 
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