3^e année de Kōan (1280), 3^e mois. Inscription en bas contre le bord, à gauche du grand roi céleste Accroissement.

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Durant plus de 2220 ans après l’extinction du Bouddha, dans tout le Jambudvīpa, jamais ce grand mandala n’apparut (佛滅度後二千二百二十余年之間一閻浮提之内未曾有大漫荼羅也). Phrase inscrite sur 7 colonnes au-dessus de la partie droite du kaō-signature de Nichiren et à gauche du grand roi céleste Vaste-Regard.

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161,5 x 102,7 - 10 lés.

Le plus connu : Gohonzon de l'heure dernière de l'extinction (臨滅度時御本尊, Rinmetsudoji Gohonzon), cf. Remarques.
Mais on trouve aussi : Gohonzon avec forme de serpent (蛇形御本尊, Jakei gohonzon) - nom assez inapproprié pour ce gohonzon et qui serait dû à la graphie du caractère ren (蓮) dont le trait horizontal du bas se déploie vers la droite dans une forme qui évoquerait la reptation du serpent … À moins qu’il n’y ait un sens caché que nous ne saisissons pas, donner cet intitulé à ce gohonzon prouve au moins un certain sens de l’observation (faute de mieux).

Myōhonji, Kamakura.

Gohonzon des 10 mondes.

1. Aux quatre coins du gohonzon : les quatre grands rois du ciel ; les deux Rois de Lumières sont à leur place habituelle : Amour à gauche et Immuable à droite.

2. Colonne centrale : Namu Myōhōrenguékyō et en dessous la signature-kaō de Nichiren.

3. Étage supérieur : tous les noms des personnages sont précédés de Namu.
En partant du centre à gauche : Shakamuni butsu, Jōgyō bosatsu (bodhisattva Pratique-Pure), Anryūgyō bosatsu (bodhisattva Pratique-Pacificatrice). Et à droite, toujours en partant du centre : Tahō nyorai, Jōgyō bosatsu, Muhengyō bosatsu (bodhisattva Pratique-Illimitée).

4. Étage médian : les noms des quatre bodhisattva et des deux grands auditeurs sont précédés de Namu.
À gauche en partant du centre : Fugen bosatsu, Miroku bosatsu, Kashō sonja (尊者, vénérable) puis le grand roi Shakudaikanin (Indra), le roi céleste Grande-Lune (大月天王, Daïgattennō) et le prince céleste Clarté des Constellations (明星天子, Myōjōtenji).
À droite en partant du centre : Monjushiri bosatsu, Yakuō bosatsu, Sharihotsu sonja (尊者, vénérable), Daibontennō, Daïrokutenmaō, Daïnitten daïō (大日天大王, le grand roi céleste Grand-Soleil).

5. Étage inférieur. À gauche en partant du centre : les dix ogresses et un peu plus haut et plus à gauche Ajase daiō et Daï Ryūō (Grand Roi-Dragon).
À droite en partant du centre : Kishimojin, un peu plus haut et plus à droite tenrinshōō (轉輪聖王, les saints rois qui tournent la roue), Ashuraō et Daibadatta.

6. Un peu plus bas avec leur nom précédé de Namu, à gauche en partant du centre : Myōraku daishi puis Dengyō daishi.
À droite en partant du centre : Ryūju bosatsu puis Tendaï daishi.

7. En dessous, à la hauteur du caractère kyō (經) à gauche : Hachiman dai bosatsu et en vis-à-vis à droite : Tenshō daïjin.

Fait apparemment unique, ce gohonzon de grande taille (1 mètre 61 de haut et 1 mètre de large) a été réalisé sur un support en papier doré. Il présente des traits d’écriture similaires dans la colonne centrale, avec les caractères Namu Myōhōrenguékyō, dans celles de droite et de gauche pour les lettres siddham représentant Amour et Immuable ainsi que les quatre grands rois du ciel aux quatre angles du gohonzon. Les autres inscriptions (excepté le kaō-signature de Nichiren) sont dans un format bien plus petit (environ1/4) et également homogène. Cette unité graphique ainsi que la grande taille de ce mandala lui confèrent un aspect très ordonné et aéré que la couleur d'or du fond fait bien ressortir.

Le nom de Rinmetsudoji gohonzon (Gohonzon de l'heure dernière de l'extinction) a été donné à ce grand mandala afin de rappeler qu’il a accompagné Nichiren au moment de son trépas. Conscient que sa fin était proche, Nichiren, qui s’était arrêté dans la demeure de ses disciples, les frères Ikégami, a demandé que ce gohonzon alors exposé dans le temple Myōhonji de Kamakura, fondé en 1260 par Nichiren et dont Nichirō, l’un des six moines aînés était le supérieur, soit placé à son chevet. Selon Nichidaï (日代, 1294 – 1394), un des principaux disciples de Nikkō, le gohonzon aurait été suspendu près du maître pour ses derniers moments.

Un autre gohonzon reprend exactement la structure de celui-ci, il s'agit du #88. Il est toutefois de taille plus modeste (60 cm de hauteur) et bien sûr, il n'est pas écrit sur un support doré. Il a été inscrit environ un mois après celui-ci et deux des personnages qui dans le #81 ont une appellation tout à fait inhabituelle reviennent à leur nom courant : ce sont les deux rois célestes Grande-Clarté des Constellations (大明星天王, Daimyōjōtennō) et Grand-Soleil (大日天王, Daïnittennō) qui dans ce gohonzon #81 sont respectivement dénommés Prince céleste Clarté des Constellations (明星天子, Myōjōtenji) et Grand roi céleste Grand-Soleil (大日天大王, Daïnitten daïō).

Le temple Myōhonji où ce gohonzon est conservé, abrite également dans ses collections cinq autres mandala inscrits par Nichiren : les #21, #30, #83, #108 et #109.