|
Date d'inscription : |
3e année de Kōan (1280), 6e mois. La date est écrite en bas à gauche contre le bord. |
Récipiendaire : |
Le laïc Nichien, comme le dit la dédicace : Conféré au laïc Nichien (俗日圓授与之). Cette dédicace est inscrite à gauche du grand kaō-signature de Nichiren. |
Phrase d'hommage : |
Durant plus de 2220 ans après l’extinction du Bouddha, dans tout le Jambudvīpa, jamais ce grand mandala n’apparut (佛滅度後二千二百二十余年之間一閻浮提之内未曾有大漫荼羅也). Phrase inscrite en bas à droite sur 7 colonnes entre fin du nom du Roi de Lumières Immuable et le grand kaō-signature de Nichiren. |
Ajout : |
- |
Dimensions (cm) & nombre de lés : |
46,7 x 30,3 - 1 lé. |
Nom usuel : |
- |
Lieu de dépôt actuel : |
Chōgenji, Obama-shi. |
Style : |
Restreint de type omamori (talisman protecteur). |
Contenu scriptural : |
1. Les quatre grands rois du ciel n'apparaissent pas. Les deux Rois de Lumières sont à leur place habituelle : Amour à gauche et Immuable à droite, écrits dans un trait épais et ils marquent presque toute la hauteur du gohonzon.
2. Colonne centrale : Namu Myōhōrenguékyō et tout en bas Nichiren-kaō.
3. Étage supérieur : tous les noms des personnages sont précédés de Namu. En partant du centre à gauche : Shakamuni butsu, Jōgyō bosatsu (bodhisattva Pratique-Pure), Anryūgyō bosatsu (bodhisattva Pratique-Pacificatrice). Et à droite, toujours en partant du centre : Tahō nyorai, Jōgyō bosatsu, Muhengyō bosatsu (bodhisattva Pratique-Illimitée).
4. Étage médian : nous trouvons juste six divinités.
À gauche en partant du centre : le grand roi Shakudaikanin (Indra), le roi céleste Grande-Lune et le roi céleste Clarté des Constellations (大明星天王, Daimyōjōtennō).
À droite en partant du centre : Daibontennō, Daïrokutenmaō, Daïnittennō (大日天王, le roi céleste Grand-Soleil).
5. Étage inférieur : à gauche les dix ogresses et en vis-à-vis à droite leur mère Kishimojin. Elles sont situées sous les traits du kyō (經) du Titre.
6. Un peu en dessous, décalés du centre : à gauche Namu Dengyō daishi et à droite Namu Tendaï daishi.
7. Plus bas encore, en dessous des dix ogresses : Hachiman dai bosatsu ; et en dessous de Kishimojin : Tenshō daïjin.
|
Particularités graphiques : |
Il s'agit là d'un gohonzon de petite taille (46 cm de haut), probablement de type omamori (talisman protecteur). Il a toutefois de nombreuses particularités, notamment le Daïmoku d'une taille assez restreinte (cf. Remarques ci-dessous). Comme personnages nous ne trouvons que les bouddha Shakamuni et Maints-Trésors, les quatre bodhisattva de la conversion originelle, quelques divinités, les dix ogresses et leur mère. La conception générale est très harmonieuse.
|
Remarques : |
Sur le laïc Nichien, le récipiendaire de ce gohonzon, on ne sait pratiquement rien, sinon qu'il a reçu ce mandala et qu'il lui avait été conféré un nom bouddhique. Ce qui tendrait à prouver le lien existant entre cette personne et Nichiren.
Ce gohonzon reprend le cannevas du #91 écrit trois mois plus tôt. En ce sixième mois de 1280, nous avons deux autres gohonzon assez proches, il s'agit des #95 et #96, mais la particularité de celui-ci tient à ce que le Daïmoku est écrit bien plus petit et donc semble plus éloigné. Ce gohonzon est également, parmi ceux mentionnés précédemment, le plus petit par la taille. Si nous le regardons attentivement, nous voyons que les deux Rois de Lumières son écrits de façon à emplir toute la hauteur et que le kaō-signature de Nichiren tient, lui, toute la largeur. En fait ces trois éléments forment un écrin où est déposée la cérémonie d'enseignement du Lotus avec la pagode précieuse du Titre au centre et les divers personnages à leur place respective.
Les deux Rois de Lumières, tellement prépondérants ici, marquent les deux pôles de nos vies : d'un côté Amour et de l'autre Immuable. C'est-à-dire Amour, la force originelle de la vie et de la reproduction et d'autre part, Immuable, le destin de l'existence, qui résulte des actes du passé, et la fin de cette existence. Ces deux puissances se complètent pour donner corps et devenir au vivant. Trop souvent pour ces deux divinités que sont les Rois de Lumières, c'est-à-dire de sciences, de savoir, on s'en tient à l'interprétation selon laquelle elles incarnent respectivement les principes bouddhiques les passions s’identifient à l’éveil et les vies et morts s'identifient au nirvana. Cela est vrai et ces principes sont très riches et, d'une certaine manière, propres au bouddhisme du Lotus. Mais on ne doit pas oublier ce que ces personnages représentent comme forces considérables pour le vivant : la puissance des passions, et en premier lieu de l'amour, et le poids des évènements liés aux actes (karman) et la mort.
Le kaō-signature qui est le troisième élément de cet ensemble incarne l'enseignement et la présence de Nichiren. Déposée au milieu de cela, dans une graphie plus réduite, la scène de dévoilement du Lotus représentée ici par le Titre et les personnages, est la part lointaine dans le temps, mais essentielle par son importance, qui réside au profond de nos vies. Nous voyons de la sorte que ces gohonzon sont bel et bien les miroirs de l'introspection fondamentale, de l'examen du cœur (觀心本尊, kanjin honzon).
|
|
|