Galerie des Gohonzon inscrits par Nichiren
 
 
 
 
#100
 
 

Date d'inscription :

3e année de Kōan (1280), 11e mois. La date est écrite en bas à gauche du grand roi céleste Accroissement, contre le bord.

Récipiendaire :

Conféré au bhikṣu Nippō (比丘日法 授与之). Inscription sur 2 colonnes en bas à droite entre la signature-kaō de Nichiren et le grand roi céleste Vaste-Regard.

Phrase d'hommage :

Plus de 2230 ans après l’extinction du Bouddha, dans tout le Jambudvīpa, jamais ce grand mandala n’apparut (佛滅度後二千二百三十余年之間一閻浮提之内未曾有大漫荼羅也). Cette phrase est inscrite sur 5 colonnes et commence à gauche de la moitié basse du nom du Roi de Lumières Immuable.

Ajout :

Transmis au nyūdō le gyōbu saemon Kirime du pays de Kiï (紀伊國切目刑部左衛門人道相傳之). Gyōbu est une fonction de l'administration judiciaire. Cet ajout de Nikkō n'est pas compréhensible en l'état car le destinataire de ce gohonzon, tel que Nichiren l'a inscrit, est le disciple Nippō. À moins qu'il n'y ait une information qui nous manque pour comprendre.
Cet ajout de Nikkō est coincé entre le bord du gohonzon et le roi céleste Vaste-Regard ; il est écrit en tout petit. Il est donc possible qu'il ait été inscrit bien après le gohonzon et désigne un autre récipiendaire que Nippō à qui il aurait été conféré ensuite. Comme pour d'autres informations relatives à la biographie de Nippō les éléments ne sont pas concordants.

Dimensions (cm) & nombre de lés :

59,1 x 39,4 - 1 lé.

Nom usuel :

-

Lieu de dépôt actuel :

Sesonji, Sado-shi.

Style :

Restreint.

Contenu scriptural :

1. Aux quatre coins du gohonzon : les quatre grands rois du ciel. Les deux Rois de Lumières sont à leur place habituelle : Amour à gauche et Immuable à droite, écrits dans un trait assez puissant et faisant presque toute la hauteur du gohonzon. De ce fait ils interfèrent avec les quatre grands rois du ciel.

2. Colonne centrale : Namu Myōhōrenguékyō et plus bas la signature-kaō de Nichiren un peu déportée vers la gauche.

3. Étage supérieur : tous les noms des personnages sont précédés de Namu. En partant du centre à gauche : Shakamuni butsu, Jōgyō bosatsu (bodhisattva Pratique-Pure), Anryūgyō bosatsu (bodhisattva Pratique-Pacificatrice). Et à droite, toujours en partant du centre : Tahō nyorai, Jōgyō bosatsu, Muhengyō bosatsu (bodhisattva Pratique-Illimitée).

4. Étages médian et inférieur : comme l'étage supérieur occupe presque la moitié de l'espace dévolu aux personnages, les étages médian et inférieur forment une sorte de sphère qui occupe la moitié inférieure et qui s'étend du caractère ren (蓮) au caractère kyō (經). D'ailleurs ce caractère, dans l'impression visuelle que donnent les personnages et la phrase d'hommage dans cette moitié basse du gohonzon, apparaît comme le centre de cette sphère.
À gauche en partant du centre : les dix ogresses, le grand roi Shakudaikanin (Indra), le roi céleste Grande-Lune (大月天王, Daigattennō) et le roi céleste Clarté des Constellations (大明星天王, Daimyōjōtennō).
Plus bas, en dessous d'Indra, Ajase daiō et à sa gauche Daï Ryūō (Grand Roi-Dragon) À droite en partant du centre : Kishimojin, Daibontennō, Daïrokutenmaō et Daïnittennō (大日天王, le roi céleste Grand-Soleil).
Plus bas, en dessous de Daibontennō, Daibadatta et à sa droite Ashuraō.

5. Dans l'espace ouvert sous le caractère kyō (經), à gauche en partant du centre : Hachiman dai bosatsu puis Namu Dengyō daishi. Et à droite toujours en partant du centre : Tenshō daïjin puis Namu Tendaï daishi (la fin de l'appellation des deux maîtres du Tiantai vient s'insérer dans le kaō de Nichiren.

Particularités graphiques :

Tout est écrit en assez grand sur ce gohonzon pas très grand. Cela vaut pour le Titre, Les Rois de Lumières, le kaō-signature, les rois du ciel mais aussi dans une moindre mesure pour les autres inscriptions. Pourtant il n'y a pas du tout une impression de trop plein. Si l'on regarde, la composition d'ensemble se dégage : l'étage supérieur dessine un rectangle, les autres inscriptions en dessous une boule.

Les dix ogresses et leur mère se situent au niveau des dieux. Comme nous l'avons déjà remarqué sur d'autres mandala, en ce cas, elles semblent représenter plus que le monde des esprits affamés. Elles sont la force du désir qui se soumet à l'enseignement du Bouddha, ce qui va bien plus loin que la vision qu'en donne le bouddhisme ésotérique. En ce sens on peut voir le résultat d'une évolution déjà initiée sur plusieurs mandala de la période Bun-ei (par exemple #11, #13 ou #18 ou même du début de l'ère Kenji #26).

Remarques :

Second gohonzon conféré à Nippō ; le précédent (#65) avait été écrit un peu plus d'un an au paravant. C'était un gohonzon des dix mondes bien plus grand que celui-ci et tout à fait étonnant par les nombreuses citations qui traversent obliquement ce mandala.

Celui-ci est un gohonzon de type personnel, plus petit mais remarquable également dans sa calligraphie et sa composition : un gohonzon pour un artiste.

Nippō eut également une intense activité religieuse pour la propagation. Il a fondé plusieurs temples, rédigé des notes sur l'enseignement de son maître et nous a laissé quelques statues et gohonzon.

La remarquable représentation de Nichiren sculptée par Nippō et conservée actuellement au Kōchōji, diffère grandement des images ultérieures que les groupes religieux ont popularisées et qui montrent Nichiren comme un gros bonhomme - ce qui semble assez peu vraisemblable au regard des privations et épreuves auxquelles il a été confronté -. À l'inverse l'œuvre de Nippō, elle, est stylisée et empreinte de douceur.

 
 
 
1 2 3a 3b 3c 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28
29 30 31 32a 32b 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57
58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68a 68b 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86
87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111 112 113 114 115 116
117 118 119 120 121 122 123  
 
  Retour à la page d'introduction  
  Retour à la page d'accueil