3^e année de Kōan (1280), 11^e mois. Inscription de la date dans le coin inférieur gauche, en bordure de cadre.

Nisshō, selon la formule inscrite dans le coin inférieur gauche, entre la date et le grand roi céleste Accroissement (増長天王) : Transmis à Nisshō fils de Skakya (釈子日昭傳之).

Durant plus de 2230 ans après l’extinction du Bouddha, dans tout le Jambudvīpa, jamais ce grand mandala n'apparut (佛滅度後二千二百三十余年之間一閻浮提之内未曾有大漫荼羅也). Phrase inscrite en bas à droite sur six colonnes, entre Tenshō daïjin et le grand roi céleste Vaste-Regard.

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197,6 x 108,8 – 12 lés.

Gohonzon de la transmission de la loi (傳法御本尊)

Myōhokkeji, Mishima-shi.

Gohonzon des dix mondes.

1. Aux quatre coins du gohonzon : les quatre grands rois du ciel. Les deux Rois de Lumières sont à leur place habituelle : Amour à gauche et Immuable à droite.

2. Colonne centrale : Namu Myōhōrenguékyō et dessous la signature-kaō de Nichiren.

3. Étage supérieur : tous les noms sont précédés de Namu. En partant du centre à gauche : Shakamuni butsu, Jōgyō bosatsu (bodhisattva Pratique-Pure), Anryūgyō bosatsu (bodhisattva Pratique-Pacificatrice).
Et à droite, toujours en partant du centre : Tahō nyorai, Jōgyō bosatsu, Muhengyō bosatsu (bodhisattva Pratique-Illimitée).

4. Étage médian : 12 inscriptions, soit deux bodhisattva, un auditeur et trois divinités de chaque côté (les noms des bodhisattva et auditeurs étant précédés de Namu).
En partant du centre et en allant vers la gauche : Fugen bosatsu, Miroku botsatsu, le grand Kashō sonja (尊者, le vénérable) et autres, le grand roi Shakudaikanin (Indra), Daïgattennō (大月天王, le roi céléste Grande-Lune), Daimyōjōtennō (大明星天王, le roi céleste Clarté des Constellations) .
À droite en partant du centre : Monjushiri bosatsu, Yakuō bosatsu, Sharihotsu sonja (尊者, le vénérable) et autres, Daibontennō, Daïrokutenmaō, Daïnittennō (大日天王, le roi céleste Grand-Soleil).

5. Étage inférieur : on peut distinguer sur trois niveaux trois groupes d’inscriptions, disposés assez symétriquement par rapport à la colonne centrale. Au premier niveau, à gauche du caractère gué (華) et en allant vers l’extérieur on trouve Dai Ryūō (大龍王, le grand Roi-Dragon) puis un peu plus bas Ajase daiō, et à droite, en allant vers l’autre bord, Tenrin shō-ō (轉輪聖王, les saints rois tournant les roues), Ashuraō puis un peu plus bas Daibadatta.
Plus bas et plus proche du Titre à gauche, les jūrasetsunyo et à droite Kishimojin.

6. Plus bas, à peu près à la hauteur du caractère kyō (經), leur nom précédé de l'expression votive Namu, à gauche en partant du centre : Myōraku daishi, Dengyō daishi et en vis-à-vis à droite, toujours en partant du centre : Ryūju bosatsu, Tendaï daishi.

7. Encore un peu plus bas et plus proches du caractère kyō (經) du Titre, à gauche Hachiman daibosatsu et en vis-à-vis, à droite Tenshō daïjin.
La très grande hauteur de ce gohonzon (près de deux mètres) permet de telles différences de niveaux graduelles.

Ce Gohonzon, fait de deux bandes verticales composées chacune de six lés, est le dernier mandala connu et daté de la 3^e année de Kōan (1280). Il est également appelé «Gohonzon de la Transmission», ses dimensions (près de 2 m de hauteur), en font le deuxième plus grand honzon composé par Nichiren, juste après le #57. Les lettres siddham qui représentent les deux Rois de Lumières, particulièrement larges en partie haute, ont une dimension comparable à celle du Titre, et chevauchent les inscriptions des rois célestes. Le Nichiren-kaō et le Titre auquel il est accolé, occupent toute la hauteur du mandala. Bien que très détaillé, ce gohonzon reste parfaitement lisible, du fait à la fois de son état de conservation (ou restauration), de sa composition et de ses dimensions.

Nisshō, le destinataire de ce gohonzon était le plus âgé des six moines aînés désignés par Nichiren pour assurer les destinées de l'École après son décès, - en fait il était même légèrement plus âgé que Nichiren -. Ils avaient étudié ensemble l’enseignement du Tendai au mont Hieï. Nisshō était également l'oncle d'un autre grand disciple : Nichirō. Il fait donc partie des premiers disciples importants qui étaient à peu près de la même génération que Nichiren tout comme Toki Jōnin par exemple. Il n'a pas accompagné Nichiren lors de l'exil de Sado ni ne l'a suivi au mont Minobu mais il a surtout été actif à Kamakura où il a fondé le temple Hokkeji. Sa vie a été remarquablement longue, surtout pour l'époque : 102 ans.
Nichiren dans sa dédicace lui avait ainsi attribué le titre honorifique de "fils de Sakya". Dès les débuts du sangha ce terme était utilisé par le Bouddha pour désigner ses disciples les plus accomplis. Shakya était le nom du clan dont était issu le Bouddha.

Sur les photos du temple Myōhokkeji, où ce gohonzon est conservé, on peut voir la salle principale (本堂, hondō). À gauche de l'autel central, ce gohonzon, ou bien une réplique, est exposé. Pour autant que l'on puisse en juger d'après la photo, la taille du mandala semble bien celle qui est indiquée : presque deux mètres de haut. À le voir ainsi on devine l'effet immédiat que devait susciter chez les croyants ce très grand gohonzon. L'autel principal lui croule sous les dorures et exhibe en son centre une statue dont il est difficile de percevoir l'intérêt.
Les collections de ce temple abritent également les gohonzon #37 - lequel aurait également été conféré à Nisshō -, #62 et #78 .

Ce Gohonzon est le premier d’une série comportant deux autres mandala (#102 et #103) conçus sur des schémas très similaires.