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Date d'inscription : |
5e année de Kōan (1282), 4e mois. La date est inscrite en bas, à gauche du grand roi du ciel Accroissement, contre le bord du gohonzon. |
Récipiendaire : |
Conféré au shamon Tenmoku (沙門天目受与之), inscription sur deux colonnes en bas à droite entre la signature-kaō de Nichiren et le grand roi céleste Vaste-Regard. |
Phrase d'hommage : |
Durant plus de 2230 ans après l’extinction du Bouddha, dans tout le Jambudvīpa, jamais ce grand mandala n'apparut (佛滅度後二千二百三十余年之間一閻浮提之内未曾有大漫荼羅也). Phrase inscrite en bas, à gauche du grand roi céléste Vaste-Regard sur six colonnes. |
Ajout : |
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Dimensions (cm) & nombre de lés : |
93,0 x 50,9 – 3 lés. |
Nom usuel : |
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Lieu de dépôt actuel : |
Honryūji, Kyōto. |
Style : |
Très détaillé ; si ce n'est l'absence de représentant du monde de l'enfer, nous aurions affaire à un gohonzon des dix mondes. |
Contenu scriptural : |
1. Aux quatre coins du gohonzon : les quatre grands rois du ciel. Les deux Rois de Lumières sont à leur place habituelle : Amour à gauche et Immuable à droite.
2. Colonne centrale : Namu Myōhōrenguékyō et dessous la signature-kaō de Nichiren.
3. Étage supérieur : tous les noms des personnages sont précédés de Namu. En partant du centre à gauche : Shakamuni butsu, Jōgyō bosatsu (bodhisattva Pratique-Pure), Anryūgyō bosatsu (bodhisattva Pratique-Pacificatrice).
Et à droite, toujours en partant du centre : Tahō nyorai, Jōgyō bosatsu, Muhengyō bosatsu (bodhisattva Pratique-Illimitée).
4. Étage médian : les noms des quatre bodhisattva et des deux grands auditeurs sont précédés de Namu.
À gauche en partant du centre : Fugen bosatsu, Miroku botsatsu, Grand Kashō sonja (尊者, le vénérable) et autres, Shakudaikanin (Indra) et Daïgattennō (大月天王, le roi céléste Grande-Lune) et Daimyōjōtennō (大明星天王, le roi céleste Grande Clarté des Constellations).
À droite en partant du centre : Monjushiri bosatsu, Yakuō bosatsu, Sharihotsu sonja (尊者, le vénérable) et autres, Daibontennō, Daïrokutenmaō, et Daïnittennō (大日天王, le roi céleste Grand-Soleil).
5. Étage inférieur, à gauche en partant du centre, au niveau du caractère gué (華) les dix ogresses et plus haut et plus à droite daï Ryūō (Roi-Dragon) et autres.
À droite, en partant du centre, toujours au niveau du caractère gué (華) : Kishimojin, plus haut et plus à droite tenrinshōō (轉輪聖王, les saints rois qui tournent la roue) et Ashuraō et autres.
6. En dessous, à gauche en partant du centre, avec leur nom précédé de l'expression votive Namu : à gauche Myōraku daishi et Dengyō daishi.
À droite : Ryūju bosatsu et Tendaï daishi.
7. En dessous, à gauche Hachiman daibosatsu et en vis-à-vis à droite Tenshō daïjin.
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Particularités graphiques : |
Ce gohonzon, inscrit par Nichiren dans les derniers mois de sa vie, est très proche par sa taille, les inscriptions qui s’y trouvent et leur disposition des gohonzon #117 et #119. Cependant les représentants de l’enfer, que ce soit Don des Dieux ou le roi Ajātaśatru, ne sont pas représentés ; sans cela nous l’aurions répertorié comme gohonzon des dix mondes.
On retrouve les Rois de Lumières et les rois du ciel qui forment deux colonnes sur les côtés. Le Titre occupe lui aussi presque toute la hauteur du gohonzon. À partir du caractère ren (連), les traits des idéogrammes se font plus larges et affirmés amplifiant de la sorte l'assise du Titre.
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Remarques : |
Le destinataire de ce mandala, le moine Tenmoku (1256- 1337) est connu aussi sous le nom de moine Jōhō Nissei (浄法房日盛). Il est devenu disciple de Nichiren quand celui-ci vivait au Mont Minobu. Après la mort de son maître, il eut un différend avec les six moines aînés. Cette dispute portait essentiellement sur le rejet de la doctrine empruntée que prônait Tenmoku et ses conséquences sur la pratique religieuse, la récitation du chapitre des Moyens étant généralement inclus dans la pratique quotidienne. Notons que Nichiren, trois ans plus tôt, dans un de ses traités La Représentation des quatre bodhisattva, dernière partie, avait déjà vigoureusement réfuté cette approche : "Ceux qui prétendent que la doctrine empruntée ne permet pas de posséder la voie, qu’elle doit être écartée pour ne se consacrer exclusivement qu’à la doctrine originelle, ces personnes n’ont pas encore appréhendé le sens véritable de l’enseignement de Nichiren. Leurs vues sont tout à fait partiales.
Et ceux qui adoptent ces opinions extrêmes qui n’émanent pas de mes doctrines manifestent bel et bien les démons malfaisants qui ont pris possession de leur corps pour les faire choir, eux et les autres, dans la citadelle infernale. Que c’est pitoyable !"
Il n'empêche, Tenmoku resta actif et fonda plusieurs temples notamment à Kamakura ou Tōkyō. Il est mentionné comme le destinataire du gonhonzon #11 mais il semble que son nom ait été rajouté ultérieurement. |
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