Les dix pratiques









十行







1. La joie (歡喜, kangi, huanxi, pramudita) : La pleine compréhension de la vacuité qui apparaissait dans la dernière des dix stations, l’onction, amène une joie surabondante.






2. L’abondance (饒益, nyoyaku, raoyi, anusansa) : cette joie peut être transmise aux êtres.






3. L’absence de rejet (無違逆, muïgyaku, wuweini) : on trouve aussi comme traduction absence de répugnance ou non-résistance. On ne ressent plus envers autrui cette perception de l’altérité qui dans bien des cas engendre la répulsion ou l’agressivité.






4. L’inflexibilité (無屈撓, mukutsu, wuchunao) : littéralement, le terme désigne ce que l’on ne peut fléchir. Il témoigne de la stabilité de l’attitude du bodhisattva. Pour cette quatrième des dix pratiques, d’autres listes donnent l’inépuisabilité (mujin, wujin).






5. L’absence de confusion (無癡亂, muchiran, wuchiluan) : on trouve aussi comme traduction absence de sottise. Nous avons chi la bêtise et ran, luan la confusion. Chacun peut donc choisir, d’autant que la bêtise s’accompagne volontiers de confusion. Le terme désigne ici l’intelligence qui préside aux actions du bodhisattva et sa volonté de ne pas accroître la confusion régnante.






6. La manifestation du bien (善見, zengen, shanxian, svabhimukhi) : toutes les explications ne sont pas entièrement concordantes. Il semble que ce terme fasse allusion à l’apparence agréable du bodhisattva ou à ces actions qui impressionnent favorablement.






7. L’absence d’attachement (無著, mujaku, wuzhuo, asanga) : il n’est plus dépendant des attachements émotifs ou intellectuels.






8. La possession difficile (難得, nantoku, nande) : il manifeste dans son activité les très rares qualités qu’il a pu développer.






9. Le dharma du bien (善法, zenho, shanfa, sadhudharma) : les doctrines que le bodhisattva enseigne sont bénéfiques aux êtres.






10. Le réel (眞實, shinjitsu, zhenshi, bhuta) : il s’éveille à la compréhension de la voie du milieu. Dans la dernière des dix stations, le bodhisattva accédait à l’éveil de la vacuité et maintenant, il parvient à la possession de la voie du milieu.






De même que pour les autres sections des cinquante-deux degrés, on remarque une progression sensible dans ces dix pratiques. Le premier terme est la joie et de cette joie découle énergie et communicabilité (2). Rappelons qu’il s’agit là de pratiques, c’est à dire que cette transmission de la joie n’est pas simplement une attitude ou une manière d’être mais une pratique active et volontaire. Elle est accompagnée d’une attitude d’empathie qui vise non seulement à ne pas rejeter autrui mais à mieux intégrer le phénomène d’altérité (3). Dans ces nouvelles pratiques, l’esprit et les actions du bodhisattva sont constants (4) et il vise à se comporter avec lucidité quant aux conséquences de ses actions pour ne pas accroître le désordre (5). La dignité et la justesse de son attitude impressionnent ceux qui le rencontrent (6). Il vise toutefois à se libérer de tout attachement (7) et développe les qualités propres à la pratique de la loi bouddhique (8). Pour répandre encore plus largement le bien, il enseigne (9) et accède à la compréhension de la voie du milieu (10).

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