Huisi, les origines du Tiantai |
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Huisi 慧思 (515-577) : Également connu sous le nom de grand maître des Collines méridionales (南岳大師, Nanyue dashi, Nangaku daïshi). Deuxième patriarche de l’école du Tiantai en Chine mais fondateur historique de cette école, en ce sens où l’on ne dispose d’aucune donnée avérée sur son maître Huiwen. On dispose d’une biographie de Huisi rédigée par Daoxuan en 645 et qui figure dans l’étude très complète de Paul Magnin (réf.) En voici les grandes lignes. Originaire
de Wujin dans le Henan, à la suite d’un rêve il
décide d’embrasser la vie religieuse. Il quitte sa
famille à quatorze ans. Il mène une ascèse
rigoureuse et retirée durant laquelle il étudie
certains sutra et principalement le Lotus.
Des rêves propices
guident sa pratique du bouddhisme et il passe par des
expériences
spirituelles d’une rare intensité. Vers l’âge
de vingt et un ans, il rencontre le maître de méditation
Huiwen et devient son disciple. Il se livre à une ascèse
sévère qui nuit à sa santé. Malgré
tout, il recherche l’éveil avec opiniâtreté.
Cette pratique volontaire est une caractéristique des
débuts
du Tiantai. Il trouve finalement dans la
révélation du Sutra du
lotus la
compréhension et l’aboutissement de sa
quête. Il rencontre d’autres maîtres et sa
réputation commence de s’étendre. Il suscite
également un antagonisme assez fort et ses adversaires tentent
de lui nuire. L’époque est profondément troublée
(cf. Contexte historique de la création de
l’école
Tiantai) et il doit fuir vers le sud et se réfugie sur le
mont
Dasu (大蘇山, Dasushan) où
de nombreux disciples le rejoignent. C’est
là qu’il fait écrire en caractères d’or
les Sutra du lotus et de la Perfection de la prajna
montrant par
là
les fondements doctrinaux de son courant. A cette époque, Zhiyi (智顗), l’un de ses jeunes
disciples qui deviendra son
successeur, se voit confier la responsabilité d’enseigner
ces deux sutra. Mais la région du Dasu est peu sûre et il doit de nouveau fuir. Il gagne les montagnes du Nanyue (南岳, littéralement les colines méridionnales) en 568. Ce lieu semble avoir exercé une grande influence sur lui et il pense y avoir terminé son existence précédente. Les disciples affluent et Huisi se consacre à l’enseignement. Certains membres du clergé bouddhique s’inquiètent de la renommée de ce maître du sud et le calomnient dans les milieux impériaux mais leurs menées ne sont pas très fructueuses et il est reçu à la cour impériale avec les honneurs dus à un sage. Il retourne dans ses montagnes du Nanyue où il réside jusqu’à sa mort en 577. L’apport de la pensée de Huisi dans la formation des doctrines du Tiantai est considérable. En regard de l’influence de cette école sur le développement du bouddhisme en Extrême-Orient, on peut mieux mesurer la place qui lui revient dans l’histoire du bouddhisme. Huisi a réalisé une synthèse du bouddhisme dévotionnel du nord et des courants spéculatifs du sud. Son école allie une ascèse rigoureuse à une étude profonde essentiellement centrée sur le Sutra du lotus et le nagarjunisme. Les écrits relatifs à cette période de genèse du Tiantai montrent une pratique extrêmement active et intense de recherche de l’éveil. En outre Huisi a été un maître habile qui a su former le jeune Zhiyi lequel est devenu par la suite le grand théoricien du Tiantai. |