Les
représentations de l’Immuable par Nichiren
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Nichiren n’adhère pas à la conception de l’Immuable que véhicule le Shingon (l’École des Mystères ou des Paroles Véritables). Dans son traité De la Prière (Kitosho, 祈禱鈔, 1272), il attribue la débâcle des troupes impériales lors des troubles de l’ère Jokyu (1221) aux pratiques religieuses de cette école qui avait recueilli la confiance du pouvoir impérial. Dans d’autres textes également, il critique l’ésotérisme des Mystères qui pour lui se rapproche finalement des courants de pensées extérieurs au bouddhisme (les voies extérieures, 外道, gedo, waidao). Toutefois, ses relations avec ce que représente l’Immuable sont anciennes. Nous avons un dessin de Nichiren avec des commentaires (cf. illustration ci-dessous) qui représente une vision qu’il aurait eue en 1254 de cette déité et qui va de pair avec le Roi des Lumières Amour (愛 染明王, Aizen myoö, Airan mingwang, Ragaraja) (réf.) : Fudo Aïzen kankenki (Relation de la Vision de l’Immuable et de l’Attraction, 愛 染不動感見記). De même, sur le honzon de Nichiren, ces deux personnages figurent, leur nom écrit en siddham (dérivé du sanscrit). L’utilisation de cet alphabet en Extrême-Orient caractérise d’ailleurs les mouvements ésotériques du bouddhisme. Quand on est face au honzon de Nichiren, il apparaît sur la colonne de bord à droite. Outre ses caractéristiques propres, il symbolise le principe vies et morts s’identifient au nirvana (生死即涅槃, shoji soku nehan, shengsi ji niepan). Bien que la partie droite soit plutôt celle où figure ce qui est du domaine de l’imparti (定, tei, ding, ce qui est fixé) et que le nom même d’Immuable soit de ce registre là, sa présence ici aurait davantage à voir avec la grâce (恵, kei, hui, ce qui est prodigué). |
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ci-dessous : illustration par Nichiren de sa vision de Fudo (l’Immuable) le 25°jour du 6° mois 1254. |
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A droite l'Immuable tel qu'il est inscrit en siddham sur le Gohonzon. | ||
Voir Amour, Attraction
et Immuable : Eros et Thanatos ? |