Showa teihon p 2668 |
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XIV Au sujet de Alors, moi, en compagnie de la multitude des moines/ Ensemble nous apparaissons au mont sacré du Vautour. |
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Dans la Transmission orale sur les significations, il est dit : "Voici la phrase qui désigne 'L'assemblée du mont sacré n'a pas encore été solennellement disperséei'. 'Alors' désigne la période de la fin de la loi et la réponse aux sentimentsii. Il est enseigné que 'moi' c'est le vénéré Shakya, 'en compagnie' les bodhisattva et 'la multitude des moines' représentent les saintes multitudes. 'Ensemble' c'est les dix mondes et le 'mont sacré du Vautour' la Terre de la lumière paisible. Alors à la fois 'moi', 'en compagnie' et 'la multitude des moines' apparaissent ensemble au mont sacré du Vautour. Que cela soit gardé secret ! Cette phrase révèle clairement la Une pensée trois mille de la doctrine originelle en tant qu'expérienceiii. Le gohonzon révèle et produit cette phraseiv. Ainsi 'ensemble' c'est le principe de la véritable ainsité invariantev. 'Apparaissons' c'est la sagesse de la véritable ainsité selon les conditions. 'Ensemble' c'est la Une pensée. 'Apparaissons' c'est les trois mille." |
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Il est dit également :"'Alors' désigne le monde de Saha actuel et la suite de la phrase révèle le mandala des dix mondes tels qu'ils sont. Et cela parce qu''alors' c'est l'époque de la fin de la loi de la cinquième période. 'Moi' désigne le vénéré Shakya, 'en compagnie' les bodhisattva, 'la multitude des moines' les deux véhicules, et 'ensemble' les six voies. 'Apparaissons' désigne l'apparition conjointevi sur la terre pure du mont sacré et le 'mont sacré' c'est le gohonzon. Il est enseigné que c'est le lieu où résident Nichiren et les siens qui récitent maintenant Namu Myohorenguékyo." |
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Notes : | ||
i L'assemblée
du mont sacré n'a pas encore été solennellement
dispersée (靈山一會儼然未散,
Ryosen ikkai gennen misan, Lingshan yihui yanran weisan) : principe
que l'on retrouve dans plusieurs exégèse du Sutra
du lotus, notamment chez Huisi ou Saicho. Cela signifie que
l'assemblée réunit au Mont Sacré du Vautour
lors de l'enseignement du Lotus n'a pas été
dispersée et est intemporelle. Il est intéressant de
noter que dans le dernier chapitre du Sutra du lotus, la fin
est plutôt abrupte en ce sens où l'assemblée
très nombreuse et variée qui s'était assemblée
durant tout le premier chapitre, se disperse en seulement quatre
mots : ils saluèrent et partirent (作禮而去,
sa raï ni ko, zuo
li er qu). Cette brièveté
de l'expression qui clôt le dernier chapitre du Sutra du
lotus laisse à penser pour certains exégètes
de cette tradition que l'assemblée n'a pas été
solennellement dispersée et donc qu'elle existe
toujours. Dans le courant de cette interprétation, le
gohonzon de Nichiren (gohonzon des dix mondes) représente la
scène de l'enseignement du Lotus.
ii réponse
aux sentiments ( 感應,
kanno, ganying) : l'expression renvoie à la voie de
concordance des sentiments et de la réponse ( 感應道交
, kannodoko,
ganyingdaojiao).
iii L'expression
utilisée est 事の一念三千,
ji no ichinen sanzen,
généralement traduite par "Une
pensée trois mille en tant que pratique". J'ai pris la
liberté de traduire "Une
pensée trois mille ... en tant qu'expérience" car
j'ai constaté à quelle point la notion philosophique
de pratique était parfois mal comprise par les bouddhistes.
Pratique (事)
doit être compris comme terme opposé à Principe
(理,
ri),
il s'agit donc de l'acception philosophique. Malheureusement les
bouddhistes emploient cette expression pour signifier le rituel,
d'où une certaine confusion.
iv J'ai
trouvé comme autre traduction de cette phrase : "The
Gohonzon is the manifestation of this passage"
(http://www.nichiren.info/OngiKuden/text/Chap16.htm) dans une
compilation de Paul Wersant. Toutefois même si le sens est
assez proche (et peut-être plus évident), j'ai essayé
de coller davantage au texte qui, me semble t-il, est porteur d'une plus grande richesse de sens : 御本尊此文顯出玉也.
v véritable
ainsité invariante (不變真如,
fuhenshinnyo, bùbiànzhēnrú) : l'une des
deux ainsités (二如,
ninyo, èrrú). Conception philosophique selon laquelle
si l'on appréhende les dharma dans leur totalité, les
mouvements événementiels qui résultent de leur
interaction ne sont plus pris en considération et dès
lors ils révèlent la véritable condition de
l'esprit. le terme invariant signifie qu'ici naissance et
disparition sont transcendées. L'autre ainsité est
appelée la véritable ainsité selon les
conditions (隨縁真如,
zuienshinnyo, suíyuánzhēnrú) et désigne
le monde phénoménal dans sa diversité qui selon
les qualités d'éveil ou d'obscurité, est
appréhendé de façons diverses. Notons qu'à
la fois la véritable ainsité invariante et la
véritable ainsité selon les conditions sont
"véritables" et sont des ainsités, c'est à
dire des possibilités de représentation à
l'aide de concept d'une réalité de l'expérience.
vi Resshutsu
(列出).
Selon les éditions, on trouve aussi rishutsu (利出)
: l'apparition bénéfique. Je suppose que dans le manuscrit
original la partie gauche du caractère doit être bien difficile à lire car j'ai aussi
trouvé une troisième variante : toshutsu
(到出),
l'apparition complète.
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