Les
quatre grands rois
célestes
et leurs troupes
Voici le nom des quatre grands rois célestes et les troupes d'êtres surnaturels qui leur sont imparties. Le Roi
céleste Gardien du Pays
(持國天王, Jikoku
tenno, Chiguo
tianwang, Dhrtarastra
devaraja) est la
divinité protectrice de
l'orient, il réside au quatrième degré
du mont
Sumeru et est le maître des gandharva
(musiciens célestes) et des pisaca,
sorte de
démons émaciés. Illustration
: statue moderne du temple Hasedera à Kamakura.
Le Roi céleste Accroissement (増長天王, Zocho tenno, Zengzhang tianwang, Virudhaka devaraja) est la divinité protectrice du sud, il réside au quatrième degré du mont Sumeru et est le maître des kumbhanda, démons à tête de cheval, et des preta, revenants faméliques (gaki, egui, les habitants du deuxième monde, les esprits affamés). Illustration : statue moderne du temple Hasedera à Kamakura. Le Roi céleste Vaste-Regard (廣目天王 ,Komoku tenno, Guangmu tianwang, Virupaksa devaraja) est la divinité protectrice de l'occident, il réside sur le versant occidental du mont Sumeru et est le maître des dragons et des putana, êtres assez proches des preta mais d'une condition encore pire. La puissance de son pur regard lui permet de surveiller les êtres du Jambudvipa. Illustration : statue moderne du temple Hasedera à Kamakura. Le Roi
céleste Grande-Ecoute
(多聞天王, Tamon
tenno, Duowen
tianwang, Vasraivana
devaraja)
est également appelé
en japonais Bishamon
tenno
(毘沙門天王)
et c'est sous
ce nom, translittération
chinoise du sanskrit, qu'il figure, en haut à gauche, sur le
honzon de Nichiren. C'est la divinité
protectrice du nord, il réside au quatrième
degré
du mont Sumeru et est le maître des yakṣa (démons de la nuit) et
des raksasa
(ogres). Illustration
: statue moderne du temple Hasedera à Kamakura.
On peut être surpris par la constitution des troupes de ces rois célestes. Alors qu'eux-mêmes sont représentés sous une apparence majestueuse leurs féaux sont des espèces, souvent hybrides, participant de plusieurs règnes à la fois, humains, animaux, esprits. Ces débuts de la formation de l'imaginaire bouddhique et de ses appropriations de notions de la mythologie indienne correspondent également à l'émergence des grandes épopées guerrières indiennes tels le Mahabharata ou le Ramayana. Aux yeux de l'époque, outre l'aspect fantastique et symbolique, la présence dans les troupes des rois célestes de ces classes d'êtres non humaines, devait renforcer le caractère redoutable et la puissance de leurs armées. |