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candāla (旃陀羅, sendara, zhāntuóluó, candāla) : du sanskrit चण्डाल cāṇḍāla : cruel. Hors-caste, fils d'un serviteur [śūdra] et d'une brāhmaṇī, cf. ci-dessous castes. Intouchable s'occupant de la préparation et de l'incinération des défunts, ou de l'exécution des criminels. Désigne également les personnes hors-caste qui tuaient les animaux ou travaillaient leur dépouille.

canon des Écritures en douze parties (十二部經, jūnibukyō, shíèrbùjīng, dvādaśa anga) : division du canon bouddhique en douze rubriques selon le type d’écrits ou la forme littéraire. Totalité des écrits canoniques relatifs au bouddha Shakyamuni. En savoir plus sur ces douze rubriques.

capacité d'agir (能作, nōsa, néngzuò) : principe actif qui génère l'activité perçu dans les capacités à produire cette activité. Le terme est associé à activité (所作, shosa, suǒzuò), qui renvoie aux actes produits. On retrouve dans ce couple de termes la relation capacité (能, , néng) et objet de l'exercice de cette capacité (所, sho, suǒ).

capacité de la vision (能見, nōken, néngjiàn) : qualités particulières de celui qui voit et qui détermine le résultat de la vision. Le terme est associé à objet de la vision(所見, shoken, suǒjiàn). Le résultat, c'est-à-dire la vision est la conjonction des deux facteurs que sont l'objet de la vision et la capacité du voyant. Le terme est souvent reporté au Bouddha et à ses facultés. C'est dans cette acception qu'il est évoqué par exemple dans l'analyse du chapitre de la parabole dans le Sūtra du lotus. Voir l'extrait de la Transmission orale sur les significations consacré à la parabole de la maison en flammes, notes 6 et 7.

captation accommodante (攝受, shōju, shèshòu) : de shō, shè (攝) attirer à soi, éduquer et ju, shòu (受) recevoir. Autre traduction rencontrée ‘captation pacifique’. L’une des attitudes adoptée lors de la propagation du bouddhisme. D’une façon assez socratique, il s’agit d’entendre les opǐnions d’autrui puis progressivement de les faire évoluer pour se rapprocher des doctrines bouddhiques. Le chapitre XIV du Lotus, la Pratique commode illustre bien ce concept. Autre manière de procéder, voir persuasion coercitive (折伏, shakubuku, zhéfú).

Caractère des dharma (法相宗, Hossō shū, Fǎxiāng zōng) : voir École du caractère des dharma.

caractère provisoire : voir provisoire.

castes (varṇa) : dans l'Inde antique division de la société en quatre classes (caturvarṇa) :
1. Brāhmaṇa - caste supérieure (élite sacerdotale),
2. Kṣatriya - aristocratie guerrière,
3. Vaiśya - citoyens ordinaires (paysans, artisans et marchands),
4. Sūdra - hommes de basses besognes (travailleurs serviles).
Les castes inférieures se subdivisent en une multitude de sous-castes. Ceux qui sont hors castes sont appelés actuellement paria (intouchables).

catégories [trois] (三科, sanka, sānkē)

catur āryasatya (quatre nobles vérités, quatre vérités, 四諦, shitaï, sìdì)

catvāri balāni (quatre forces, 四力, shiriki, sìlì)

ce corps devient le bouddha (即身成佛, sokushin jōbutsu, jíshēn chéngfó) : concept qui indique que l'éveil est possible dès l'existence présente, voire que ce corps est déjà le bouddha. On peut mettre ce type de notion, qui est paradoxale avec les conceptions antérieures du bouddhisme, en relation avec d'autres termes, par exemple l'égarement-éveil.

celui qui est entré sur la voie (入道, nyūdō, rùdào, sannyasin)

cercle de l'enseignement du dharma (法說周, hōsesshū, fǎshuōzhōu) : voir trois cercles d'exposé de la loi.

cercle de l'enseignement par l'allégorie (譬說周, hisetsushū, pìshuōzhōu) : voir trois cercles d'exposé de la loi.

cercle des liens causaux préexistants ( 宿世因緣周, shukuseinnenshū, sùshìyīnyuánzhōu) : voir trois cercles d'exposé de la loi.

chaleur de la loi (煗法, nanpō, nuǎnfǎ) : voir sept sagesses in cours sur les quatre vérités.

Chán (禪) : voir Zen.

chándìng (concentration, 禪定, zenjō, dhyāna)

Chángbúqīng (bodhisattva Toujours Sans Mépris, 常不輕, Jōfukyō, Sadapaributha)

Chángbúqīng púsà pǐn (Bodhisattva Toujours Sans Mépris, 常不輕菩薩品, Jōfukyō bosatsu bon) : XXe chapitre du Sūtra du lotus.

Chángjīngjìn púsà (bodhisattva Zèle-Constant, 常精進菩薩, Jōshōjin bosatsu)

cháng lè wǒ jìng (pérennité-bonheur-ego-pureté, 常樂我淨, jō raku ga jō)

chànhuǐ (repentir, 懺悔, zange, kṣamā)

chapitres du Sūtra du lotus : le Sūtra du lotus comprend vingt-huit chapitres. Les quatorze premiers forment la partie dite de la doctrine empruntée et les quatorze derniers la doctrine originelle.

I - Prologue (序品, Jo hon, Xù pǐn)

II - Moyens (方便品, Hōben pon, Fāngbiàn pǐn)

III - Parabole (譬喩品, Hiyu hon, Pìyù pǐn)

IV - Croire et comprendre (信解品, Shinge hon, Xìnjiě pǐn)

V - Parabole des simples (藥草喩品, Yakusō yu hon, Yàocǎo yù pǐn)

VI - Annonciation (授記品, Juki hon, Shòujì pǐn)

VII - Parabole de la ville fantasmagorique (化城喩品, Kejō yu hon, Huàchéng yù pǐn)

VIII - Cinq cents disciples reçoivent l’annonciation (五百弟子受記品, Gohyaku deshi juki hon, Wǔbǎi dìzǐ shòujì pǐn)

IX - Annonciation conférée aux apprentis et à ceux qui n’ont plus à apprendre (授學無學人記品, Jugaku mugaku nin ki hon, Shòuxué wúxué rén jì pǐn)

X - Maître de la loi (法師品, Hosshi hon, Fáshī pǐn)

XI - Vision du précieux stupa (見寶塔品, Ken hōtō bon, Jiàn bǎotǎ pǐn)

XII - Don des Dieux (提婆達多品, Daïbadatta hon, Dīpódáduō pǐn)

XIII - Exhortation à la sauvegarde (勸持品, Kanji hon, Quànchí pǐn)

XIV - Pratique commode (安樂行品, Anrakugyō hon, Anlèxíng pǐn)

XV - Surgis de la Terre (從地踊出品, Juji yujutsu hon, Cóngdì yǒngchū pǐn)

XVI - Longévité de l’Ainsi-Venu (如來壽量品, Nyoraï juryō hon, Rúlái shòuliáng pǐn)

XVII - Discernement des œuvres et vertus (分別功徳品, Funbetsu kudoku hon, Fēnbié gōngdé pǐn)

XVIII - Œuvres et vertus de la joie conséquente (隨喜功徳品, Zuiki kudoku hon, Suíxǐ gōngdé pǐn)

XIX - Œuvres et vertus du Maître de la loi (法師功徳品, Hosshi kudoku hon, Fáshī gōngdé pǐn)

XX - Bodhisattva Toujours-Sans-Mépris (常不輕菩薩品, Jōfukyō bosatsu bon, Chángbúqīng púsà pǐn)

XXI - Pouvoirs miraculeux de l’Ainsi-venu (如來神力品, Nyoraï jinriki hon, Rúlái shénlì pǐn)

XXII - Passation (囑累品, Zokuruï hon, Zhǔlěi pǐn)

XXIII - Conduite originelle du bodhisattva Roi des Remèdes (藥王菩薩本事品, Yakuō bosatsu honji hon, Yàowáng púsà běnshì pǐn)

XXIV - Bodhisattva Son-Merveilleux (妙音菩薩品, Myōön bosatsu hon, Miàoyīn púsà pǐn)

XXV - Porte universelle du bodhisattva Contemplateur des Sons du Monde (觀世音菩薩普門品, Kanzeon bosatsu fumon hon, Guānshìyīn púsà pǔmén pǐn)

XXVI - Formules détentrices (陀羅尼品, Darani hon, Tuóluóní pǐn)

XXVII - Conduite originelle du roi Ornement Merveilleux (妙莊嚴王本事品, Myōshōgonnō honji hon, Miàozhuāngyánwáng běnshì pǐn)

XXVIII - Exhortation du bodhisattva Sage-Universel (普賢菩薩勸發品, Fugen bosatsu kanbotsu hon, Pǔxián púsà quànfā pǐn)

Les chapitres XXIII à XXVIII étaient sans doute indépendants du Lotus et ont été rajoutés en raison de leur contenu. Nichiryū (日隆, 1385 – 1464), entre autres, a donc distingué dans les quatorze chapitres de la doctrine originelle une nouvelle partie des huit premiers chapitres "d’origine". Cela a été l’objet de l’un des principaux débats qui ont divisé les écoles nichirenistes et qui a abouti à la fondation de l’école des Huit chapitres (八品派, Happon ha).

Chén [Seigneur de] (陳子, Chénzǐ) : dates incertaines. Il s’agit de Xúdéyán (徐徳言), haut fonctionnaire du royaume de Chén (陳), période des Six dynasties, qui vécut la fin de la dynastie des Chén (589) avant la réunification de l’empire chinois sous la bannière des Suí (隋). Il apparaît dans deux récits bien postérieurs à son existence, le Běnshìshī (本事詩, Odes des faits historiques, époque Tang) et le Tàipǐngyùlǎn (太平御覧, époque des Song du nord, XIe siècle). Selon ces livres, il aurait vécu à la fin de la dynastie des Chén. Marié à la fille du quatrième empereur des Chén, prévoyant que la guerre contre les Suí le porterait à être séparé de son épouse, il brisa en deux un miroir précieux dont il avait hérité et remit à celle-ci une moitié de ce joyau, gardant l’autre pour lui. Ils convinrent de se retrouver une fois par an au marché de la capitale et, au cas où l’un d’entre eux ne pouvait s’y rendre, de confier le demi miroir à un marchand, celui-ci pouvant alors dire ce qui était arrivé. Xúdéyán, après un an se rendit au marché, ne voyant pas sa femme, il retrouva néanmoins l’objet et apprit que celle-ci était devenue la concubine d’un ministre des Suí. Il écrivit sur le miroir un poème pour exprimer son désespoir. Lorsque son épouse le lut, elle inscrivit une suite à ce poème et sombra dans une mélancolie profonde. Le ministre Suí, s’inquiétant de la voir ainsi apprit toute l’affaire et noblement invita Xúdéyán et lui rendit sa femme. Cette histoire tardive est probablement légendaire. Le double poème est encore connu sous le nom de Complainte unie du miroir brisé ou Réunion du miroir brisé. Dans la Réponse à dame nonne Myōshin, Nichiren doit évoquer d’autres sources littéraires, selon lesquelles une fois que l’épouse, serait devenue la concubine d’un autre, la moitié de miroir qui lui avait été confiée, se serait transformée en une pie et aurait retrouvé l’infortuné Xúdéyán.

chéngdào (devenir la voie, 成道, jōdō)

Chéngshí lùn (Traité de l'Accomplissement du Réel, 成實論, Jōjitsu ron, Satyasiddhi-śāstra)

Chéngshí zōng (École de l'Accomplissement du Réel, 成實宗, Jōjitsu shū)

Chénzǐ (Seigneur de Chén, 陳子)

Chíguó tiānwáng (roi céleste Gardien du Pays, 持國天王, Jikoku tennō, Dhṛtarāṣṭra devarāja)

chīhuò (égarement, 癡惑, chiwaku)

chíjiè (observance des préceptes, 持戒, jikaï, śīla)

chijingodai (cinq règnes de divinités terrestres, 地神五代)

Chikugo (筑後) : voir Nichirō.

chikushō (animaux, 畜生, chùshēng, tiryag)

chimei (incohérence, 癡迷, chīmí)

chimère (緊那羅, kinnara, jǐnnàluó, kiṃnara) : le mot chinois est une translittération du sanscrit. Les traducteurs chinois ont donné plusieurs équivalents du terme sanscrit, le plus proche semble rénfēirén (人非人) : homme et non-homme ou "est-ce un homme?", mais on trouve aussi divinité ambiguë, divinité musicale. Les kiṃnara sont l’une des huit classes d’êtres surnaturels qui assistent à la prédication de sūtra du Grand Véhicule, notamment du Lotus, et qui protègent la loi. Ce sont des génies ou êtres semi-divins qui sont des musiciens talentueux et réjouissent les dieux de leurs dons. Leur apparence semble se rattacher à plusieurs règnes à la fois, ils auraient des caractéristiques des hommes mais aussi des animaux et des dieux, d’où la dénomination "chimère".

chimi (incohérence, 癡迷, chimei)

chiwaku (égarement, 癡惑, chīhuò)

chū (vérité du milieu, 中, zhōng) : voir triple vérité.

chūdì (disposition première, 初地, shoji)

chūdō (voie du milieu, 中道, zhōngdào, mādhyamika)

chuíjì (manifestation d'emprunt ou incarnation d'emprunt, 垂迹, suijaku)

chūjiā (religieux, 出家, shukke, pravrajyā)

chùshēng (animaux, 畜生, chikushō, tiryag)

chūsuíxǐ (joie initiale, 初随喜, shozuiki)

chūtaï (évidence du milieu, 中諦, zhōngdì) : voir aspect de la pure ainsité.

chūü (être intermédiaire ou existence intermédiaire, 中有, zhōngyǒu, antarā bhava)

chūzūnxíngfó (bouddha apparaissant en sa forme vénérable, 出尊形佛, shussongyōbutsu)

(compassion, 慈, ji, maitrī)

cíbēi (compassion et miséricorde, 慈悲, jihi, karuṇā)

ciel ou cieux (天, ten, tiān) : plusieurs sens qui sont liés pour ce terme :
1. Le ciel, séjour des dieux, vu la conception étagée en plusieurs strates on trouve généralement le pluriel cieux pour désigner cette région cf. Correspondance entre les six voies et les trois mondes de la cosmologie indienne). Dans ce sens on trouve l'expression monde céleste (天界, tenkai, tiānjiè, deva loka) qui désigne le sixième des dix mondes (voir dix mondes et trois mondes. Voir le tableau des 10 mondes
2. Les divinités qui résident dans les cieux ; le caractère se décline alors dans des composés tels que 天人 (littéralement, personne céleste, divinité, tennin, tiānrén, deva et devi au féminin) ou 天神 (êtres célestes, tenjin, tiānshén, devatā). En savoir plus : Appréhension des divinités dans le bouddhisme.

Cíēn (慈恩, 632 – 682) : nom courant Kuījī (窺基). Principal disciple du fameux moine pèlerin Xuánzàng (玄奘, 600 - 664), avec qui il effectua des traductions des textes bouddhiques du sanscrit en chinois. Il propagea comme ce dernier, l'enseignement de l'école Fǎ xiāng, qui se réfère à la doctrine du Rien que conscience héritée du courant indien des yogacarin.

Cieux-Elevés (大天, Daiten, Dàtiān, Mahādeva) : le nom en sanskrit signifie plutôt Grande-Divinité (Mahādeva, महादेव). Moine bouddhiste sur lequel nous avons peu de données, on peut supposer qu'il a vécu peu après le décès du Bouddha. Il est probablement l’un des fondateurs d’une des premières écoles du Petit-Véhicule, l’École Mahāsāṃghika (la Grande Assemblée, 大衆部). En tant que tel il passe à la postérité comme un schismatique particulièrement insigne et toutes sortes de méfaits lui sont attribuées.

cinq afflictions (五濁, gojoku, wǔzhuó) : voir cinq troubles.

cinq actes sans rémission (五無間業, go mukengō, wǔ wújiānyè, pañca anantarya karman) : voir cinq forfaits.

cinq bonnes divinités successives (五番善神, gobanzenjin, wǔfānshànshén) : terme sous lequel on regroupe ceux qui ont fait serment dans le chapitre des Formules détentrices (XXVI) du Lotus de protéger les croyants de ce sūtra. Ce sont successivement :
1. le bodhisattva Roi des Remèdes (藥王菩薩, Yakuō bosatsu, Yàowáng púsà, Baisajyaraja),
2. le bodhisattva Don-Héroïque (勇施菩薩, Yūze bosatsu, Yǒngshī púsà, Pradhānaśūra),
3. le roi céleste Grande-Écoute (多聞天王, Tamon tennō, Duōwén tiānwáng, Vaiśravaṇa devarāja),
4. le roi céleste Gardien du Pays (持國天王, Jikoku tennō, Chíguó tiānwáng, Dhṛtarāṣṭra devarāja) et
5. les dix ogresses (十羅刹女, jūrasetsunyo, shíluóchànǚ, rākṣasī).

cinq catégories de significations occultes (五重玄義, gojūgengi, wǔchóngxuányì) : souvent abrégé en cinq catégories occultes (五重玄, gojūgen, wǔchóngxuán), également traduit par Paul Swanson :  les cinq catégories du sens mystique.  Selon le traité de Zhiyi  Le Sens occulte de la Fleur de la loi, cinq facteurs permettant une grille de lecture et d'analyse pour mieux saisir le sens profond des sūtra. Cette grille s'applique essentiellement au Sūtra du lotus mais également aux autres textes fondamentaux du bouddhisme. Il s'agit donc d'une analyse des textes selon cinq critères. Cette analyse menée systématiquement révèlerait le sens profond. Ces cinq critères sont :
1. la compréhension du titre (釋名, shakumyō, shìmíng),
2. le discernement de la substance (辯體, bentai, biàntī) c'est-à-dire pouvoir dégager le principe essentiel du sūtra en question,
3. la clarification de l'intention (明宗, myōshū, míngzōng) c'est-à-dire préciser l'application religieuse du sūtra,
4. la discussion sur l'usage (論用, ronyū, lùnyòng), discussion quant à l'efficace et aux bienfaits du sūtra considéré et
5. l'examen distinct des enseignements (判教, hankyō ou hangyō, pànjiào) contenus dans le sūtra considéré.
Selon Zhiyi, ce système lui aurait été inspiré par le passage du chapitre Pouvoirs miraculeux de l'Ainsi-venu qui détaille l'essentiel des pouvoirs miraculeux de l'Ainsi-venu en quatre périphrases : la totalité des lois que l'Ainsi-venu possède (titre), la totalité des pouvoirs miraculeux et souverains de l'Ainsi-venu (usage), la totalité des corbeilles des mystères de l'Ainsi-venu (substance), la totalité des faits très profonds de l'Ainsi-venu (intention) enfin, le dernier critère, celui de l'enseignement, nécessite de prendre en compte la totalité du Lotus de façon comparative avec les autres sūtra comme le suggère la phrase qui suit « toutes en ce sūtra sont révélées et exposées » ; pour référence ce passage se trouve en MHRGK p581, JNR p337. En chinois les éléments de ce système de cinq critères sont souvent abrégés au dernier caractère de chacun d'entre eux soit :  名, 體, 宗, 用, 教 : titre, substance, intention, usage et enseignement.

cinq cents dernières années (後五百歳, gogohyakusaï, hòuwǔbǎisùi) ou cinq cents années suivantes : expression dont la signification varie quelque peu selon le contexte. Elle apparaît dans le chapitre Conduite originelle du bodhisattva Roi des Remèdes du Sūtra du lotus, encore que le sens ne soit pas très explicite. On la retrouve également dans le Sūtra de la grande assemblée (大集經, Daïshūkyō, Dàjíjīng) où elle signifie la dernière des cinq périodes de cinq cents ans chacune que prédit ce sūtra. Cette période se caractérise par l’abondance des luttes et disputes acharnées. Dans ce cas, selon un décompte en cours à l’époque de Nichiren, le début de cette période de cinq siècles est également le début de l’ère de fin de la loi. Au sujet de ce décompte voir la note 10 in La Représentation des quatre bodhisattva.Un autre sens indique les cinq siècles qui suivent l’extinction du bouddha Shakyamuni ; dans ce cas-là, on traduit plutôt par "cinq cents années suivantes".

Cinq cents disciples reçoivent l’annonciation (五百弟子受記品, Gohyaku deshi juki hon, Wǔbǎi dìzǐ shòujì pǐn) : VIIIe chapitre du Sūtra du lotus. Le Bouddha révèle que son disciple Plénitude (富樓那, Furuna, Fùlóunà, Pūrṇā) qui déploie tant de zèle pour la propagation de la loi a également œuvré pour propager les enseignements d’autres bouddha dans le passé, d’où l’habileté dont il fait preuve à présent. Il en sera de même dans le futur, jusqu’à ce qu’il devienne lui-même un éveillé. Le Bouddha indique quel sera son nom et les caractéristiques merveilleuses des mondes où il vivra. Mille deux cents arhats présents se réjouissent de l’annonce conférée à leur condisciple et prient le Bouddha de leur conférer également l’annonciation de l’éveil. Celui-ci accepte mais donne une prédiction en quelque sorte collective pour cinq cents d’entre eux qui auront tous le même nom. Les cinq cents exultent et estiment que l’éveil d’arhat auquel ils étaient parvenus ne relevait que d’une sagesse mineure. Ils usent d’une parabole pour décrire leur ignorance passée de l’éveil véritable. Un homme après de copieuses libations chez un ami s’endort ivre. Son ami qui est riche, a pitié du sort de ce malheureux et décide de coudre dans la doublure de son vêtement une perle d’une grande valeur et part. A son réveil l’homme quitte le pays mais continue de mener une existence miséreuse. Bien plus tard les deux hommes se rencontrent à nouveau. L’homme riche est surpris de l’existence précaire de son ami. Il lui révèle la perle cousue dansl’habit que l’autre porte toujours. Dès lors, grâce à cette perle, il échappe à la misère et peut vivre à son gré. Il en est de même de la sagesse des arhats; ignorants du joyau qu’ils portent en eux, ils se livrent à des exercices pénibles pour un gain minime.

cinq céréales (五穀, gokoku, wǔkǔ) : cinq sortes de céréales : le riz, le millet glutineux, le millet non glutineux, le blé et les haricots. Egalement terme générique pour désigner les céréales et les grains.

cinq composants ou éléments (五蘊, goün, wǔyùn, pañca skandhī) : ce concept fondamental du bouddhisme est un descriptif du fonctionnement de l'être. Là où l'individu perçoit l'existence d'un ego, le bouddhisme découvre un processus qui est la combinaison provisoire de cinq éléments, à savoir : la forme, la perception (ou sensation), la conception (ou pensée), la volition (ou pulsion) et la conscience. Autres traductions cinq ombres, cinq masses ; on trouve également souvent l’expression cinq agrégats qui prête à confusion en ce sens où un agrégat est une masse produite par la réunion de substances diverses, or en fait c’est le résultat produit par l’union des cinq éléments qui est un agrégat et non chacun d’entre eux. En savoir plus : Descriptif des cinq éléments et des neuf consciences.

cinq constances (五忍, gonin, wǔrěn) : liste de cinq qualités développées dans le Sūtra du souverain vertueux. Le terme constance (忍, rěn en chinois) traduit le sanskrit kṣānti (क्षान्ति) qui signifie patience, indulgence, constance. Les cinq constances sont la constance dans la maîtrise [de soi] (伏忍, bukunin, fúrěn), la constance dans la foi (信忍, shinnin, xìnrěn), la constance dans l'adaptabilité (順忍, junnin, shùnrěn), la constance dans la non naissance des phénomènes (無生忍, mushōnin, wúshēngrěn, voir ci-dessous constance de la non naissance des phénomènes et enfin la constance dans la cessation (寂滅忍, jakumetsunin, jímièrěn).
Comme on l'aura constaté, il s'agit d'une liste un peu hétéroclite. Les trois premières constances renvoient à des qualités qui peuvent être renforcées avec persévérance et les deux dernières à une perception par laquelle on tente d'appliquer des éléments de la philosophie bouddhique. On trouve d'autres listes qui reprennent certains de ces éléments, notamment les trois constances.

cinq désirs (五欲, goyoku, wǔyù, pañca kāma) : attachement aux objets de satisfaction des cinq sens perceptifs (vue, ouie, goût, odorat et toucher). Une autre explication peut-être plus tardive et moins sûre parle de l'attachement aux cinq désirs que sont les biens, la sexualité, la nourriture et la boisson, la renommée et le sommeil.

cinq distinctions de natures (五性各別, goshō kakubetsu, wǔxìng gèbié) : notion élaborée dans le courant du Yogācāra et développée d’une façon caractéristique par l’École du Caractère des dharma qui est même parfois désignée elle-même par l’appellation École des Cinq natures. Dans cette optique, on estime que les pratiquants du bouddhisme peuvent selon leur nature être classés en cinq catégories. Selon leur stade de développement, dans chacune de ces cinq filières, une sorte de cursus leur est imparti. Il s’agit tout d’abord de trois natures déterminées (定性, jōshō, dìngxìng) qui désignent les êtres relevant des trois premiers des quatre sages. Auditeurs (1) et éveillés pour soi (2) , de par leur nature parviendront au stade d’arhat, les bodhisattva (3) eux à celui de bouddha. Ensuite nous avons des pratiquants de nature indéterminée (4) (不定性, fujōshō, bùdìngxìng). Croyants qui peuvent ressortir des trois précédentes catégories mais pour qui le parcours n’est pas déterminé. Par exemple un auditeur peut devenir un bodhisattva. Enfin le dernier groupe est constitué de ceux dont la nature est défectueuse et qui sont appelés dépourvus de nature (5) (無性, mushō, wúxìng) et qui eux ne peuvent parvenir à l’éveil, comme par exemple les icchantika.
Bien entendu, cette théorie a été combattue par les tenants des courants bouddhiques relevant du Sūtra du lotus.

cinq éléments : voir cinq composants.

cinq façons de l'ascèse immédiate (五種頓修, goshutonshū, wǔzhǒngdùnxiū) : concept issu du courant Tiantai. Cinq façons réfère aux cinq pratiques merveilleuses, d'ailleurs cette expression se retrouve souvent dans le composé 'pratique merveilleuse des cinq façons de l'ascèse immédiate' (五種頓修の妙行, goshutonshū no myōgyō). La notion d'immédiateté signifie que l'accomplissement de la première des cinq pratiques, recevoir et garder le Sūtra du lotus, contient immédiatement la réalisation du fruit de l'ensemble de ces pratiques, car cette première pratique se situe au niveau de la détermination mentale, les autres en représentent alors une forme d'expression.

cinq obstructions (五蓋, gogai, wǔgài, pañca āvaraṇa) : cinq sortes de penchants, de défauts qui empêchent les qualités de l’esprit de se réaliser et d’entrer dans le processus d'accession à l’éveil. Il s’agit de :
1. l’attachement aux désirs ou avidité (貪欲, tonyoku, tānyù, kāma rāga),
2. l’irritation ou hostilité ou colère (瞋恚, shinni, chēnhuì, pratigha),
3. la léthargie ou torpeur (睡眠, suimin, shuìmián, supta), c'est un manque d’énergie invalidant,
4. l’agitation et le remords ou l’exaltation et le regret (掉悔, jōke, diàohuǐ, auddhatya kaukṛtya), sorte de tendance maniaco-dépressive, et
5. le doute (疑, gi, , saṃśayita) qui empêche de statuer avec clairvoyance. Ce n’est pas un doute constructif mais une sorte de tendance qui pousse à douter et amollit le jugement.
Nous avons donc affaire ici à cinq tendances négatives et fortes qui obstruent l’attention, le jugement et la capacité d’éveil.

cinq forfaits (五逆罪, gogyakuzaï, wǔnìzuì) : également traduit cinq crimes ou cinq fautes cardinales ; toutefois le terme forfait rend bien l’idée exprimée par le mot chinois (逆) : ce qui est contraire, inverse à l’ordre des choses. Ces cinq forfaits sont les crimes les plus lourds, commettre l’un d’entre eux est cause de damnation immédiate. Ils sont donc appelés les cinq actes sans rémission (五無間業, gomukengō, wǔwújiānyè, pañca anantarya karman). Selon les textes et les périodes d’enseignement, la liste des cinq forfaits varie. Nous en donnerons ici les exemples les plus courants. En savoir plus : Quelques exemples des cinq forfaits.

cinq ombres (五陰, goön, wǔyīn) : autre terminologie pour cinq composants ou éléments. Le terme ombre signifie "ce qui masque". Pour l'homme ordinaire, ces cinq ombres lui cachent le monde du Bouddha, alors que les cinq ombres du Bouddha s'étendent sur la douleur des hommes, pour l'apaiser.

cinq organes ou cinq viscères (五臓, gozō, wǔzàng) : conception de la médecine et de la philosophie chinoise traditionnelle. Il s'agit du cœur, du foie, de la rate, des poumons et des reins.

cinq perfections ou cinq perfectionnements (五波羅蜜, go haramitsu, wǔ pōluómì, pañca pāramitā) : expression assez rare qui apparaît notamment dans le XVIIe chapitre du Sūtra du lotus. Il s’agit des cinq premières des six perfections ; la sixième perfection étant mise de côté. Dans ce XVIIe chapitre, les mérites conséquents à la pratique des cinq perfections sont jugés bien inférieurs à ceux que procure la compréhension du chapitre précédent, le chapitre de la Longévité de l’Ainsi-Venu. A ce sujet, on se reportera également à l'article trois sciences.

cinq périodes (五時, goji, wǔshí) : l’un des procédés de distinction des enseignements (教判, kyōban, jiāopàn) formulés par le chinois Zhiyi (538-597). Ce système vise à présenter une classification des enseignements du bouddha selon un critère de chronologie. Pour une classification en fonction du contenu doctrinal, voir quatre enseignements. Le système des cinq périodes repose sur l’idée que l’enseignement du Bouddha comprend des périodes distinctes aux caractéristiques déterminées. Il sous-entend l’idée d’une pédagogie dont la perception des grandes lignes est nécessaire pour comprendre le bouddhisme. Faute de quoi, on erre dans les enseignements sans en voir le fil conducteur. Zhiyi distingue cinq périodes et pour chacune d’elles, les sūtra qui lui sont relatifs ont des caractéristiques communes. La dernière période est l’aboutissement de l’enseignement du Bouddha. Ces cinq périodes sont :
1. Période de la Guirlande de fleurs, (華嚴時, Kegon ji, Huāyán shí, Avataṃsaka),
2. Période des Traditions (阿含時, Agon ji, Āhán shí, Āgama),
3.Période de Déploiement (方等時, Hōtō ji, Fāngděng shi, Vailpulya),
4. Période de la Perfection de la prajñā (般若時, Hannya ji, Pānruò shí, Prajñā pāramitā) et
5. Période Lotus et Nirvana (法華涅槃時, Hokke Nehan ji, Fǎhuā Nièpán shí, Saddharma puṇḍarīka Mahāparinirvāṇa).
En savoir plus : Détail sur les cinq périodes.

cinq périodes de son temps (一代五時, ichidaï goji, yīdài wǔshí) : système de classification de la totalité des sūtra du bouddha Shakyamuni établi par le chinois Zhiyi et qui dégage dans la totalité de la durée de l’enseignement du Bouddha, de l’éveil jusqu’à l’extinction finale, cinq périodes aux contenus et durées spécifiques. Cf. cinq périodes.

cinq persévérances (五忍, gonin, wǔrěn) : voir cinq constances.

cinq pratiques merveilleuses (五種妙行, gojumyōgyō, wǔzhǒngmiàoxíng) : recevoir et garder, lire, réciter, expliquer et copier le Sūtra du lotus.

cinq préceptes (五戒, gokai, wǔjiè, pañca śīla) : selon les écoles relevant du Petit Véhicule, cinq commandements, à tout le moins, que doivent suivre les laïcs, les religieux étant astreints eux à bien plus de préceptes. Ces cinq préceptes sont : 1. ne pas tuer ce qui vit (不殺生), 2. ne pas voler (不偸盜), 3. ne pas se livrer à la débauche (不邪婬), 4. ne pas tenir des propos mensongers (不妄語) et 5. s'abstenir de l'alcool (不飮酒).

cinq règnes de divinités terrestres (地神五代, chijingodai) : selon la mythologie japonaise, cinq règnes de divinités qui auraient précédé la lignée impériale dans l'antiquité. Ces divinités de la Terre viennent après les sept règnes des divinités du Ciel. Il s'agit de Amaterasu Omikami (天照太神), Amenooshihomiminomikoto (天忍穂耳尊), Amatsuhikohikohononiniginomikoto (天津彦彦火瓊瓊杵尊), Hikohohodeminomikoto (彦火火出見尊) et enfin Ugayafukiaezunomikoto (鵜葺草葺不合尊).

cinq saveurs (五味, gomi, wǔwèi) : ces cinq saveurs réfèrent à la distinction établie par Zhiyi des cinq périodes. Il s'agit de produits obtenus à partir du lait par processus de transformations ou raffinements successifs, à savoir le lait, le lait caillé, le beurre frais, le beurre fondu et le beurre clarifié. Dans ce registre laitier on trouve également d'autres listes par exemple lait, crème, caillebotte, beurre et nectar. Notons que le beurre était utilisé dans l'Inde antique sous diverses formes (fondu, clarifié) pour les offrandes. Ainsi à la période de la Guirlande de fleurs correspond le lait, à celle des Traditions le caillé, à celle du Déploiement le beurre frais, à celle de la perfection de la prajña le beurre fondu et enfin à la période Lotus et nirvana le beurre clarifié. Pour ceux-là qui, en Chine dans l'école Tiantai dans le Zhejiang, ont élaboré cette liste de produits laitiers, il s'agissait là d'une œuvre d'érudition sinon d'imagination, en effet le lait n'était probablement pas utilisé en consommation courante en Chine du sud à ces époques et donc les dérivés laitiers n'étaient pas connus. De même au Japon médiéval, lorsque Nichiren dans ses textes cite ces cinq saveurs, c'est par référence aux enseignements Tiantai et non à un usage alimentaire.

cinq sortes d'ascèses (五種の修行, goju no shūgyō) : voir cinq pratiques merveilleuses.

cinq sortes de maîtres de la loi (五種法師, gojuhosshi, wǔzhǒngfáshī) : personnes qui effectuent l’une des cinq pratiques merveilleuses (五種妙行, gojumyōgyō, wǔzhǒngmiàoxíng) et qui sont donc désignées comme Maître de la loi acceptant et gardant, Maître de la loi lecteur, Maître de la loi récitant, Maître de la loi expliquant et enfin Maître de la loi copiant. Dans l’optique qui nous intéresse ici, l’objet de ces pratiques est le Sūtra du lotus. Cf. chapitre XIX, Oeuvres et vertus du maître de la loi.

cinq troubles (五濁, gojoku, wǔzhuó, pañca kaṣāya) : également traduit cinq afflictions. Expression tirée du deuxième chapitre du Sūtra du lotus. Ces cinq troubles caractérisent les périodes où les bouddha apparaissent et qui sont donc, selon les termes du Sūtra du lotus, des âges mauvais. Le terme que nous traduisons par trouble, est rendu par 'affliction' par Burnouf qui le commente de la sorte dans les notes de sa traduction du Sūtra du lotus (p 354) : "... le mot 'kachaya, décoction servant à la teinture' exprime dans la langue de Budhistes, l'atteinte et l'influence des causes de corruption qui font dégénérer un Kalpa ou un âge du monde".
Ces cinq troubles sont les troubles de l’âge cosmique (ou troubles de l’éon littéralement, 劫濁, kojoku, jiézhuó, kalpa kaṣāya), les troubles des passions (煩惱濁, bonnojoku, fánnǎozhuó, klesa kaṣāya), les troubles des êtres (衆生濁, shujōjoku, zhòngshēngzhuó, sattva kaṣāya), les troubles des vues (見濁, kenjoku, jiànzhuó, dṛṣṭi kaṣāya) et les troubles de la durées de la vie (命濁, myōjoku, mìngzhuó, āyus kaṣāya). Selon Zhiyi dans son commentaire du Lotus, les Mots et phrases de la Fleur de la loi, parmi ces cinq troubles, les troubles des passions et des vues sont fondamentaux, les autres en découlent. En effet les troubles des passions et des vues entraînent la naissance d’êtres marqués par les troubles, la limitation de la durée de leur vie qui leur est une affliction supplémentaire et la somme de toutes ces frustrations affecte la qualité de l’âge cosmique.

cinquante-deux degrés (五十二位, gojūni i, wǔshíèr wèi) : description en cinquante-deux termes de la carrière des bodhisattva dans le Grand Véhicule. Ce parcours commence avec l’ouverture de l’esprit d’éveil et la prise de foi pour s’achever dans l’éveil merveilleux. En fait, les étapes de ce processus transparaissent de façon plus ou moins complète dans certains sūtra du Grand Véhicule et tout particulièrement ans le Sūtra du collier de bodhisattva (菩薩瓔珞本業經, Bosatsuyōrakuhongōkyō, Púsàyīngluòběnyèjīng), souvent appelé en français le Sūtra du pectoral). Néanmoins le concept est utilisé sous forme de système par les fondateurs du Tiantai notamment par Huisi (515 - 577) puis Zhiyi (538 - 597). À l’origine ces cinquante-deux degrés concernaient la carrière des bodhisattva de l’enseignement distinct, les maîtres du Tiantai les ont appliqués à l’enseignement global.
Les cinquante-deux degrés sont constitués des dix degrés de la foi, des dix stations, des dix pratiques, des dix transferts,des dix dispositions, de l’éveil d’indifférenciation et de l’éveil merveilleux. Ce chemin de l’éveil fractionné en cinquante-deux étapes semble se situer plutôt dans une perspective graduelle que soudaine. Pourtant cette appréciation doit être nuancée. À la lecture de l’expérience de Huisi (cf. Paul Magnin - réf) telle que Daoxuan (VIIe siècle) la rapporte, nous voyons ce maître passer par des phases successives de pratique, de crise spirituelle et d’éveil.Ces cinquante deux degrés ne semblent donc pas cinquante deux étapes successives mais une description riche en informations de la voie de l’éveil. En savoir plus : Tableau des 52 degrés de l'Eveil.

cinq véhicules (五乗, gojō, wǔshèng) : véhicules (c'est-à-dire moyens, disciplines) permettant d'accéder aux mondes (1) des hommes, (2) des dieux, (3) des auditeurs, (4) des éveillés pour soi et (5) des bodhisattva (cf. dix mondes).
1. Le véhicule des hommes consiste en l'observance des cinq préceptes et la triple prise de refuge.
2. Le véhicule des dieux c'est l'accomplissement des dix actes de bien (十善業, jūzengō, shíshànyè, daśa kuśala karma).
3. Le véhicule des auditeurs découle de l'enseignement des quatre vérités et de l'obtention de l'état d'arhat.
4. Le véhicule d'éveillé pour soi découle de l'enseignement des douze liens causaux et de l'obtention de l'état d'éveillé solitaire.
5. Le véhicule de bodhisattva résulte de l'accomplissement des six perfections et donc de l'approche du monde des bouddhas.
Notons que ce système des cinq véhicules reprend des notions remontant au bouddhisme très ancien. Il ne fait pas mention du véhicule unique (ou véhicule unique de la Fleur de la loi) qui lui est propre au Sūtra du lotus. Notons également sur ces différents véhicules, que pour le premier d'entre eux, celui des hommes, pour accomplir pleinement la part d'humanité qui est en nous la doctrine bouddhique est nécessaire, qu'une certaine forme d'éthique permet l'accès au monde des dieux, que pour les auditeurs et les éveillés par liens c'est la compréhension et l'enseignement des doctrines fondamentales du bouddhisme qui permet l'accès et enfin que pour atteindre le stade de bodhisattva on doit accomplir les six perfections.

cinq vertus (五常, gojō, wǔcháng) : vertus fondamentales prônées par le confucianisme : l'humanité (仁, rén), la justice (義, ), les rites (禮, ), la sagesse (智, zhì) et la sincérité (信, xìn). Littéralement wǔcháng signifie 'cinq impérissables'. Juste énoncer comme nous venons de le faire ces cinq qualités par des équivalents français plus ou moins appropriés est sans doute très réducteur. Toutefois, il convient de noter que ces cinq vertus, si elles font partie du corpus confucéen, n'ont pas été formulées sous forme de système par Confucius lui-même mais par ses commentateurs. Dans de nombreux passages des Entretiens, Confucius discute avec ses disciples de ces vertus et parmi elles, plus fréquemment, de l'humanité (仁, rén), des rites (禮, ) ou de la sincérité (信, xìn) qui tiennent une place fondamentale dans son enseignement.

cinq voies (五道, godō, wǔdào) : cinq premières parmi les six voies.

Císhì (Le Compatissant, 慈氏, Jishi) : traduction chinoise du nom du bodhisattva Maitreya. Ce bodhisattva est le plus souvent désigné en chinois par la translittération de son nom : Mílè (彌勒). Notons qu'en sanskrit le mot maitreya vient de maitra (मैत्र) qui signifie amical.

citadelle infernale (無間大城, mugen daïjō, wújiān dàchéng) : mugen, wújiān, sans intervalle, sans rémission, désigne un enfer particulièrement rude ou les damnés subissent des souffrances continuelles. On le retrouve dans plusieurs composés notamment enfer sans rémission. Daïjō, dàchéng désignent une grande muraille ; selon les textes, ce terrible enfer serait entouré de sept murailles de métal.

clarification de l'intention (明宗, myōshū, míngzōng) : voir cinq catégories de significations occultes.

classiques extérieurs : (外典, geten, wàidiǎn) : extérieurs ou hétérodoxes selon les traductions. Extérieur signifie extérieur aux enseignements du bouddhisme, il s'agit donc des livres et enseignements des voies extérieures. Le caractère diǎn (典, ten en japonais) qui désigne les classiques renvoie le plus souvent à la culture chinoise et aux classiques confucéens. En ce sens, nous avons quand même une nuance avec la notion de voies extérieures évoquée précédemment car les voies extérieures désignent des doctrines indiennes et chinoises (indiennes le plus souvent) alors que les classiques extérieurs semblent davantage ressortir du monde chinois.

Commentaire du Sūtra du grand nirvana (大涅槃經疏, Dainehangyōsho, Dànièpánjīngshū) : commentaire du Sūtra du nirvana rédigé par Guanding. Nichiren a fait quelques citations de cette œuvre notamment du passage : "Pour autrui, extirper le mal, cela revient à agir comme ses parents" (為彼除悪即是彼親).

compassion et miséricorde (慈悲, jihi, cíbēi, karuṇā) : ce terme est également souvent rendu en français par un seul mot ; par exemple compassion ou bienveillance. Toutefois il apparaît également fréquemment dans des composés tels que 'grandes compassion et miséricorde' (大慈大悲, daijihi, dàcíbēi, mahāmaitrī mahākaruṇā) où les deux idéogrammes qui forment ce terme fonctionnent d'une façon un peu plus autonome. Le premier (慈, ji, , maitrī ) désigne l'affection, un amour compatissant voire maternel, le second (悲, hi, bēi, karuṇā) réfère à une émotion plus poignante commisération, d'où notre choix de traduction. Les deux caractères ensemble montrent l'attitude fondamentale des bouddha ou bodhisattva envers les êtres qui se traduit par une compassion active. La juste appréhension de l'ego et des passions permet l'exercice d'une telle compassion.

Compatisant [Le] (慈氏, Jishi, Císhì)

composé (有爲, , yǒuwéi, samskrta) : ce qui est formé, composé. Au mot à mot, ce qui existe par formation. Les multiples phénomènes apparaissent par production conditionnée et sont donc impermanents. Dans cette perspective il s'agit à la fois de ce qui est produit et "productif" (voir ce terme : 有作, usa, yǒuzuò).
Termes opposés muï, wúwéi (無爲, le non-productif) ou bien aussi l'improductif (無作, musa, wúzuò) qui est l'une des qualités du Bouddha. Il y aurait d'ailleurs une réflexion intéressante à mener dans une comparaison entre les conceptions qui dominent actuellement où la productivité semble une qualité insigne et la pensée bouddhique qui estime que tout ce qui est produit est à la fois périssable et dénué de nature propre.

compréhension du titre (釋名, shakumyō, shìmíng) : voir cinq catégories de significations occultes.

concentration (禪定, zenjō, chándìng, dhyāna) : définition en cours de rédaction. Cf. six perfections.

concordance (相應, sōō, xiāngyìng, yukta) : adéquation, correspondance, accord ; ce qui se correspond (應) mutuellement (相) mais aussi ce qui se correspond , donc ce qui s'associe, ce qui se combine. On trouve également comme translittération du sanskrit yukta : 欲吃多 (yokukita, yùchīduō).

Conduite originelle du bodhisattva Roi des Remèdes [chapitre] (藥王菩薩本事品, Yakuō bosatsu honji hon, Yàowáng púsà běnshì) : XXIIIe chapitre du Sūtra du lotus. Le Bouddha est interrogé sur la présence dans l’assistance du bodhisattva Roi des Remèdes. Il évoque un bouddha du passé très lointain, Vertu de Pures Clartés Solaire et Lunaire (日月淨明徳, Nichigatsujōmyōtoku, Rìyuèjìngmíngdé) qui exposa le Lotus en son temps. Un de ses disciples particulièrement zélé, parvenu en un état de recueillement profond, décida de faire offrande à ce bouddha. Il fit pleuvoir des fleurs et des parfums puis décida de faire offrande de son propre corps. Il avala des parfums et s’en oignit puis mit le feu à son corps. Une clarté immense se répandit alors et la combustion dura mille deux cents ans. Dans son incarnation suivante, ce disciple naquit de famille royale et voulut encore faire offrande au bouddha cité précédemment. Mais celui-ci se préparait au nirvana, aussi confia-t-il sa loi à ce disciple. Ce dernier décida de brûler son bras pour faire offrande aux reliques. Mais, après la combustion le bras se reconstitua. Ce disciple ardent n’était autre que Roi des Remèdes. Le Bouddha réitère les pouvoirs du Lotus qui, seul, peut sauver tous les êtres. Puis, fait rare, ce chapitre est confié au bodhisattva qui a été l’interlocuteur du Bouddha durant son exposé.

Conduite originelle du roi Ornement-Merveilleux [chapitre] (妙莊嚴王本事品, Myōshōgonnō honji hon, Miàozhuāngyánwáng běnshì pǐn) : XXVIIe chapitre du Sūtra du lotus. Le Bouddha évoque le passé extrêmement lointain d’un éveillé dont le royaume s’appelait Ornement de Lumière (光明莊嚴, Kōmyōshōgon, Guāngmínghuāngyán). Ornement-Merveilleux, un roi de cette région, avait deux fils, Pur-Réceptacle (淨藏, Jōzō, Jìngzàng) et Pur-Regard (淨眼, Jōgen, Jìngyǎn). Ceux-ci s’étaient convertis au bouddhisme et pratiquaient la voie de bodhisattva. Ils désiraient devenir les disciples du bouddha de ce temps-là et en firent part à leur mère. Mais celle-ci leur demanda de convaincre le roi leur père de venir avec eux. Les princes craignaient son refus car le roi était un croyant fidèle du brahmanisme. Sur les conseils de la reine ils montrèrent à leur père toutes sortes de numéros d’adresse extraordinaires. Le roi ébahi de ces prodiges, les accompagna pour voir leur maître (nous trouvons là la fameuse comparaison où la possibilité de rencontrer un bouddha apparaît aussi rare que l’éclosion de la fleur du figuier sauvage ou le fait pour une tortue borgne de croiser dans l’océan un bois flottant creusé). L’éveillé enseigna la loi bouddhique au roi qui confia son mandat à son frère et se fit moine. Le roi réalisa que ses deux fils étaient ses amis du bien (善知識, zenchishiki, shànzhīshì). Shakyamuni révèle que ce roi et sa reine étaient, des existences passées de deux des bodhisattva présents dans l’assistance et, les deux princes, les deux frères Roi des Remèdes et Supérieur ès Remèdes.

Conduite-Supérieure : voir Pratique Supérieure (上行, Jōgyō, Shàngxíng, Viśiṣṭacaritra).

confucianisme : voir Confucius.

Confucius (孔子, Kōshi, Kǒngzǐ) : Le nom Confucius est une adaptation latinisée de Kǒngzǐ, "Maître Kǒng". Sage chinois qui vécut au VIe siècle avant notre ère. Originaire de la principauté de Lǔ (鲁, Shāndōng actuel), il est actif durant la fin de la période dite des Printemps et Automne (春秋, Chūn Qiū, -722 ~ -481). Les renseignements que nous avons sur lui proviennent essentiellement des Chroniques historiques (史記, Shǐjì) de Sīmǎ Qiān (司馬遷, -145? ~ -86). Selon cette source, Confucius aurait mené une vie errante cherchant en vain un prince vertueux pour l'employer et appliquer ses recommandations. Âgé et déçu, il revient dans la principauté de Lu et y fonde son école. En savoir plus : Confucius et sa pensée ; on peut se reporter également à une conférence que j'ai donnée sur Confucius dans le cadre d'une série consacrée aux grandes spiritualités de la Chine.

Cóngdì yǒngchū pǐn (從地踊出品, Juji yujutsu hon) : XVe chapitre du Sūtra du lotus.

congrégation des êtres humains et célestes (人天大會, ninden daikai, réntiān dàhuì) : rassemblement des êtres des cinquième et sixième mondes, c'est-à-dire des hommes et des dieux, qui se produit lorsque le Bouddha commence à exposer sa doctrine.

congrégations [quatre] (四衆, shishu, sìzhòng) : voir quatre gens .

connaisseur du monde (世間解, sekenge, shìjiānjiě, lokavit) : sixième parmi les dix épithètes qui qualifient un bouddha.

conquête difficile (難勝地, nanshōji, nánshèngdì, sudurjaya)

consciences : voir six consciences.

Conseils (勘文, Kanmon, Kānwén) : peut également se prononcer Kamon en japonais. Avis que les confucéens exprimaient sur la demande du trône en se référant aux exemples du passé. Dans la tradition du bouddhisme de Nichiren, ce terme désigne les remontrances adressées au pouvoir dans la lignée du Traité sur la Pacification du pays et l'établissement de l'orthodoxie (立正安國論, Risshō ankokuron). Au début de la Lettre de Sado, un ouvrage intitulé les Conseils et édits (勘文宣旨, Kanmonsenji) est évoqué ; dans ce contexte, les édits (宣旨) désignent les paroles ou décisions impériales probablement formulées à propos des conseils qui lui ont été adressés.

constance (忍, nin, rěn, kṣānti) : voir cinq constances.

constance de la non naissance des phénomènes (無生法忍, mushōhōnin, wúshēngfǎrěn, anutpattika dharma kṣānti) : stabilité de l'état d'esprit qui résulte de l'éveil au fait que les phénomènes ne naissent ni ne meurent. Dit de la sorte, la chose peu sembler un peu bizarre, elle procède pourtant de la compréhension de ce que les phénomènes n'ont pas de nature propre mais manifestent la production conditionnée. Voir également cinq constances.

Contemplateur des Sons du Monde [bodhisattva] (觀世音菩薩, Kanzeon bosatsu, abrégé sous la forme Kannon 觀音, Guānshìyīn púsà abrégé en Guānyīn 觀音, Avalokitêśvara [bodhisattva]) : une des figures les plus populaires du bouddhisme et sans doute le personnage le plus représenté par l’iconographie. Son nom assez étrange est le fait intentionnel ou non des traducteurs chinois. En sanskrit, Avalokita signifie "qui abaisse son regard" et īśvara, seigneur. La liaison entre les deux termes n’a pas été retenue et l’on a compris le deuxième terme comme étant svara : bruit, son. Ceci dit, la poésie classique chinoise était volontiers symboliste et ce genre de rapprochements entre des types de perceptions différents ne devait pas déplaire. Quoi qu’il en soit, la popularité du culte rendu à ce bodhisattva a été immense. En savoir plus sur le bodhisattva Contemplateur des Sons.

contemplation (禪定, zenjō, chándìng, dhyāna) : voir concentration.

conversion empruntée (迹化, shakke, jīhuà) : désigne les êtres convertis par le Bouddha tel qu’il apparaît dans la première moitié du Sūtra du lotus. Plus particulièrement, liens existant entre le Bouddha et les disciples qui n’ont pas encore reçu la doctrine originelle, notamment l’enseignement du chapitre XVI qui révèle la véritable longévité du Bouddha et le temps depuis lequel il a réalisé l’éveil. Antonyme : conversion originelle.

conversion originelle (本化, honke, běnhuà) : peut également se prononcer honge en japonais ; dont la conversion remonte à l’origine telle qu’elle apparaît dans le chapitre XV du Sūtra du lotus. Désigne les bodhisattva surgis de la terre qui apparaissent dans ce chapitre et particulièrement les quatre qui les mènent (cf. quatre bodhisattva, doctrine originelle). Antonyme : conversion empruntée.

converti (所化, shoke, suǒhuà) : adepte, celui qui est instruit par un enseignant. Antonyme : instructeur (能化, nōke, nénghuà). On retrouve dans ce couple de termes la relation capacité (能, , néng) et objet de l'exercice de cette capacité (所, sho, suǒ).

Corbeille de la Loi (法藏, Hōzō) : fils de Souhait de Brahma-Mer de Joyaux dont il est question dans la Lettre à Sire Matsuno (Showa teïhon p 1277).

corbeille de l'ésotérisme (秘蔵, hizō, mìzàng) : ou corbeille secrète, enseignement secret, etc. L’expression s’est constituée sur le modèle des trois corbeilles qui constituent la totalité de l’enseignement du Bouddha, mais elle est bien postérieure. Elle apparaît très rarement dans les écrits de Nichiren sinon dans le Message d’accompagnement du traité de la Signification de l’incarnation sous la forme du composé hizō no hōmon (秘蔵の法門, la doctrine de la corbeille de l’ésotérisme ou doctrine secrète) qui désigne l’enseignement d’un principe essentiel qui ne doit pas être divulgué tant que certaines conditions ne sont pas réunies.

corbeille des exégèses ou commentaires (abhidharmapitaka) : voir tripitaka (trois corbeilles).

corbeille des préceptes (vinayapitaka) : voir tripitaka (trois corbeilles).

corbeille des sūtra (sūtrapitaka) : voir tripitaka (trois corbeilles).

Corbeille de Vacuité-Totale [bodhisattva] (虛空藏菩薩, Kokūzō bosatsu, Xūkōngzàng púsà, Ākāśagarbha) : bodhisattva qui symbolise la sagesse infinie et les bienfaits de la vacuité. Souvent représenté sur un trône de lotus, il tient de sa main droite l'épée de l'intelligence et de la gauche le joyau qui exauce les vœux. Le monastère Kiyozumi où Nichiren fit ses études avait été fondé pour rendre un culte à une statue de ce bodhisattva.

corps ou incarnation (當體, tōtai, dāngtǐ) : il n'est pas facile de donner un équivalent à ce terme en français. Il désigne le corps, la substance corporelle ou charnelle, l'incarnation, la personne même. Un traité de Nichiren aborde les notions et problématiques liées à l'incarnation dans les doctrines du Lotus : La Signification de l'incarnation.

corps de dharma (法身, hosshin, fǎshēn, dharmakāya) : définition en cours de rédaction. Voir trois corps.

corps de la terre originelle (本地身, honjishin, běndìshēn) : définition en cours de rédaction.

corps de manifestation (應身, ōshin, yìngshēn, nirmāṇakāya) : définition en cours de rédaction. Voir trois corps.

corps d'emprunt (化身, keshin, huàshēn, nirmāṇa kāya) : le sens est très proche de corps de communication (voir trois corps). Exactement ‘corps de transformation’, c’est-à-dire existence que pourrait choisir un bouddha voire un bodhisattva pour enseigner le dharma dans une époque et une société données et également d’avatāra - qui a donné avatar en français – et qui signifie descente, incarnation divine. Peut être traduit également par 'réincarnation' selon le contexte.

corps de rétribution (報身, hōjin, bàoshēn, saṃbhogakāya) : définition en cours de rédaction. Voir trois corps.

corps du Bouddha impérissable comme l'or ou corps de diamant (金身, konjin, jīnshēn ou 金剛身, kongoshin, jīngāngshēn) : définition en cours de rédaction.

corps fractionné des dix directions : voir bouddha des dix directions.

corps infecté ou putride (毒身, dokushin, dúshēn) : littéralement corps empoisonné. L'expression désigne le corps qui est infecté par les trois poisons (三毒, sandoku, sāndú) : la convoitise (貪, ton, tān, rāga), la colère (瞋, jin, chēn, pratigha) et la stupidité (癡, chi, chī, moha). Toutefois, dans la lettre de Nichiren la Réponse au moine Abutsu (Showa teïhon p 1508), j'ai traduit par putride car je crois qu'ici cette expression, même si elle provient de la terminologie bouddhique, désigne essentiellement le corps vieillissant et malade.

Cour intérieure (內院, Naiïn, Néiyuàn) : palais central du ciel de Tusita. Selon des textes tardifs, cette cour intérieure où réside Maitreya serait le séjour des bodhisattva avant leur dernière incarnation. Le ciel de Tusita abrite un autre palais appelé Cour périphérique (外院, Geïn, Wàiyuàn) qui lui est un lieu d'agrément pour les divinités.

Cour périphérique (外院, Geïn, Wàiyuàn) : voir Cour intérieure.

Croire et comprendre [chapitre] (信解品, Shinge hon, Xìnjiě pǐn) : IVe chapitre du Sūtra du lotus. A lui seul, le titre de ce chapitre décrit le cheminement bouddhique. En entendant la prédiction faite à Sharipūtra, d’autres grands auditeurs expriment leur joie. Ils sont vieux et affaiblis, pensent avoir obtenu l’extinction mais ne ressentent pas de joie. Or ce nouvel enseignement les revigore et ils comprennent qu’ils ne possèdent pas encore l’éveil ultime. Ils expriment leurs sentiments sous la forme d’une parabole. Un jeune homme, pour une raison inconnue, s’enfuit du foyer paternel. Il voyage mais vit dans la misère. Son père tente de le retrouver mais n’y parvenant pas, s’installe en chemin dans une ville. Il fait fortune. Un jour le fils passant par cette ville souhaite demander du travail à l’homme riche qu’il ne reconnaît pas. Voyant le faste de sa demeure, il renonce, mais son père l’a aperçu et reconnu. Il envoie des serviteurs à sa poursuite mais le fils défaille de peur. Le père comprenant les mauvaises pensées de son fils décide d’user d’un expédient ; on le laisse partir et il se rend dans un village pauvre. Là, deux serviteurs à l’aspect misérable le recrutent pour s’occuper des immondices de la riche demeure. Le père constate qu’il effectue son travail avec diligence et, déguisé en serviteur, le prend sous sa protection et parfait son éducation. Après plusieurs années, le père sentant sa fin approcher, révèle à tous la vérité. Comme le père, le Bouddha a usé d’expédients en enseignant les trois véhicules. Comme le fils, les auditeurs se sont mépris sur leur propre identité, sur la position qu’ils avaient atteintes et sur leur relation avec le Bouddha.

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