Les trois catégories | ||||||||||||||||||
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(Cinq éléments - douze entrées - dix-huit domaines) |
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Plan du cours : 1. Origine du système des trois catégories 2. Le monde des phénomènes : produits et mouvements
II Définition de chacune des trois catégories
2. Définition de chacun des termes - La forme 3. Fonctionnement : description de l'entité psycho-somatique 4. Interprétations lotusiennes : quelques citations - L'union provisoire des cinq ombres - L'union effective des cinq ombres est le stupa précieux - Identité du stupa précieux de l'union des cinq ombres et de Myohorengékyo
2 Diagramme récapitulatif : Cinq éléments, douze entrées et dix-huit domaines
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Durant le dernier cours, au mois de mars, nous avons étudié la production conditionnée, première doctrine bouddhique destinée à un auditoire déjà acquis à certaines des idées fondamentales du bouddhisme. La plupart des ouvrages de présentation du bouddhisme que vous pouvez consulter enchaînent directement après la présentation de la doctrine générale de la production conditionnée sur la doctrine profonde : les douze liens causaux. Dans certains cas également ils décrivent directement la production conditionnée comme étant l'application de la théorie des douze liens causaux (par exemple L'Inde pense-t-elle ? Guy Bugault, PUF). Le présent cours étant une initiation aux théories bouddhiques et donc ne s'adressant pas forcément à un public très familiarisé avec ces concepts, il m'a semblé intéressant avant que d'approfondir les idées qui découlent de la production conditionnée d'aborder la perception très particulière qu'à le bouddhisme du vivant et de son environnement. Une première analyse peut être menée au travers du système dit des trois catégories. Cette étude facilitera grandement la compréhension des douze liens causaux ensuite (d'autant qu'à des degrés divers les liens causaux II, III, IV, V, VII sont constitutifs des trois catégories). Petite révision : Lors du premier cours d'étude, nous avons étudié les quatre vérités. Premier exposé de la loi bouddhique, les quatre vérités révèlent un double processus.
1°) Le processus de l'enchaînement des vicissitudes dont les deux premières vérités (souffrance - apparition) rendent compte. |
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2°) Le processus de la délivrance que les deux vérités extinction et voie décrivent. |
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Mais quelle vue a le bouddhisme du sujet qui vit les phases de ces quatre vérités? de son fonctionnement ? de son interaction avec son environnement? A quoi s'appliquent les quatre vérités. L'étude des trois catégories répond à ces questions. |
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Les trois catégories (sanka, sanke) représentent la perception bouddhique de l'existence à partir du sujet. Il s'agit d'une notion essentielle et indispensable à la compréhension des principales doctrines bouddhiques. |
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Pour le bouddhisme, tant l'existence que l'ensemble des dharma sont expliqués par les trois systèmes que représentent : - les cinq éléments (goün, wuyin, punca skandha), - les douze entrées (juni nyu, shier ru, dvadasa ayatana) et - les dix-huit domaines (juhakkaï, shiba jie, 18 dhatu). |
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C'est ce que désigne l'expression "trois catégories". Donnons-en un bref aperçu. |
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Les cinq éléments : C'est une distinction en cinq termes de l'ensemble des dharma constitutifs du corps et de l'esprit (tous les phénomènes liés à l'individu) et aussi de la matière et du mental (tous les phénomènes intérieurs et extérieurs). |
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Les douze entrées : Il s'agit d'un système d'analyse qui découle de l'observation du système cognitif lié à la perception et à la sensation des dharma. Nous verrons que ces douze entrées comportent deux classes d'éléments : - six entrées dites internes, qui sont les capacités perceptives du sujet (on emploie l'expression "six racines" 六根, roku kon, liugen, indriya), - six entrées dites externes, qui sont les objets phénoménaux (on emploie l'expression "six lieux" 六 境, rokkyo, liujing). |
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Les dix-huit domaines : Aux douze entrées évoquées précédemment, viennent s'ajouter six consciences qui sont la connaissance subjective des phénomènes du lieu acheminés par le moyen des racines ou capacités perceptives du sujet. |
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Chacune des trois catégories sera décrite plus en détail dans la deuxième partie de l'exposé. |
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1°) Origine du système des trois catégories Pour quelle raison le bouddhisme a-t-il élaboré ce système des trois catégories qui est un descriptif de l'ensemble de l'existant que nous appelons ensemble des dharma ? |
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Contrairement à la pensée indienne traditionnelle, voire à la philosophie occidentale, le bouddhisme n'enseigne pas l'existence d'un noumène ou d'une essence. Le bouddhisme ne reconnaît qu'un monde phénoménal limité d'ailleurs à notre cognition perceptive et sensitive et circonscrit à la fois dans le temps et l'espace. |
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Ainsi, à l'inverse de la plupart des religions, le bouddhisme ne se prononce pas sur l'existence d'une entité qui serait affranchie de l'espace, du temps, du changement, de la naissance ou de la mort, et, une telle chose étant tellement au-delà de nos capacités intellectives, renonce à en débattre. Le Bouddha, d'ailleurs, déclare préférer que son enseignement serve à définir l'ascèse qui permet l'éveil. De la sorte, le bouddhisme entend se limiter à ce qui peut être expérimenté mentalement et physiquement afin de permettre une expérience suprieure appelée l'éveil. |
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Le bouddhisme décrit les phénomènes en termes de produits (samskrta : ce qui est fabriqué, produit) et de mouvements (samskara : ce qui est mû, comme dans le sens de l'expression "l'impermanence des multiples mouvements"). Nous-mêmes, nous naissons, nous changeons et nous disparaissons dans ce monde phénoménal; et, au fil de la vie, nous en éprouvons de la douleur, de la tristesse, du bonheur, de la joie, de l'égarement ou de l'éveil. Ainsi, dans cette acception large, pour nous, ce monde n'est qu'un monde phénoménal. C'est ce qu'exprime, dans le bouddhisme, l'expression "la totalité des dharma". Tel est le champ d'application du bouddhisme. En ce sens, on comprend mieux pourquoi la scolastique bouddhique a été perçue par la pensée orientale comme une sorte de science. |
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A Les cinq éléments (on dit aussi "cinq ombres") Souvent rendu en français par l'expression 'cinq agrégats'. Cette traduction est fautive en ce sens où un agrégat est "la réunion de substances diverses" (Littré) ; c'est au contraire la réunion de ces cinq éléments que l'on pourrait qualifier d'agrégat. Dans les traductions anciennes du sanskrit, nous trouvons les expressions "ombres" et "communs", pour rendre le terme "skandha". La signification est: "ce qui s'assemble" ou "ce qui s'empile". Chacun de nous , corps et mental, et même l'ensemble du matériel et du spirituel, qui en constitue l'environnement, ce "rassemblement" peut se diviser en cinq, d'où le concept des cinq éléments. Il s'agit de : - la forme, - la perception, - la conception, - la volition et - la conscience. Essayons de mieux définir la signification de chacun de ces cinq éléments avant que d'aborder le fonctionnement de leur produit commun : l'être vivant. |
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2°) Définition de chacun des termes La forme (shiki, se, rupa) : le terme sanskrit signifie à la fois forme et couleur. Les traducteurs chinois l'ont rendu par l'idéogramme se qui signifie couleur. La forme apparaissant visuellement par le jeu des ombres et donc par une altération (foncée ou claire) de la couleur. Notons une certaine prédominance assez naturelle de la vision sur les autres sens dans le bouddhisme ancien. Il s'agit de tout ce qui présente une réalité physique et matérielle. Quelles sont les caractéristiques de la forme et quelles sont les acceptions de ce terme ? Les définitions les plus anciennes indiquent : "changements et dissolution", ou encore "substance et obstruction". D'où, deux caractéristiques du monde matériel : - Chaque corps physique, ou objet matériel, est dans un processus de mutations qui aboutit finalement à sa destruction et à la perte de son intégrité ; d'où l'expression "changements et dissolution". - Au même instant, la substance de chaque corps physique ou objet matériel occupe une place précise de l'espace, et par le fait, empêche tout autre objet de se trouver simultanément au même endroit, d'où l'expression "substance et obstruction". |
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Comme nous le verrons plus tard, le terme "forme" peut être perçu dans un sens large ou restreint. Ici il s'agit du sens le plus étendu qui est exprimé de la sorte dans les sutra Agama : "La forme, le produit des quatre grands éléments et de leurs combinaisons". Que sont les quatre grands éléments auxquels il est fait référence ici ? Il s'agit de la terre, de l'eau, du feu et du vent. L'élément de la forme inclut donc ce que les cinq racines, oeil, oreille, nez , langue et corps, transmettent des cinq lieux, à savoir : formes (ici dans son sens restreint), odeurs, sons, goûts et contacts. Tout cela sera analysé plus en détails lors de l'étude des douze entrées et des dix-huit domaines. Nous devons noter que dans le bouddhisme primitif, on distingue par exemple, pour le grand élément terre, une intériorité qui serait les os ou les dents et une extériorité que constitueraient les pierres ou les métaux. Par la suite, après la naissance des écoles bouddhiques, dans la scolastique, ces différents grands éléments symbolisent des propriétés de la matière. Ainsi la terre désigne la solidité, l'eau l'humidité, le feu la chaleur et le vent la mobilité. Ainsi, dans cette vue, chaque corps est une combinaison spécifique des quatre éléments. Les anciens bouddhistes étaient également arrivés à une conception proche de l'atome ou plutôt des particules, en sanskrit paramanu. Nous trouvons des vues assez similaires chez les matérialistes grecs de l'antiquité. |
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La perception (ju, shou, vedana ) : Il s'agit de l'acte perceptif en lui-même, et qui amène des sensations agréables, désagréables, etc... Il peut être physique ou mental. On distingue trois et cinq sortes de perceptions. Les trois perceptions sont : la perception douloureuse, la perception plaisante et la perception indifférente (ni douloureuse, ni plaisante). Les cinq perceptions sont les perceptions tristes, heureuses, douloureuses, plaisantes et indistinctes. Nous pouvons rassembler les trois et cinq perceptions dans le tableau suivant : |
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Parmi les cinq perceptions, l'affect relatif aux perceptions physiques doit exister chez tous les animaux. Celui relatif aux perceptions du mental est plus ou moins développé. Parmi les hommes également, un même objet peut entraîner une perception très différente selon les individus, le lieu ou le temps. |
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La conception (so, xiang, samjna) : Il s'agit de l'opération de l'esprit qui se saisit d'une image apportée par les sens pour la traiter et ainsi construire des images mentales et des représentations. C'est donc une opération d'abstraction. L'ensemble des idées en tant que représentations, sont du domaine de la conception. Ainsi, si nous évoquons un vêtement blanc, "vêtement" et "blanc" sont des conceptions. Les textes définissent différentes sortes de conceptions (douloureuse, plaisante, passagère, pure, impure, etc...) sans que leur nombre soit limité pour autant, comme dans le cas des perceptions, ce qui est normal car la conception se place à un plus grand degré d'abstraction que la perception, et donc ressortit de phénomènes beaucoup plus fins. |
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La volition (gyo, xing, samskara) : Le terme, en lui-même, nécessite quelques explications étymologiques. "Samskara" désigne le mouvement, comme on le voit dans l'une des quatre expressions appelées "sceaux de la loi" : l'Impermanence des multiples mouvements. Dans cette expression "samskara", que les Chinois ont traduit par "xing"("gyô" en japonais) et que nous traduisons par "mouvements", est prise dans son sens le plus large. Il n'en va pas de même dans le cas du samskara des cinq éléments, qui nous concerne ici et dont le sens est beaucoup plus défini. Il désigne plus exactement les fonctions ("motrices") de l'esprit. Toutefois, les éléments deux et trois, la perception et la conception et aussi le cinquième, la conscience sont, eux aussi, des fonctions de l'esprit. Samskara désigne donc, ici, des fonctions différentes de l'esprit, et tout particulièrement la volition ou pulsion qui se traduit par un acte mental qui précède l'acte physique. Comment, dans le cycle des cinq éléments, s'exerce cet acte mental? Les formes, le monde physique, sont perçus par l'élément perception ; cette perception est ensuite interprétée, rattachée à d'autres notions par l'élément conception; ensuite intervient l'élément volition qui s'exprime en terme d'attraction ou de répulsion et engendre l'acte. Notons un autre emploi du terme "samskara", que nous allons étudier dans les douze liens causaux, et que nous traduisons par "agissements". Les agissements désignent l'ensemble des actions produites, bonnes ou mauvaises, par l'esprit, la voix et le corps. En ce sens, le terme est très proche du terme "actes", traduction du sanskrit "karman" et dont l'adaptation occidentale sous le vocable karma est généralement perçu de façon imprécise et quelque peu fausse. |
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La conscience (shiki, shi, vijñana)
: Cette fois encore, considérons l'étymologie
du terme. C'est un composé qui est formé de vi :
séparer, jña : savoir et
ana : le fait. Ce
qui, tout
ensemble, désigne le discernement et la cognition. Ce sont ces
fonctions de l'esprit qui exercent la compréhension, le
jugement, l'appréciation. Ce cinquième élément
a donc un rôle central.
A l'origine, le bouddhisme distinguait six consciences qui étaient l'aboutissement final des sens, à savoir : la vue, l'ouïe, l'odorat, le goût, le toucher et l'imagination (c'est à dire la capacité qu'a l'esprit de se représenter des images). Nous avons donc une conscience visuelle, une conscience auditive, une conscience olfactive, une conscience gustative,une conscience corporelle et une conscience mentale. Par la suite, au fil de l'approfondissement de la pensée bouddhique par les différents maîtres, d'autres régions du psychisme ont été découvertes. Il s'agit des septième, huitième et neuvième consciences. L'école des Yogacarin développa les notions liées aux septième et huitième consciences alors que dès le sixième siècle, le bouddhisme chinois et, tout particulièrement l'école Tiantai enseigne l'existence de la neuvième conscience. Mais quelles fonctions de l'esprit représentent ces consciences? La septième conscience, que l'on appelle "manas", est la conscience intellective, le "conscient"; elle se fonde sur la perception du moi et dès lors produit toutes sortes d'attachements et de passions. C'est de la limitation au fonctionnement de cette conscience, dont témoigne l'expérience quotidienne, que naît une idée fausse et limitée de l'individu qui se fonde sur l'orgueil, l'attachement au moi ou les désirs personnels. La huitième conscience que l'on appelle "alaya" est la conscience réceptacle. Conscience profonde et en quelque sorte "inconsciente", en elle vient se déposer l'expérience de l'individu et, par la force d'une sorte de continuité, d'habitude créées par le vécu, se forment la mémoire, le caractère profond. L'ensemble des dharma perçus venant se déverser dans cette conscience, elle a un caractère extrêmement profond, et elle est alimentée par les sept consciences précédentes.
La neuvième
conscience que l'on appelle "amala"
(阿摩羅識) est la conscience
intacte, pure et de totale ainsité. Il s'agit de la conscience
la plus profonde et la plus vaste. Alors que la huitième
conscience comprenait encore des éléments purs et
impurs en elle, ces éléments se trouvent tous purifiés
et elle s'établit d'une façon globale au-delà de
tous les dualismes. Le processus de l'éveil est la révélation
de cette conscience qui est la part fondamentale de l'être et
que l'on désigne par l'expression "capitale de véritable
ainsité du souverain de l'esprit". En cette conscience,
aboutissent tous les dharma qui apparaissent alors en la nature de
la loi.
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3°) Fonctionnement : description de l'entité psycho-somatique Nous avons décrit chacun des cinq éléments. Il faut maintenant imaginer le fonctionnement simultané et global des cinq éléments. La perception,la conception, la volition et la conscience sont d'ordre psychique. On les appelle "les noms (nama)"; en y ajoutant l'élément forme, nous avons l'expression "noms et formes (myoshiki, mingse, namarupa )", qui témoigne de l'unité physique-mentale de l'expérience du vivant. Les cinq éléments forment un tout, et l'être est la réunion provisoire des cinq éléments. Toutefois, il croit dans une existence indépendante de l'ego, alors que celui-ci est l'un des phénomènes produits par la conjonction des cinq éléments. A ce sujet, le bouddhisme ancien dénonce vingt sortes de vues personnelles qui sont : A propos de l'élément forme : 1) La forme est l'ego 2) La forme est un attribut de l'ego 3) La forme réside dans l'ego 4) L'ego réside dans la forme Et, pour les quatre autres éléments, perception, conception,volition et conscience, on se livre au même exercice. |
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A propos du fonctionnement des cinq éléments, dans Le Principe d'une pensée trois mille ( Devenir le Bouddha, Arfuyen, p 41), Nichiren dit : "La première, l'ombre de la forme, désigne les cinq couleurs. La deuxième, l'ombre de la perception, indique ce qui parvient. Au sujet de la troisième, l'ombre de la conception, le Kosa nous dit : “La conception se saisit des images pour leur donner consistance.” La quatrième, l'ombre de la volition, déclenche l'action. La cinquième, l'ombre de la conscience, effectue compréhension et distinction." Notons ici l'ancienne dénomination "ombre" plutôt que "élément"; et, juste après, il cite un ancien texte qui présente cette vue dynamique : "Tout d'abord, la conscience effectue la compréhension et la distinction, puis la perception reçoit, la conception s'empare de l'image, la volition provoque répulsion ou attraction, la forme alors s'en trouve affectée." Remarquons que nous avons là un ordre différent de la présentation habituelle des cinq éléments, qui commence par la forme pour terminer à la conscience. Ici, à l'inverse, nous commençons par la conscience et finissons par la forme. Cette présentation est conforme aux douze liens causaux où la conscience(troisième lien causal, encore que le sens soit sans doute plus restreint que dans le système des cinq éléments) précède les cinq éléments que l'on appelle "les noms et la forme". Dans plusieurs cas (pas dans tous !) de suite dynamique de termes bouddhiques par exemple les cinq éléments, les douze liens causaux, c'est un choix logique mais arbitraire qui nous fait choisir l'un des termes comme premier. Il est souvent intéressant d'imaginer de commencer par un autre terme du processus. Cette opération est possible dès lors que la suite de termes décrit un processus cyclique. |
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Diagramme
du
fonctionnement des cinq éléments : la constitution de
l'être (diagramme à insérer 27/12/04) |
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4°) Interprétation lotusienne : quelques citations Ayant explicité les notions générales liées aux cinq éléments et à leur fonctionnement, voyons à présent, au travers des textes, la vue spécifique qui en a été développée dans les écoles qui se réclament du Sutra du lotus. |
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Trois enseignements principaux doivent être retenus : - Le caractère provisoire de l'union des cinq éléments, - l'union des cinq éléments est le stupa précieux, - l'identité du stupa précieux de l'union des cinq éléments et de Myohorenguékyo. |
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Notons que dans cette expression, on emploie en général le terme ancien "ombre" plutôt que "élément". Dans le Traité de la triple tradition secrète (Sanju Hiden sho), Nichikan (1665-1726) écrit : "Pour désigner le fait que les cinq ombres soient provisoirement en une union effective, on emploie l'expression les Etres." Dans cette phrase, nous voyons que le fonctionnement global des cinq éléments produit les êtres. Ce fonctionnement est vu comme leur union harmonieuse mais néanmoins provisoire. Chaque être est donc l'agrégat de ces cinq éléments qui, de même qu'ils se sont trouvés réunis, seront séparés. Toutefois, c'est l'être formé de ces cinq éléments qui peut devenir le Bouddha et cela, nous allons le découvrir de suite. |
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Dans la Transmission orale sur les significations (Ongi kuden), lorsque Nichiren explicite certaines expressions du chapitre onze, la Vision du stupa précieux (Showa teïhon p 2645), il dit : "Précieux signifie les cinq ombres et, leur union effective, le stupa. Et on dit qu'il y a vision lorsque l'on voit que les cinq ombres sont les cinq caractères de la loi merveilleuse. Que maintenant Nichiren et les siens récitent Namu Myohorenguékyo, telle est la vision du stupa précieux." Dans cette phrase, Nichiren explicite chacun des termes du titre du onzième chapitre du Sutra du lotus qui s'intitule la Vision du stupa précieux. Il déchiffre donc ainsi ce symbolisme du Lotus : Précieux --------------> cinq éléments Stupa --------------> leur union effective (ou harmonieuse : wago) Vision --------------> voir que l'union effective est les cinq caractères de la loi merveilleuse. Et enfin, il donne de tout cela la mise en pratique réelle en disant : " Que maintenant Nichiren et les siens récitent Namu Myohorenguékyo, telle est la vision du stupa précieux." |
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c) L'identité du stupa précieux de l'union des cinq ombres et de Myohorenguékyo. |
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Dans la Lettre au moine Abutsu (Showa teïhon p 1144), nous trouvons : " Maintenant que nous sommes entrés dans la Fin de la loi, il n'est d'autre stupa précieux que l'aspect des hommes et des femmes qui gardent le Sutra du lotus. Si on ne fait cas ni du noble ni du commun, ni du haut ni du bas, pour ceux qui récitent Namu Myohorenguékyo, leur corps se fait le stupa précieux ; leur corps est l'Ainsi-venu Maints-Trésors. Hormis Myohorenguékyo, il n'est aucun stupa précieux. Le Titre du Sutra du lotus est le stupa précieux et le stupa précieux est Namu Myohorenguékyo." |
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Dans la Transmission orale sur les significations (Ongi kuden), au troisième point du Chapitre des Moyens (Showa teïhon p 2615), Nichiren dit également : "notre tête c'est myo, notre gorge ho, notre poitrine ren, notre ventre gué et nos jambes kyo. Ce corps de cinq pieds de haut est les cinq caractères de Myohorenguékyo."
Et dans L'Infirmation et la confirmation que les bouddha des trois phases jugent bon d'effectuer au sein du corps des enseignements (Sanze shobutsu sokanmon kyoso haïryu Showa teïhon p 1703), nous trouvons : "Les cinq actifs sont la terre, l'eau, le feu, le vent et la vacuité. On parle également des cinq grands éléments, des cinq éléments, des cinq préceptes, des cinq éternels, des cinq directions, des cinq sagesses et des cinq périodes. Pour une même chose, selon les sutra, que d'explications différentes ! Quelle multiplicité de noms dans les recueils internes et externes ! Ce sutra, lui, développe ce point en expliquant que dans l'esprit de tous les êtres se trouvent les cinq natures de Bouddha, les cinq graines de sagesse des Ainsi-venus. Il s'agit là des cinq caractères de Myohorenguékyo. Et c'est de ces cinq caractères que se fait un corps d'homme." |
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Les douze entrées sont réparties en six entrées dites internes et six autres dites externes. Avant que d'aborder l'organisation générale de ce système, procédons à l'examen de la signification du terme "entrée". Ce terme traduit le mot sanscrit ayatana. A-yat signifie entrer et ana, le lieu ou la chose. Ce composé désigne donc à la fois le seuil (le lieu où s'effectue l'entrée) et les données (ce qui entre). En ce sens, le terme français "entrée" est relativement pratique car il peut désigner tant le lieu que l'action d'entrer. On distingue six entrées internes que l'on appelle les six racines et six entrées externes, les six lieux. Le tableau suivant décrit l'organisation du système. |
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Tableau des douze entrées |
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A chacune des entrées internes (ou racines) correspond une entrée externe (ou lieu). La concordance entre chacune des racines et le lieu qui lui est relatif, par exemple entre la langue et les goûts, est à l'origine de l'ensemble des systèmes de la perception et de la connaissance. Examinons à présent chacune des douze entrées en gardant présent à l'esprit l'ensemble du système de concordance des six racines et des six lieux. |
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1 Entrée de l'oeil caksur ayatana : elle est également appelée Racine visuelle ou Racine de l'oeil. C'est par elle que les couleurs pénètrent en nous. Elle désigne l'ensemble du système visuel qui permet la perception des couleurs et donc des formes. Le terme Racine,en sanskrit indriya, a d'ailleurs le sens de capacité. |
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2 Entrée de l'oreille srotra ayatana : elle est également appelée Racine auditive ou Racine de l'oreille. C'est par elle que les sons pénètrent en nous. Elle désigne l'ensemble du système auditif qui permet la perception des sons. |
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3 Entrée du nez ghrana ayatana : elle est également appelée Racine olfactive ou Racine du nez. C'est par elle que les odeurs pénètrent en nous. Elle désigne l'ensemble du système olfactif qui permet la perception des odeurs. |
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4 Entrée de la langue jihva ayatana : elle est également appelée Racine gustative ou Racine de la langue. C'est par elle que les goûts pénètrent en nous. Elle désigne l'ensemble du système gustatif qui permet la perception des goûts. |
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5 Entrée du corps kaya ayatana : elle est également appelée Racine corporelle ou Racine du corps. C'est par elle que les sensations physiques pénètrent en nous par exemple la sensation du chaud ou du froid, de l'humide ou du sec. Elle désigne l'ensemble du système sensorielle physique lié à la peau et le système nerveux permettant la perception "interne" du corps. |
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6 Entrée du mental mano ayatana : elle est également appelée Racine mentale ou Racine du mental. Vis à vis des cinq précédentes racines qui sont uniquement physiques, celle-ci désigne les capacités de l'esprit à se représenter les choses et donc la perception intérieure qui reçoit sans cesse les diverses images qui naissent dans notre esprit. Nous étudierons plus en détail cette racine dans la suite du cours lorsque nous aborderons les dix-huit domaines et tout particulièrement les domaines treize à dix-huit (c'est à dire les six consciences). |
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7 Entrée des couleurs
rupa
ayatana : elle
est
également appelée Lieu des couleurs et désigne
les couleurs et les formes perceptibles par la vue. Notons que le
terme rupa (forme et couleur à la fois) est ici employé
dans son sens le plus restreint. La traduction qui en a été
faite par les Chinois est se (couleur) et c'est par les
couleurs et leur éclairage que les formes nous apparaissent
visuellement. Sans trop entrer dans le détail, notons que la
scolastique bouddhique, l'Abhidharma, distingue trois classes du
formel :
-
l'invisible doté
de formes(les neuf
entrées
: oeil, ouïe, nez, langue, corps, sons, odeurs, goûts et
contacts), - le visible doté de formes (il s'agit de l'entrée des couleurs), - l'invisible dépourvu de formes(contenu de l'entrée des dharma). |
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8 Entrée des sons sabda ayatana : objet de l'audition, elle est également appelée Lieu des sons. Les voix humaines, les cris des animaux et les bruits que produisent les objets dans leurs chocs ou déplacements sont inclus dans cette entrée. On distingue différentes sortes de sons : agréables et désagréables, signifiants et sans signification etc. |
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9 Entrée des odeurs gandha ayatana : objet de l'olfaction, elle est également appelée Lieu des odeurs. On distingue différentes sortes d'odeurs, agréables et désagréables, bénéfiques et nuisibles etc... |
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10 Entrée des goûts rasa ayatana : objet de la gustation, elle est également appelée Lieu des goûts. On distingue différentes sortes de goûts : le salé, l'acide, l'amer, le sucré, l'âcre et le fade. |
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11 Entrée des contacts sprastavya ayatana : objet de la tactilité, elle est également appelée Lieu des contacts. On distingue différentes sortes de contacts qui sont liés aux qualités des quatre grands éléments. A la terre correspond la solidité, à l'eau l'humidité, au feu la chaleur et au vent la mobilité. Notons que dans les théories de l'Abhidharma, chaque objet est une combinaison de plusieurs des grands éléments et donc présente au contact des informations diverses. Une même chose peut donner à la fois, par exemple, les impressions du froid, de la lourdeur et de l'humidité. |
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12 Entrée des dharma dharma ayatana : objet de l'intellect, elle est également appelée Lieu des dharma. Ici dharma a le sens de ce qui est perceptible par la pensée et cela comprend donc à la fois des objets qui existent réellement et d'autres qui n'existent pas. Il s'agit donc de l'ensemble des informations qui nous parviennent ou de l'extérieur ou de notre propre esprit et qui ne sont pas incluses dans les cinq entrées précédentes : couleurs, sons, odeurs, goûts et contacts. |
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Le terme domaine tente de traduire le sanskrit dhatu qui amène la notion d'une classification. Les dix-huit domaines comprennent : - six racines, - six lieux et - six consciences. Les six racines et les six lieux ne sont autres que ceux nous venons d'étudier. Quant aux six consciences il s'agit des six premières des neuf consciences que nous avons décrites dans la première partie du cours à propos de l'élément conscience. Nous allons donc analyser la relation racine-lieu-conscience puis nous récapitulerons succinctement les six consciences. Dans le bouddhisme primitif on exprime l'idée que la conscience provient à la fois de la racine et du lieu. Par exemple nous trouvons l'expression "la conscience visuelle procède de l'oeil et des couleurs" ou encore "la conscience mentale procède du mental et des dharma". Cette façon de penser a progressé jusqu'au concept de la triple harmonie. La triple harmonie est la combinaison instantanée et sans cesse renouvelée des racines, des lieux et des consciences. Ce que nous appelons l'existence est à chaque instant le résultat de cette triple rencontre entre un environnement (le lieu), des organes perceptifs (les racines) et un sujet qui perçoit (la conscience). Nous ne pouvons imaginer l'existence s'il manquait un seul de ces éléments fondamentaux ou si leur combinaison était imparfaite. C'est pourquoi on emploie le terme "harmonie". |
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1 La conscience visuelle genshiki, yanshi, caksur vijnana. C'est le discernement et la compréhension de ce que l'oeil perçoit. 2 La conscience auditive jishiki, ershi, srotra vijnana. C'est le discernement et la compréhension de ce que l'ouïe perçoit. |
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3 La conscience olfactive bishiki, bishi, ghrana vijnana. C'est le discernement et la compréhension de ce que l'odorat perçoit. |
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4 La conscience gustative zesshiki, sheshi, jihva vijnana. C'est le discernement et la compréhension de ce que la langue perçoit. |
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5 La conscience corporelle shinshiki, shenshi, kaya vijnana. C'est le discernement et la compréhension de ce que le corps perçoit. |
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6 La conscience mentale ishiki, yishi, mano vijnana. C'est le discernement et la compréhension de ce que le mental perçoit. Le bouddhisme s'est intéressé à analyser les rapports existant entre le mental et les domaines des six consciences. Pour résumer, on peut qu'il ne s'agit pas d'objets distincts. Les six consciences représentent une activité du mental présente et immédiate. Ces prises de consciences des perceptions visuelles, auditives etc... ne s'exercent que dans l'instant présent et une fois cette activité effectuée, l'instant appartient au passé et le résultat de l'opération des six consciences est venu s'ajouter au mental. Il n'y a donc qu'une différence de ce que nous qualifions de temporel entre les six consciences et le mental. Notons que notre perception du phénomène du temps est directement liée à ce fonctionnement. Ainsi, le mental , lui-même approvisionné par l'apport des six consciences, est leur support. Les dispositions du mental, juste avant l'instant présent, exercent une influence importante sur le fonctionnement des six consciences. En ce sens, dans la philosophie bouddhique on emploie des expressions telles que "condition immédiate " ou "support déterminant". Le courant des Yogacarin a explicité l'existence d'une septième conscience (Cf. supra : cinq éléments). Cette septième conscience aurait également pour support le mental qui dans le même temps où il déterminerait les six consciences produirait cette prise de conscience extrêmement puissante de l'existence individualisée, source de nos limitations. Le dépassement de cet attachement à l'ego procure l'apaisement de la sagesse d'égalité qui consiste à percevoir de façon égale soi et autrui, l'intérieur et l'extérieur. |
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Ainsi nous avons pu progresser dans cette étude de la loi bouddhique en procédant à l'analyse de ces concepts que sont les cinq éléments, les douze entrées et les dix-huit domaines. Les liens entre chacun de ces concepts sont nombreux. Nous voyons bien la relation qui existe entre les douze entrées et les dix-huit domaines qui en sont une sorte d'extension ou entre les dix huit domaines et les cinq éléments. Afin de présenter le système organisationnel qu'il constitue et pour clore cet exposé notons le diagramme suivant.
Diagramme
du système des cinq éléments, des douze entrées
& des dix-huit domaines
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Quelques citations des écrits, des cours de Nichiren ou du Sutra du lotus seront un bon aliment à notre réflexion sur les trois catégories. A propos des consciences, citons ce passage de la Transmission orale sur les significations relatif à quelques vers du chapitre de la Parabole des herbes médicinales. |
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Transmission orale sur les significations relative au chapitre V du Sutra du lotus (Showa Teïhon p. 2633) : Au
sujet de Tous m'apparaissent parfaitement égaux, Je n'ai pour l'un ou l'autre, Ni haine ni amour au coeur, Je n'ai pas d'attachement Ni de limitation non plus" Dans la Transmission orale sur les significations il est dit : "Ces six vers représentent cinq consciences. Je considère la totalité, Tous m'apparaissent parfaitement égaux désigne la neuvième conscience, Je nai pour l'un ou l'autre la huitième, Ni haine ni amour au coeur la septième, Je nai pas d'attachement la sixième et Ni de limitation non plus la cinquième. Pour nous, les êtres, tel est l'essentiel de la vision des dharma. Que maintenant Nichiren et les siens
récitent Namu Myohorenguékyo,
n'est-ce pas la pratique de la neuvième conscience de Je considère la totalité,
Tous m'apparaissent parfaitement égaux ? N'est-ce pas Je n'ai pour l'un ou l'autre? ou encore Ni haine ni amour au coeur ou Je n'ai pas d'attachement ou Ni de limitation non plus ?
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A propos des perceptions différentes que donnent les racines selon le monde duquel la conscience ressortit on se rapportera au Horensho, la Lettre à Horen, notamment au passage suivant (Showa teïhon p.950). "Les mots de ce Sutra du lotus sont tous les corps vivants des bouddha. Pour nous qui n'avons que des yeux de chair, il nous apparaissent sous la forme d'idéogrammes. Ainsi les esprits affamés perçoivent les flots du Gange comme du feu, les hommes y voient de l'eau et les dieux, l'ambroisie. L'eau, elle-même, est unique mais selon les rétributions elle semble différente. Les aveugles ne voient pas les mots de ce Sutra du lotus et les yeux de chair les croient écrits en noir. Les deux véhicules y distinguent la pure vacuité et les bodhisattva toutes sortes de couleurs. Ceux en qui les graines de bodhéité sont matures y contemplent les bouddha." |
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Enfin, terminons par trois citations qui traitent de la purification des racines, cette ascèse étant la définition même des oeuvres et vertus, ces fameux bienfaits spirituels que procure la pratique bouddhique. En premier, citons le Sutra du lotus, au début du dix-neuvième chapitre, les Oeuvres et vertus du maître de la loi. |
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" Si un homme ou une femme de bien garde, lit, récite, comprend ou copie ce Sutra du lotus, cette personne possédera infailliblement les huit cents oeuvres et vertus de l'oeil, les mille deux cents oeuvres et vertus de l'oreille, les huit cents oeuvres et vertus du nez, les mille deux cents oeuvres et vertus de la langue, les huit cents oeuvres et vertus du corps et les mille deux cents oeuvres et vertus du mental. Grâce à ces oeuvres et vertus elle dignifiera ses six racines qui se trouveront ainsi toutes purifiées..." |
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Sur ce thème nous pouvons également considérer deux extraits de la Transmission orale sur les significations (Showa Teïhon p. 2675). |
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Voici les deux premiers articles relatifs au chapitre XIX : I Au sujet des mérites et vertus du Maître de la Loi. Dans la Transmission orale sur les significations, il est dit : "Le Maître de la Loi désigne les cinq sortes de maîtres de la loi. Les œuvres et vertus sont l'effet de la purification des six racines. Et ainsi, que Nichiren et les siens récitent Namu Myohorenguékyo signifie la purification des six racines. Alors, devenir le Maître de la loi de Myohorenguékyo est une grande félicité1 ; et les œuvres, elles aussi, sont bonheur. On dit aussi que faire disparaître le mal se nomme l'œuvre et que faire apparaître le bien se nomme la vertu. Cette grande félicité2 c'est que ce corps devienne le Bouddha et c'est aussi la purification des six racines. Effectuer l'ascèse comme les phrases du Sutra du lotus l'enseignent, ainsi doit être entendue la purification des six racines". II Au sujet de la purification des six racines. Dans la Transmission orale sur les significations, il est dit : "Les œuvres et vertus de l'œil font apparaître celui qui doute de la loi du Lotus dans sa déchéance continuelle et montrent que celui qui croit devient le Bouddha. En gardant le Sutra du Lotus on acquiert les huit cents œuvres et vertus de l'œil. L'œil c'est le Sutra du lotus. Ce sutra et traité du Grand Véhicule est les yeux de tous les bouddha. Que maintenant, Nichiren et les siens récitent Namu Myohorenguékyo signifie qu'ils acquièrent les œuvres et vertus de l'œil. Il en va de même en ce qui concerne l'oreille, le nez, la langue, le corps et le mental". |
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IV Au sujet de "Tout l'océan des actes et des obstructions Ne provient que des pensées mensongères. Si l'on désire s'en repentir, Que l'on s'assoit droit et que l'on considère l'aspect réel, Les multiples méfaits, pareils à la gelée blanche, S'évaporent sous le soleil de la sagesse" Dans la Transmission orale sur les significations il est dit : "Bien que les actes et les obstructions se soient déposés sur les six racines comme gelée blanche, les multiples méfaits se dissipent grâce au soleil de la sagesse" Le soleil de la sagesse c'est Namu Myohorenguékyo que Nichiren propage en la Fin de la loi et il se rapporte à la fois au Bouddha et à la loi. Le vénéré Shakya est appelé le Grand sage vénérable du soleil de la sagesse..." Showa teihon p 2705, ce
passage est relatif au sutra conclusif du Lotus, le Sutra du bodhisattva Sage-Universel. |
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1 : ici le mot saiwai (félicité) s'écrit avec l'idéogramme chinois toku (vertu) comme dans l'expression Oeuvres et vertus (kudoku). 2 : ici l'expression ookinaru saiwai (grande félicité) s'écrit avec les idéogramme chinois ku (oeuvres) et toku (vertus). |
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