Showa teihon p 2626

IX Au sujet de Maintenant ces trois mondes... 

Dans le cinquième volume des Mots et phrases1, il est dit : "Ensuite, à partir de Maintenant ces trois mondes2 jusqu'à la moitié du quatrain suivant3 , nous avons un éloge4  de Il voit la multiplicité des êtres qui se consumme dans la naissance, la veillesse, la maladie et la mort, la tristesse, l'affliction, la douleur et l'adversité5. Il s'associe en second6, en tant qu'objet de la vision7, à la parabole de l'incendie. 

A partir de Il n'est que moi seul jusqu'à la fin de cette moitié du quatrain8, nous avons un éloge4  de voyant cela le Bouddha eut cette pensée9, et ce doit être associé à Effrayé il pénétra dans la maison en flammes10.

Dans la Transmission orale sur les significations, il est dit : "Cette phrase est phrase d'Une pensée trois mille. En ce qui concerne cette doctrine d'Une pensée trois mille, la doctrine empruntée éclaire les deux milles domaines des êtres11 et des ombres12 et la doctrine originelle les domaines des territoires."

Il est dit également : "Le vers
Maintenant ces trois mondes c'est le domaine des territoires, Les êtres qui les peuplent c'est le domaine des cinq ombres et Pourtant ces lieux à présent / Tous regorgent d'infortunes / Il n'est que moi seul le domaine des êtres."

13
Il est dit également : "Maintenant ces trois mondes c'est l'Ainsi-venu du corps de dharma, Les êtres qui les peuplent / Sont tous mes enfants l'Ainsi-venu du corps de rétribution et Pourtant ces lieux à présent... l'Ainsi-venu du corps de manifestation14"


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Notes

Cf. Dictionnaire Miaofa.

2 Pour une meilleure compréhension voici l'extrait en question :

今此三界。皆是我有。其中衆生。悉是吾子。
而今此處。多諸患難。唯我一人。能爲救護.
Ce qui peut se traduire :

Maintenant ces trois mondes
Sont tous ma possession
Les êtres qui les peuplent
Sont tous mes enfants

Pourtant ces lieux à présent
Tous regorgent d'infortunes
Il n'est que moi seul
Qui puisse les secourir

(MHRGK p 233, JNR p 116).

Ce passage de la longue partie versifiée du chapitre de la parabole est célèbre. Il s'agit de deux quatrains dont chaque vers comprend quatre idéogrammes.

3 Cela reprend donc les 6 premiers vers de l'extrait de la note précédente, c'est à dire jusqu'à Tous regorgent d'infortunes.

4 Eloge, ju en japonais, song en chinois (頌). Dans le découpage synoptique qui est fait de chacun des chapitres du Sutra du lotus, ce terme désigne les parties en vers qui magnifient ce qui a été dit précédemment en prose.

5 Ce passage en prose du chapitre de la parabole se trouve p 215 MHRGK et P 105 JNR. Le sujet de la phrase est l'Ainsi-venu.

6 Après mûre réflexion, je pense qu'il est fait référence ici au découpage synoptique du Sutra du lotus. Ce passage est compris dans une rubrique d'éloge du maître de maison lorsque celui-ci voit l'incendie. Il se divise en deux parties, en premier une partie 能見, noken, nengjian puis la partie 所見, shoken, suojian dont il est question ici. Sur ces deux termes, voir la note suivante.

7 Capacité de vision et objet de la vision ? voyant et vu ? observateur et spectacle ? Difficile de donner des équivalents dans notre langue où la vision s'applique à la fois à ce qui est vu et aux capacités de celui qui voit. Si nous suivons le texte, la capacité de vision (能見, noken, nengjian)  est celle du Bouddha et l'objet de la vision (所見, shoken, suojian) c'est ce monde qui regorge d'infortunes.  Dans ce chapitre, le monde du désir est décrit comme une maison en flammes. Nous ne percevons pas le monde des hommes qui est celui où nous vivons comme un incendie perpétuel. Mais c'est pourtant la perception qu'en a le Bouddha. Il est donc important de comprendre que l'objet de la vision, ce qui est vu, n'est pas neutre ni objectif, pour reprendre une terminologie bouddhique il est dépourvu de nature propre. Dans le monde du désir, nous percevons le monde de différentes façons, le Bouddha lui y voit une maison en flammes.

8 C'est à dire :
Il n'est que moi seul
Qui puisse les secourir

(MHRGK p 233, JNR p 116).
Pour la compréhension je n'ai pas traduit vraiment littéralement. Le texte dit "en troisième,  le demi quatrain". Le décompte auquel il semble référer vient de la phrase précédente où nous avions en 1 :
Maintenant ces trois mondes
Sont tous ma possession
Les êtres qui les peuplent
Sont tous mes enfants

, en 2 :
Pourtant ces lieux à présent
Tous regorgent d'infortunes

et ici en 3 :
Il n'est que moi seul
Qui puisse les secourir


Ce passage en prose du chapitre de la parabole se trouve p 216 MHRGK et P 105 JNR. Pour replacer dans le contexte, le Bouddha décrit à Shariputra la condition des êtres qui malgré les souffrances n'ont pas conscience de la condition terrible qui est la leur. Le Bouddha eut cette pensée, la pensée en question est la volonté d'extirper les êtres du monde de douleur dans lequel ils vivent et les moyens à utiliser pour y parvenir.

10
Ce passage de la partie versifiée du chapitre de la parabole se trouve p 226 MHRGK et P 112 JNR.

11 Le texte emploie juste l'expression sho (
) pour abréviation de shujo (衆生).

12 
Le texte emploie juste l'expression on () pour abréviation de go on(五陰). Cf. Trois domaines.

13 Dans plusieurs éditions, notamment celle dont je me sers, le Showa teïhon, le passage qui vient est juste mentionné dans les notes de bas de page comme figurant dans des éditions anciennes.

14 Cf. Dictionnaire Miaofa. Si on fait le lien avec la phrase précédente, nous pouvons donc établir les correspondances suivantes.

Vers du chapitre de la parabole Trois domaines  Trois corps
Maintenant ces trois mondes Domaine des territoires Corps de dharma
Les êtres qui les peuplent Domaine des cinq ombres Corps de rétribution
Pourtant ces lieux à présent ... Domaine des êtres Corps de manifestation