|
pañca anantarya karman
(cinq actes sans rémission, 五無間業, go mukengō, wǔ wújiānyè)
|
pañca āvaraṇa (cinq obstructions, 五蓋, gogai, wǔgài)
|
pañca kaṣāya
(cinq troubles, 五濁, gojoku, wǔzhuó)
|
pañca kāma
(cinq désirs, 五欲, goyoku, wǔyù)
|
pañca śīla
(cinq préceptes, 五戒, gokai, wǔjiè)
|
pañca skandhī
(cinq éléments, 五蘊, goün, wǔyùn)
|
pànjiào
(examen distinct des enseignements, 判教, hankyō ou hangyō) : voir cinq catégories de significations occultes.
|
pānrǔo
(prajñā, 般若, hannya, prajñā)
|
Pānrǔojīng
(Sūtra de la prajna, 般若經, Hannyakyō, Prajñāparamita Sūtra)
|
Pānrǔobōluómìduō xīn jīng
(Sūtra du cœur de la perfection de la prajna, 般若波羅蜜多心經, Hannyaharamitta shin gyō, Prajñā pāramitā hṛdaya sūtra)
|
pānrǔo shí
(période de la Perfection de la prajna, 般若時, hannya ji, prajñā pāramitā)
|
papiyas
(démon céleste malfaisant, 天魔波旬, tenma hajun, tiānmó bōxún)
|
Parabole
(譬喩品, Hiyu hon, Pìyù pǐn) :
IIIe chapitre du Sūtra du lotus. Shariputra entendant la prédiction du Bouddha exulte de joie. Le Bouddha affine sa prédiction concernant Shariputra qui deviendra lui-même bouddha dans le futur sous le nom de l’Ainsi Venu Eclat-Fleuri (Tathagata Padmaprabha). L’assemblée se réjouit et Shariputra demande au Bouddha de préciser les enseignements qu’il a délivrés dans le chapitre précédent afin que nul doute ne subsiste dans l’esprit des disciples. Le Bouddha accepte et décide d’illustrer son propos à l’aide d’une parabole. Dans une vaste demeure qui n’a qu’une seule porte une foule de gens demeure. Mais la maison est dans un état de délabrement avancé et un incendie se déclare. Or les nombreux enfants en bas âge du maître de céans jouent à l’intérieur de la maison en feu. Il veut sortir ses enfants du brasier mais eux, tout à leurs jeux, ne le remarquent pas. Le père, sachant le caractère capricieux de ses enfants, décide d’user d’un stratagème. Il leur annonce que trois chars, chacun tiré par un animal différent, les attendent devant la maison. Les enfants se précipitent au dehors pour voir ces merveilles et échappent aux flammes. Bien sûr, ils ne trouvent pas les chars et leur père, fort riche, leur octroie sur-le-champ un char plus magnifique encore. Le Bouddha est comparable au père, la maison en feu, ce sont les trois mondes, l’astuce que le père utilise pour faire sortir les enfants c’est l’enseignement des trois véhicules et le char amené finalement représente le véhicule unique du Bouddha. La longue partie versifiée qui termine ce chapitre reprend ce qui a été exposé avec des différences sensibles toutefois. La maison y prend un aspect terrifiant et est le théâtre de toutes sortes d’horreurs. Le Bouddha revient encore une fois sur la notion de véhicule unique montrant que les stades auxquels sont parvenus ceux qui ont suivi ses enseignements antérieurs ne sont pas la véritable libération. L’une des raisons pour laquelle il n’a pas révélé jusqu’alors le Sūtra du lotus tient à ce qu’il voulait éviter que de trop nombreuses personnes, encore incapables d‘en appréhender les doctrines, ne le calomnient et s’attirent ainsi de graves rétributions. Il conseille au futur Bouddha que sera Shariputra d’agir de même et de n’enseigner cette loi qu’à ceux qui semblent pourvus de dispositions favorables. Cette longue partie de plus de six cents vers réguliers de quatre pieds chacun est admirable et, avec d’autres passages du Lotus, elle a probablement contribué à la renommée de ce sūtra.
|
Parabole de la ville fantasmagorique
(化城喩品, Kejō yu hon, Huàchéng yù pǐn) :
VIIe chapitre du Sūtra du lotus. Le Bouddha parle d’un éveillé des temps anciens. Il s’appelait Grands-Pouvoirs de Sagesse-Victorieuse (Daitsū Chishō, Dàtōng Zhìshèng). Avant qu’il ne quitte le siècle, cet éveillé était un roi et avait eu seize fils. Lorsqu’ils apprennent que leur père est devenu un bouddha les seize princes partent le rejoindre et lui demandent d’enseigner. Suit une relation des prodiges qui s’accomplissent lorsque Grands-Pouvoirs de Sagesse-Victorieuse réalise l’éveil. Des divinités demandent également à ce Bouddha de révéler la doctrine. Il accède à leur demande et révèle les douze liens causaux puis l’extinction à l’origine. Du coup, les seize princes quittent leur famille pour devenir disciples. A eux, comme aux quatre congrégations, Grands-Pouvoirs de Sagesse-Victorieuse enseigne le Sūtra du lotus. Après l’avoir enseigné longtemps à de très nombreux êtres, ce bouddha entre en concentration. Les seize princes qui sont maintenant des bodhisattva poursuivent l’enseignement du Lotus. Cette action n’a pas pris fin et Shakyamuni révèle qu’il est lui-même l’un d’entre-eux. Il revient sur l’un des thèmes centraux de la première moitié du Lotus : il n’y a pas trois ou deux véhicules pour gagner l’extinction mais un seul. L’enseignement de la notion des trois véhicules n’était qu’un moyen habile destiné à faire évoluer ceux à qui il était destiné. Le bouddha use d’une parabole pour illustrer son propos. Un guide doit conduire des personnes jusqu’à un trésor. La route est longue et déserte. Le groupe s’épuise et le guide comprend qu’il ne pourra les mener jusqu’à l’endroit voulu. Il possède des pouvoirs divins qui lui permettent de faire apparaître une cité illusoire. Les marcheurs peuvent se reposer et reprendre des forces. Le guide fait alors disparaître la ville fantasmagorique et le groupe gagne le lieu du trésor. Le Bouddha est le guide, la route solitaire, la longue suite des vies et morts, la ville apparitionelle les moyens et les marcheurs, les êtres. Illustration : grotte de Dunhuang.
|
Parabole des simples (藥草喩品, Yakusō yu hon, Yàocǎo yù pǐn) :
Ve chapitre du Sūtra du lotus. Simples dans le sens d’herbes médicinales. Le Bouddha s’adresse à Kashyapa pour souligner la justesse de l'enseignement exposé. L'Éveillé apparaît en ce monde pour exposer la loi. Sa connaissance du mental des êtres lui permet de l’enseigner à chacun de façon appropriée. Suivant les dispositions personnelles chacun en retire ce qui lui est substentifique. De même qu’une grande nuée, lorsqu’elle se déverse en pluie abondante, nourrit toutes les plantes, qu’il s’agisse de grands arbres ou de simples herbes et ce, quelles que soient les spécificités de ces végétaux. La loi bouddhique est pareille à cette vaste nuée et les êtres avec leurs différences intrinsèques, aux multiples sortes de plantes. Comme l’averse, l’enseignement se répand également et le Bouddha considère les êtres sans attachement, sans aversion et sans limite. Toujours il expose la loi, "Je fais pleuvoir la pluie de la loi". Et chacun recevant ce qui lui est nécessaire peut croître à sa manière. Amenant le chapitre suivant, le Bouddha déclare aux auditeurs qu’ils ne sont nullement entrés en extinction (滅度, metsudo, mièduó), qu’ils pratiquent en fait la voie de bodhisattva (bosatsudō, púsàdào) et que, s’ils s’y efforcent, ils deviendront des bouddha. A propos de la manière d’enseigner le bouddhisme, il y a dans ce chapitre une réflexion très intéressante sur la dynamique qui unit l’individuel et le général.
|
paramāṇu (particules, 微塵, mijin, wēichén) :
voir le cours sur les trois domaines, paragraphe relatif au premier des cinq éléments et éons dits des cinq cents grains de poussière.
|
pāramitā (perfections ou perfectionnements, 波羅蜜多, haramitta, pōluómìduō) :
voir six perfections.
|
Parc aux cerfs (ou Parc aux daims, Parc aux gazelles, 鹿苑, Rokuon, Lùyuàn, Mṛga dāva) :
parc à Sarnath, lieu où le Bouddha est censé avoir donné son premier enseignement aux cinq bhikhu.
|
parcours lointains (遠行地, ongyōji, yuǎnxíngdì, duramgama)
|
pareil à la fleur de lotus sur l'eau (如蓮華在水, nyorengezaisui, rúliánhuázàishuǐ) :
expression qui apparaît dans la dernière partie versifiée du XVe chapitre du Lotus Surgis de la terre (pour référence : MHRGK p492, JNR p278, Burnouf p190). Elle décrit l'apparence et l'attitude des bodhisattva surgis de la terre qui ne sont pas contaminés par les pensées du siècle. De même que la fleur de lotus qui s'épanouit dans les étangs vaseux, est l'expression de la grâce, pure et éclatante de blancheur, les bodhisattva surgis de la terre apportent de la sérénité et ne sont pas enclins aux vues ou aux passions mondaines. Cette image est souvent citée pour illustrer l'attitude des bodhisattva et l'influence apaisante qu'ils ont sur leurs contemporains. Cette expression est souvent mise en relation avec le lotus en tant qu'incarnation (當體蓮華) ; cf. le traité de Nichiren La Signification de l'incarnation.
|
parfaite ainsité (如如, nyonyo, rúrú, tathatā) :
il s'agit de l'ainsité absolue qui révèle l'aspect réel des dharma (voir principe d'ainsité et triple vérité).
|
parfaite coïncidence de la substance (當體全是, tōtai zenze, dāngtǐ quánshì) :
voir Approches de la notion d'identité.
|
parivāra (proches féaux, 眷属, kenzoku, juànshǔ)
|
Par la foi posséder l'accès (以信得入, ishintokunyū, yǐxìndérù) :
cette expression provient d'un vers de la longue partie finale du chapitre III du Lotus [ref : p 120 J.-N. Robert, p 240 Myōhōrengekyō]. Le Bouddha s'adressant à Shariputra lui fait remarquer que ce n'est pas grâce à sa remarquable sagesse qu'il peut accéder au sens du Sūtra du lotus mais uniquement par la foi qu'il place dans les paroles du Bouddha. Ainsi ce vers "C'est par la foi que tu as possédé l'accès" représente une sorte de concept qui fait de la foi la cause efficiente de la sagesse.
|
paroles véritables (眞言, shingon, zhēnyán) :
plusieurs sens distincts.
1. Le sens d’origine, il s’agit de la traduction chinoise du sanskrit mantra. Les mantra qui appartiennent au bouddhisme tantrique sont des formules incantatoires secrètes dont le sens est souvent peu clair de prime abord. Sous le nom de mystère des mots (語密), ils sont associés dans le triple mystère, au mystère du corps, shinmitsu, shēnmì, 身密, (posture des mains, du corps) et au mystère du mental, imitsu, yìmì, 意密, (représentation mentale de bouddha ou bodhisattva). Certains font un distinguo vis-à-vis des dharani (formules détentrices) en ce sens où les mantra sont généralement plus brefs, on trouve d’ailleurs la formule mantra dharani (眞言陀羅尼, shingon darani, zhēnyán tuóluóní).
2. Le sens littéral, paroles effectivement prononcées, paroles authentiques.
3. Abréviation du nom de l’École des Paroles Véritables (Shingon shū, Zhēnyán zōng, 眞言宗) également appelée École du Mystère (密宗, Mì zōng).
|
particules (微塵, mijin, wēichén, paramāṇu) :
voir éons dits des cinq cents grains de poussière et le cours sur les trois domaines, paragraphe relatif au premier des cinq éléments.
|
part originelle (本分, honbun, běnfèn) :
nature de bouddha inhérente à toute existence.
|
paścima dharma (fin de la loi, 末法, mappō, mòfǎ)
|
Passation (囑累品, Zokuruï hon, Zhǔlěi pǐn) :
XXIIe chapitre du Sūtra du lotus. Chapitre le plus court de ce sūtra. Le Bouddha remet aux bodhisattva la loi de l’éveil complet et parfait sans supérieur, leur enjoignant de la divulguer largement. Ils promettent d’honorer la confiance du Bouddha et celui-ci renvoie à leur terre d’origine les éveillés venus assister à l’exposé du Lotus. Le stupa précieux de Maints-Trésors retourne également à son état précédent.
|
passation des corbeilles de la loi (付法藏, fuhōzō, fùfǎzàng) :
ici les corbeilles représentent la totalité de l’enseignement d’un bouddha (cf. trois corbeilles). Deux sens assez proches :
- 1°) Instruction que donne un bouddha à des disciples choisis, de la totalité de sa doctrine, pour qu’eux mêmes puissent l’enseigner aux générations futures.
- 2°) D’après les listes recensées par la tradition bouddhique, vingt-quatre successeurs de Shakyamuni. Dans ce cas, dans les écrits de Nichiren on trouve l’expression "ceux qui reçurent la passation des corbeilles de la loi", littéralement les hommes de la passation des corbeilles de la loi (fuhozo no hitobito). Pour un détail de cette liste probablement faite après coup cf. les vingt-quatre hommes de la passation des corbeilles de la loi.
|
passer la voie (度道, tokudō, dùdào) :
définition en cours de rédaction.
|
passions (煩惱, bonnō, fánnǎo, kleśa) :
également traduit par tourments, troubles. En sanskrit, vient de la racine kliś : souffrir, ce qui fait souffrir. En français pareillement "passion" dérive du latin patior, souffrir, l'étymologie est similaire à pâtir. En chinois, nous avons un composé formé de fán (trouble) et nǎo (irritation). Nous sommes dans l'optique des quatre vérités et plus précisément des deux premières d'entre elles : ce qui cause la souffrance c'est l'émergence des désirs qui entraînent l'incapacité d'une pensée lucide et cohérente. Pareillement, ce qui déclenche l'enchaînement des douze liens causaux, est le premier d'entre eux, l'ignorance fondamentale et origine de toutes les passions. Selon les écoles bouddhiques le traitement des passion est différent. Dans le bouddhisme du Petit Véhicule, le but est d'arriver à l'extinction des passions par annihilation afin de parvenir à un éveil pur, "sans reste". La pensée du Grand Véhicule ne se départit pas aussi simplement des passions. Elle remarque en elles la force primordiale des désirs qui sont l'aliment de l'action humaine et elle entend l'utiliser pour l'accomplissement de la voie bouddhique. Voir les passions s'identifient à l'éveil et Roi de Lumières Amour.
|
passions s’identifient à l’éveil [les] (煩惱即菩提, bonnō soku bodaï, fánnǎo jí pútí) :
principe fondamental de certains courants du bouddhisme du Grand Véhicule et notamment des écoles qui se rattachent au Lotus. Du point de vue des écoles anciennes du Petit Véhicule, cette notion peut sembler pour le moins paradoxale, en ce sens où l'idéal recherché est l'état d'arhat qui se traduit par l'annihilation des passions. Pourtant, dans l'optique du Grand Véhicule les passions et l'éveil ne sont opposés que du point de vue du simple mortel. Une appréhension plus profonde révèle que les passions et l'éveil sont les deux aspects d'un même phénomène. "Les passions s'identifient à l'éveil" indique donc une caractéristique du processus de l'éveil, c'est-à-dire l'instant où l'immense énergie contenue dans les désirs devient l'éveil. Le Sūtra de Vimalakirti cité par Nichiren notamment dans le traité En une vie devenir le Bouddha dit : "Quand la libération des bouddha est recherchée dans les actes mentaux des êtres, les êtres s'identifient à l'éveil et les vies et morts au nirvana" indiquant de la sorte l'exercice de l'attention et de l'observation dans cet usage des passions. Le terme "s'identifier" (即, soku, jí) mérite un examen sérieux ; à ce sujet on se reportera à l'article concernant les six identités. D'autres expressions similaires se réfèrent à une conception du même ordre, par exemple les passions s'identifient à la prajñā (煩惱即般若, bonnō soku hannya, fánnǎo jí bānruò), l'ignorance originelle s'identifie à la nature de la loi (無明即法性, mumyō soku hosseï, wuming ji fasheng), les vies et morts s'identifient au nirvana (生死即涅槃, shōji soku nehan, shēngsǐ jí nièpán) ou les liens karmiques s'identifient à la libération (結業即解脱, ketsugō soku gedatsu, jiéyè jí jiětuō).
|
patience (忍辱, ninniku, rěnrù, kṣānti)
|
Pays Hu (胡國, Kogoku, Húguó) :
pour les Chinois, depuis l’antiquité, cette expression désignait les royaumes barbares du nord dont les invasions répétées ont été une constante historique.
|
pensée [Une]
(一念, ichinen, yīniàn)
|
Pensée-Magnanime (無諍念, Mujōnen, Wuzhèngniàn) :
selon le Sūtra de la fleur de miséricorde, incarnation d’Amita, du temps où il pratiquait la voie de bodhisattva. Roi du pays de Santirna, il avait mille fils mais seul son grand chambellan put sauver le royaume qui était devenu un repaire de criminels. Ce chambellan était une incarnation de celui qui deviendra le bouddha Shakyamuni.
|
perceptions [trois] (三受, sanju, sānshòu)
|
pérennité-bonheur-ego-pureté (常樂我淨, jō raku ga jō, cháng lè wǒ jìng) :
Cette expression présente deux sens radicalement différents. A l'origine, il s'agit de la quadruple erreur que commet l'homme ordinaire : il prend pour éternel ce qui est impermanent, pour du bonheur ce qui n'est que douleur, pour des êtres spécifiques ce qui est dépourvu de nature propre et pour pur ce qui ne l'est pas.
Il s'agit également des quatre vertus du nirvana : il est immuable (pérennité), il est au-delà des deux douleurs - la première, maladie et angoisse, la seconde, celle qui est causée par autrui, (bonheur), il est pleinement indépendant (ego) et il a épuisé les trois sortes d'égarement (pureté).
Ces deux définitions divergentes se rejoignent dans l'identité du samsara et du nirvana. Cf. commentaire Réponse au moine Abutsu à propos des quatre sceaux de la loi.
|
perfections [cinq] (ou cinq perfectionnements, 五波羅蜜, go haramitsu, wǔ pōluómì, pañca pāramitā)
|
perfections [six] (ou six perfectionnements, 六波羅蜜, roku haramitsu, liù pōluómì, ṣaṭ pāramitā)
|
périodes [cinq] (五時, goji, wǔshí)
|
période du déclin de la loi (末法, fin de la loi, mappō, mòfǎ, paścima dharma)
|
période du Parc aux cerfs (鹿苑時, Rokuonji, Lùyuànshí)
|
perspicacité (善慧地, zenneji, shànhuìdì, sādhumatī bhūmiḥ)
|
persuasion coercitive (折伏), shakubuku, zhéfú) :
shaku, zhé (折) plier, soumettre et buku, fú (伏) assujettir, soumettre. Manière forte de propager le bouddhisme et qui consiste à réfuter strictement les vues d’autrui dès lors qu’elles paraissent fallacieuses et à engager une discussion serrée voire âpre. Dans cette attitude antagoniste on ne craint pas d’entrer en opposition. Nichiren prône ce comportement dans l’époque actuelle de la fin de la loi et tout particulièrement dans les pays où le bouddhisme a déjà été propagé et a dégénéré. On ne doit toutefois pas oublier que le fondement de ce comportement est la compassion envers autrui et la compréhension du malheur qu’apportent l’ignorance et les vues partielles. Voir : captation accommodante (shōju, shèshòu).
|
Petit Véhicule (小乘, Shōjō, Xiǎochéng, Hīnayāna) :
terme péjoratif donné au bouddhisme des anciennes écoles par les tenants du Mahayana ou Grand Véhicule. L'appellation Hinayana est en effet loin d'être neutre, hina (हीन) signifiant médiocre, obsolète, délaissé. Petit Véhicule est la traduction littérale du terme chinois Xiǎochéng (小乘). Lorsque le bouddhisme a commencé de pénétrer l'aire culturelle chinoise, les Petit et Grand Véhicules sont arrivés à peu près simultanément et il était donc difficile de qualifier l'un de ces deux courants d'obsolète.
Les adeptes du Petit Véhicule se désignent comme theravadin, Theravada signifiant "Doctrine ou Opinions des Anciens" qui était le nom de l'une des plus ancienne école du bouddhisme, d'autant que les autres écoles du Petit Véhicule sont pratiquement éteintes (thera, l'ancien était une appellation qui désignait les moines âgés et respectables, vada : le discours). Cette forme de bouddhisme se fonde sur les anciennes Écritures en pali. Le Petit Véhicule est présent au Sri Lanka, en Birmanie, en Thaïlande, au Cambodge et au Laos.
|
phases [trois] (三世, sanze, sānshì)
|
Phrases et mots de la Fleur de la loi :
voir Mots et phrases de la Fleur de la loi (法華文句, Hokke mongu, Fǎhuá wénjù).
|
Pic Sacré : voir mont Sacré du Vautour (靈鷲山, Ryojusen, Língjiùshān, Gṛdhra kūṭa parvata).
|
pilier (棟梁, tōryō) :
mot composé de tō (棟), le faîte, et de ryō (梁), la poutre. Désigne deux pièces essentielles de la charpente d’une maison. Par extension désigne celui autour duquel un clan, une famille se regroupe. Dans le bouddhisme il s’agit de celui qui peut protéger et répandre le dharma.
|
Pínpóshěluó Wáng (Bimbisara [roi], 頻婆舍羅王, Binbashara Ō)
|
pìshuōzhōu (cercle de l'enseignement par l'allégorie, 譬說周, hisetsushū)
|
piṭaka (corbeille, 藏, zo, zàng) :
voir tri piṭaka (trois corbeilles).
|
pítuóluó (stryge, 毘陀羅, bidara, vetāla)
|
Pìyù pǐn (Parabole, 譬喩品, Hiyu hon) :
chapitre III du Sūtra du lotus.
|
Plénitude (富樓那, Furuna, Fùlóunà, Pūrṇa) :
de son nom complet Purnamaitrayaniputra. Disciple du Bouddha, l’un des dix grands disciples, réputé être le meilleur pour enseigner la loi bouddhique. Riche marchand du port de Surparaka (actuellement Sopara, au nord de Bombay), il rencontre le Bouddha à Sravasti où il a mené une caravane. Il se convertit et prend l’habit religieux. De retour dans sa ville, son éloquence gagne de nombreux adeptes à la nouvelle école. Il opte toutefois pour une vie retirée, trop souvent troublée à son goût. Il est présent à l’assemblée du Lotus, au mont du Vautour, et intervient dans le VIIIe chapitre du Sūtra du lotus où le Bouddha fait son éloge et lui confère l’annonciation de l’éveil. Plénitude est particulièrement représentatif de ces disciples du Bouddha qui appartenaient au milieu des grands marchands et qui ont répandu le bouddhisme dans cette classe qui par la multiplicité des échanges, à la fois par voies terrestres et maritimes, a largement contribué à sa diffusion jusque dans des contrées reculées.
|
poisons [trois] (三毒, sandoku, sāndú)
|
pollueurs de la voie (汚道沙門, odōshamon, wūdàoshāmén) :
l'une des quatre sortes de religieux, la pire selon le Traité des dispositions du maître de yoga (瑜伽師地論, Yugashijiron, Yújiāshīdìlùn, Yogacaryā bhūmiḥ śāstra).
|
Porte universelle du bodhisattva Contemplateur des Sons du Monde [chapitre] (觀世音菩薩普門品, Kanzeon bosatsu fumon hon, Guānshìyīn púsà pǔmén pǐn) :
XXVe chapitre du Sūtra du lotus. Le bodhisattva Intention-Inépuisable demande au Bouddha les raisons du nom que porte le bodhisattva Contemplateur des Sons. Il lui est répondu que celui-ci est toujours à l’écoute de ceux qui demandent son aide ou l’implorent. Même dans des situations extrêmes, naufrage, attaque, tourment, incarcération, il secourt ceux qui l’invoquent. Il débarrasse les luxurieux de leurs désirs, les violents de leur colère et les imbéciles de leur stupidité. Il exauce les vœux de celles qui veulent avoir des enfants. Intention-Inépuisable demande alors comment se manifeste ce bodhisattva dans notre monde. Il sauve les êtres en prenant l’apparence nécessaire à cette fin. Il peut donc se présenter sous l’apparence (le texte précise le corps) d’un éveillé, d’un auditeur, d’un roi, d’un moine, d’une nonne, d’un homme, d’une femme ou même d’êtres non-humains, asura ou autres. Intention-Inépuisable fait alors offrande de son collier au bodhisattva. Dans un premier temps celui-ci refuse puis il accepte. Il en donne une moitié à Shakyamuni et l’autre au stupa de Maints-Trésors. Dans ce chapitre nous avons toutes les raisons qui assureront au bodhisattva Contemplateurs des Sons la ferveur religieuse populaire inégalée dont jouit son culte : secours dans les moments périlleux, fécondité et aussi cette capacité de se transformer et de revêtir différents corps. La statuaire bouddhique et les légendes le représentent le plus souvent sous les traits d’une femme douce et belle et il comble ainsi un manque du panthéon bouddhique qui comporte peu de personnages féminins (à part des ogresses ou une fille dragon). Cf. bodhisattva Contemplateur des Sons du Monde.
|
Póshā (婆沙, Bhasa, Bhāṣā)
|
posséder la voie (得道, tokudō, dédào) :
voir obtention de la voie.
|
Possession-Victorieuse (得勝, Tokushō, Déshèng) :
Egalement appelé l’enfant Possession-Victorieuse ou, cela se prononce pareil en japonais ou en chinois mais le premier caractère de son nom change, enfant Vertu-Victorieuse (徳勝). À l’époque où le bouddha Shakyamuni mendiait sa nourriture dans la cité de Maison le Roi (Rajagrha), un enfant qui n’avait rien à lui offrir confectionna un gâteau avec du sable et il lui en fit offrande. La vertu de cette offrande permit à cet enfant de renaître dans une famille royale sous le nom d’Ashoka.
|
Potalaka [mont] :
selon le Sūtra de la guirlande de fleurs demeure du bodhisattva Contemplateur des Sons du Monde. Xuanzang (602 – 664), lors de son pèlerinage en Inde, s’en serait approché et situe cette région près du mont Malaya. Le Potalaka serait très difficile d’accès et la résidence du bodhisattva, au sommet, serait baignée par un lac.
|
pourvu de corporéité et de fonction (倶體倶用, gutai guyū, jūtǐjū yòng) :
se prononce également en japonais kutai kuyū : possédant pleinement à la fois un corps et une fonction agissante. Cette expression est employée notamment à propos des trois corps du bouddha. Ici corporéité renvoie à la corporéité de la phrase du chapitre des Moyens sur l'aspect réel des dharma, c'est-à-dire les dix Ainsi. La corporéité en question est donc celle des multiples dharma. La fonction intrinsèque de la corporéité produit les six Ainsi suivants : énergie, production, cause, condition, effet, rétribution.
|
pourvu de sciences et de pratiques (明行足, myōgyōsoku, míngxíngzú, vidyā caraṇa sampanna) :
l'un des dix épithètes qualifiant le Bouddha.
|
Pouvoirs miraculeux de l’Ainsi-venu [chapitre] (如來神力品, Nyoraï jinriki hon, Rúlái shénlì pǐn) :
XXIe chapitre du Sūtra du lotus. Chapitre assez bref où nous voyons la multitude des bodhisattva surgis de la terre recevoir du Bouddha la mission d’enseigner le Lotus dans le futur. Shakyamuni exprime les pouvoirs surnaturels des éveillés dont le but est, dit-il, que l’on puisse garder cet enseignement et assurer sa passation. Ceux qui pourront agir de la sorte verront le bouddha Maints-Trésors et d'autres éveillés, sauront commenter le Lotus avec ardeur et dissiperont les doutes.
|
prabhākari bhūmi (rayonnement de la lumière, 發光地, hakkōji, fāguāngdì)
|
Prabhūtaratna (Maints-Trésors, 多寶, Tahō, Duōbǎo)
|
prajñā (般若, hannya, pānrǔo, prajñā) :
pour ce terme, selon les traductions on trouve entre autres, intelligence, sapience, sagesse ou discernement, la notion de lucidité me semble également intéressante. La multiplicité des traductions montre bien la difficulté de trouver dans notre langue un équivalent. Les Chinois ont été confrontés au même problème. On trouve donc le terme zhìhuì (智慧, chië en japonais), assez pratique car il associe à la sagesse l’idée d’intuition ou de perspicacité, de pénétration. Le plus souvent pourtant ils ont préféré user de la translittération pānrǔo (on peut prononcer bōrě aussi) qui est dépourvue de sens mais reproduit le mot étranger. J’ai fait le même choix.
La prajñā désigne donc cette sagesse bouddhique, fruit des pratiques et des perfections, qui résout les troubles et les égarements en donnant une connaissance profonde des phénomènes. Cette sagesse permet le discernement lucide. La développer constitue une pratique (cf. six perfections) qui comprend l’écoute de l’enseignement, la réflexion intérieure sur l’enseignement et enfin l’appréhension directe des choses. La prajñā est l’une des trois vertus des bouddha (les deux autres étant le corps de dharma et la libération) et l’une des pratiques des bodhisattva (cf. six perfections) qui mènent à l’éveil.
La prajñā désigne également la quatrième des cinq périodes de l’enseignement du Bouddha dans le système de classification du maître chinois Zhiyi (538-597). Dans ce cas-là, on emploie plutôt l’expression période de la prajñā ou période de la perfection de la prajñā. D’une façon similaire et selon les classements, l’expression renvoie à plusieurs Sūtra du Grand Véhicule qui comprennent dans leur titre les mots prajñā ou perfection de la prajñā et qui étayent le courant de pensée du nagarjunisme. Rappelons que l’un des principaux traités de Nagārjuna s’intitule le Mahā prajñā pāramitā sāstra (大智度論, Daïchidoron, Dàzhìdùlùn) et a été traduit en français par E. Lamotte sous le titre de Traité de la grande vertu de sagesse. [Voir la traduction d'Étienne Lamotte Le traité de la grande vertu de sagesse, Institut orientaliste, Louvain 1944-1980]
|
prajñā pāramitā
(période de la Perfection de la prajñā, 般若時, hannya ji, pānrǔo shí)
|
Prajñā pāramitā hṛdaya sūtra (Sūtra du cœur de la perfection de la prajñā, 般若波羅蜜多心經, Hannyaharamitta shin gyō, Pānrǔobōluómìduō xīn jīng)
|
prajñā pāramitā sūtra (sūtra de la prajñā, 般若經, hannyakyō, pānrǔojīng)
|
pramuditā bhūmiḥ (joie, 歡喜地, kangiji, huānxǐdì)
|
prasava (能生, nōshō, néngshēng)
|
Pratique commode (安樂行, Anrakugyō hon, Ānlèxíng pǐn) :
XIVe chapitre du Sūtra du lotus. On peut traduire aussi Pratique paisible et heureuse ou Pratique sereine. A la demande de Manjushri, le Bouddha expose comment devra se comporter celui qui enseignera le Lotus dans le futur. Se tenant à l’écart des puissants ou des mauvaises fréquentations, il s’adressera à ceux qui sont désireux de savoir. Pour les autres, sous certaines conditions, il peut dire la loi mais, sans illusion. De même, il s’en tiendra à une pratique commode, ne dénonçant pas les opinions hétérodoxes ni les erreurs. Avec subtilité et d’une façon agréable, il essaiera d’amener les autres à son point de vue ; sans duplicité ni flagornerie toutefois. Celui qui lira le Lotus sera délivré des angoisses et maladies, les armes ne pourront lui nuire et de nombreux êtres le protègeront. La pratique révélée dans ce chapitre a été systématisée par les penseurs du Tiantai par la notion de quatre pratiques paisibles et heureuses.
Les contradictions sont nombreuses avec le chapitre précédent Exhortation à la sauvegarde qui dépeint le monde mauvais où, après la disparition du Bouddha, il sera dangereux de propager la loi. On considère généralement que ce chapitre, le dernier chapitre de la partie de la doctrine empruntée, est destiné aux bodhisattva de cette doctrine. Toutefois, il arrive que Nichiren en cite des passages pour réconforter des disciples persécutés ; la citation du Lotus qui figure dans Le Cachot dans la terre est extraite de ce chapitre).
|
pratique de la loi (行法, gyōbō, xíngfǎ) :
manière d'effectuer la pratique de la loi bouddhique.
|
Pratique paisible et heureuse (安樂行, Anrakugyō, Ānlèxíng) :
œuvre de Huisi. Le titre est une référence explicite au chapitre XIV du Lotus. Pour Huisi, ces pratiques sont une aide pour parvenir à l’éveil soudain. Dans la biographie de Zhiyi rédigée par Guanding, Huisi avait donné comme instruction à son disciple Zhiyi la méthode contemplative dite des quatre pratiques paisibles et heureuses.
|
pratique personnelle et adaptation à autrui (自行化他, jigyō keta, zìxíng huàtā) :
ce terme peut revêtir deux significations très différentes :
1° Le sens le plus courant, dans le bouddhisme du Grand Véhicule, est assez proche de celui d’un autre terme : le perfectionnement personnel et celui d’autrui (自利他利, jiri tari, zili tali). On se situe sur le plan de la pratique religieuse. La pratique personnelle représente alors l’ensemble des prières et austérités accomplies par le croyant, et l’adaptation à autrui, la volonté de faire profiter les autres des résultats obtenus ou de tenter de les convertir. Il s’agit là de deux aspects complémentaires de la pratique du Grand Véhicule.
2° Nichiren, notamment dans son traité L’Infirmation et la confirmation que les bouddha des trois phases jugent bon d’effectuer au sein du corps des enseignements (三世諸佛総勘文教相廢立, Sanze sho butsu sōkanmon kyōsō hairyū) use de cette expression dans un sens tout différent. Nous examinerons dans le "En savoir plus" de cette entrée les autres endroits de son œuvre où elle apparaît.
Dans ce traité au titre magistral, pratique personnelle et adaptation à autrui renvoie à une distinction dans les enseignements du Bouddha. La pratique personnelle signifie alors la doctrine bouddhique telle que la voit l’éveillé et telle qu’il peut la manifester et ce, indépendamment des capacités de son auditoire. Le sens est très proche d’un autre terme : "selon son propre esprit" (随自意, zuijiï, suízìyì). Il désigne alors le pur enseignement du Bouddha, sans même que celui-ci ne tente de le rendre plus accessible à ses auditeurs par différents moyens et donc d’en altérer quelque peu l’essence. A l’opposé, l’adaptation à autrui se rapporte au même domaine conceptuel que "selon l’esprit d’autrui" (随他意, zuitaï, suítāyì) et désigne un enseignement plus facile à appréhender mais aussi un peu affadi. Jusqu’à plus ample informé, il semble que cette acception de la pratique personnelle et l’adaptation à autrui soit propre à Nichiren. En savoir plus : Pratique personnelle et adaptation à autrui dans les écrits de Nichiren.
|
Pratique-Supérieure [bodhissatva] (上行, Jōgyō, Shàngxíng, Visista caritra) :
traduit également par "Conduite-Supérieure". Guide des bodhisattva qui apparaissent dans le XVe chapitre du Sūtra du lotus : Surgis de la terre. Dans ce chapitre les bodhisattva qui assistent au prêche du Bouddha lui annoncent leur volonté de répandre les enseignements du Lotus après sa mort. Le Bouddha les en dissuade en leur apprenant que ce monde contient déjà intrinsèquement des bodhisattva qui seront capables de sauvegarder et de prêcher le Sūtra du lotus. Effectivement, la terre tremble alors et à la stupéfaction de l'assemblée, une multitude de bodhisattva admirables qui auront pour tâche de propager le Lotus après la disparition du Bouddha surgit de son sein. Ces bodhisattva sont conduits par Pratique-Supérieure, puis suivent Pratique-Infinie, Pratique-Pure et enfin Pratique-Pacificatrice.
|
pratiques [dix] (十行, jūgyō, shíxíng)
|
pratiques merveilleuses [cinq] (五種妙行, gojumyōgyō, wǔzhǒngmiàoxíng)
|
pratirūpaka dharma (loi de semblance, 像法, zōhō, xiàngfǎ)
|
pratiya samutpāda (production conditionnée, 縁起, engi, yuánqǐ)
|
pratyeka buddha (éveillé pour soi, 辟支佛, hyakushibutsu, bìzhīfó)
|
pravrajyā (religieux, 出家, shukke, chūjiā)
|
Préceptes :
voir École des Préceptes (Ritsu shū).
|
précepteur (和尚, kashō, héshàng, upādhyāya) :
en japonais on peut également prononcer oshō ou washō ; ce terme étant une appellation des moines de haut rang, au Japon, selon les sectes on prononce différemment : dans le Tendai on dit kashō, oshō chez les zenistes et washō pour les courants Préceptes et Paroles Véritables. À l'origine le terme upādhyāya désigne un maître spirituel (upadhi : lire, apprendre). Dans le bouddhisme monacal ancien celui qui est chargé d'inculquer l'éthique et les préceptes au disciple. Cf. acarya.
|
Précieux stupa [chapitre] (見寶塔品, Ken hōtō bon, Jiàn bǎotǎ pǐn) :
voir Vision du précieux stupa.
|
prendre refuge (歸依, kie, guīyī, śaraṇa) :
expression couramment employée pour exprimer la volonté d'adhérer au bouddhisme. Cette adhésion se traduit par le fait de prendre refuge dans les trois trésors : le Bouddha, la loi et la communauté. Il s'agit donc d'une triple prise de refuge. Le terme sanscrit śaraṇa a été traduit en chinois guīyī (歸依, kie en japonais). Le premier caractère signifie revenir et le second s'appuyer, se fonder. Nous avons donc deux notions à la fois : d'une part revenir à un lieu dont on s'était éloigné, un peu comme un bateau qui revient à son port d'attache et d'autre part, prendre appui sur une pensée nouvelle. L'expression française "prendre refuge" rend à peu près ces deux significations, encore qu'elle accentue peut-être plus particulièrement la première d'entre elles. Notons que dans les textes de Nichiren qui nous sont parvenus, nous ne trouvons que rarement l'expression triple refuge et je ne connais pas d'exemple d'usage du concept de prise de refuge. Il utilise plutôt l'expression plus volontariste kimyō (歸命) dont le premier caractère est le même (ki, 歸) et lui préfère généralement son équivalent namu (南無) qui est une translittération du sanscrit namas. Voir le script du cours sur les trois trésors.
|
présence (現前地, genzenji, xiànxiándì, abhimukhi)
|
présence mutuelle des dix mondes (十界互具, jikkai gogu, shíjiè hùjù) :
principe de l'École Tiantai, selon lequel chacun des dix mondes est pourvu des neufs autres mondes qui sont en quelque sorte 'inactivés' en lui mais qui selon les facteurs causaux et les conditions peuvent passer d'un état virtuel à un état actuel. C'est ce qui explique par exemple que dans chacun des mondes l'accession au monde du Bouddha soit possible. Dans plusieurs de ses écrits, Nichiren accorde à ce concept de la présence mutuelle des dix mondes une importance prépondérante, notamment dans le Traité qui ouvre les yeux (開目抄, Kaimokushō) où il remarque que le fondement du principe d'Une pensée trois mille provient du principe de la présence mutuelle des dix mondes. Pareillement, dans un autre traité, Le Honzon de la contemplation du cœur (觀心本尊抄, Kanjin honzon shō), il établit que la pratique de la contemplation du cœur révèle les dix mondes. Ce concept est donc un fondement essentiel aux doctrines, pratiques et conceptions des Écoles du Lotus.
|
prestation congruente (擬宜, gigi, nǐyí) :
de nǐ se proposer de et yí convenable, approprié, bien assorti : le Bouddha propose provisoirement aux êtres la loi qui leur convient et ceux-ci en font l’essai. Dans le système de classification du Tiantai dit des cinq périodes, cette expression désigne la première d’entre elles, celle de la Guirlande de fleurs. Expression allant souvent de pair avec attirance.
|
preta (esprits affamés, 餓鬼, gaki, èguǐ)
|
preuve (所證, shoshō, suǒzhèng) :
Cela qui est prouvé par l'expérience et tout particulièrement l’éveil qui est la 'preuve', le sceau de la loi bouddhique. On trouve également en correspondance le terme 能證 (nōshō, néngzhèng) : la capacité de prouver, d'attester, le témoignage. On retrouve dans ce couple de termes la relation capacité (能, nō, néng) et objet de l'exercice de cette capacité (所, sho, suǒ). Cf. les deux voies de la doctrine et de l'attestation.
|
preuve actuelle (現證, genshō, xiànzhèng) :
voir trois preuves.
|
preuve rationnelle (理證, rishō, lǐzhèng) :
voir trois preuves.
|
preuve scripturaire (文證, bunshō, wénzhèng) :
voir trois preuves.
|
Princesse Sayo de Matsura (松浦佐用姫, Matsura Sayō hime) :
Cette princesse japonaise aurait vécu au VIe siècle. Celui qu’elle aimait devant se rendre au royaume de Silla (Corée), elle monte sur le mont Kagami (mont du Miroir, 鏡山, département de Fukuoka) pour suivre le départ de du bateau en agitant un tissu, une sorte de châle qu’elle portait. Pleine de douleur elle reste là durant sept jours jusqu’à se transformer en rocher. Elle est honorée depuis sous le nom de Déesse de clarté Shiga (志賀の明神, Shiganomyōjin). Citée par Nichiren dans la Réponse à dame nonne Myōshin. Pour une photo d’une statue (moderne) de cette princesse, on se reportera ici.
|
principal et son support (依正, eshō, yīzhèng) :
abréviation de "la rétribution pour le principal et son support (依報正報, ehō shōhō, yībào zhèngbào)". Suivant les actes du passé, la rétribution touche à la fois le sujet principal et ce qui constitue son support inséparable, c'est-à-dire le lieu où il existe et les êtres qui lui sont liés.
|
principe d'ainsité (如理, nyori, rúlǐ) :
qualité de ce qui est "ainsi". Perception de la réalité où celle-ci apparaît pleinement réelle, c'est-à-dire sans l'obscurcissement des illusions, et telle que le Bouddha l'a décrite.
|
Principes de l’arrêt et examen selon le Grand-Véhicule (大乘止觀法門, Daijō shikan hōmon, Dàshèng zhǐguān fǎmén) :
le plus souvent abrégé en Arrêt et examen selon le Grand-Véhicule (大乘止觀, Daijō shikan, Dàshèng zhǐguān). Ce traité a été étudié essentiellement dans les courants philosophiques ou méditatifs. Il enseigne plusieurs principes bouddhiques relatifs à la pratique de l’arrêt et examen et à la nature souillée ou pure de l’esprit. Il est attribué généralement à Huisi encore qu’il n’y ait pas de certitude à ce sujet. Pour une étude plus approfondie sur la paternité de cette œuvre, on peut se reporter avec profit à l’ouvrage de Paul Magnin La Vie et l’œuvre de Huisi, EFEO, Paris 1979, pages 80 à 104. L’auteur y souligne les contradictions relatives à l’attribution de ce texte. Dans son traité La Signification de l’incarnation Nichiren cite l’Arrêt et examen selon le Grand-Véhicule comme étant une œuvre de Huisi, ce point de vue était généralement partagé en son temps.
|
principe merveilleux (妙理, myōri, miàolǐ) :
dans les écrits de Nichiren cette expression désigne le principe contenu dans le Sūtra du lotus. Le terme li que nous traduisons par principe signifie la raison naturelle, le bon sens, puis par extension du sens, la vérité, la cohérence, voire la réalité ultime. Il est intéressant de noter qu'à l'origine ce caractère signifie les veines de la pierre (du jade probablement) ou du bois. Puis il a indiqué l'action de tailler la pierre, car on ne peut pas tailler la pierre si on ne perçoit pas et si on ne respecte pas le dessin interne qui est le sien, d'où la notion de cohérence, de vérité intérieure en partie cachée. Cette image est intéressante car elle montre que celui qui souhaite façonner la pierre doit être en premier attentif à la structure du minéral, c'est-à-dire que l'examen et la compréhension doivent précéder l'intention, sinon on aboutit forcément à un échec ou à une destruction. Ce terme 'principe merveilleux' apparaît notamment au début de l'un des premiers traités de Nichiren En une vie devenir le Bouddha (Showa teïhon page 42).
|
proches féaux (眷属, kenzoku, juànshǔ, parivāra) :
le terme sanskrit désigne une famille, un entourage, les vassaux, la maisonnée, c'est-à-dire une sorte de premier cercle autour d'un personnage. Tous sens que les traducteurs chinois ont rendu par le terme 眷 : proches, parenté, ceux qui sont chers et 属 : les servants, les vassaux.
|
productif (有作, usa, yǒuzuò) :
les composés, ce qui est produit et producteur dans l'enchaînement de création causale. Antonyme : Improductif (無作, musa, wúzuò) et aussi non-productif (無爲, muï, wúwéï).
|
production (所生, shoshō, suǒshēng, janya) :
ce qui est produit, ce qui naît, envisagé dans l’optique de la production conditionnée. Antonyme associé : capacité productrice (能生, nōshō, néngshēng, prasava). On retrouve dans ce couple de termes la relation capacité (能, nō, néng) et objet de l'exercice de cette capacité (所, sho, suǒ).
|
production conditionnée (縁起, engi, yuánqǐ, pratiya samutpāda) :
le terme production conditionnée traduit le sanskrit pratitya samutpāda que les propagateurs du bouddhisme en Chine avaient désigné par les deux idéogrammes yuán et qǐ (engi en japonais). Dans plusieurs traductions ou présentations de cette doctrine, notamment celles de Guy Bugault, cette expression est rendue par "coproduction conditionnée"(cf. L'Inde pense-t-elle?, PUF 1994, pages 122 et suivantes). Au mot à mot on peut rendre l'expression par "se produire selon", selon signifiant selon les conditions ou selon les circonstances et se produire désignant la raison de la manifestation. Le concept de production conditionnée renvoie donc à la raison de l'apparition des phénomènes et aux conditions de leur apparition qui dépend elle-même de circonstances. Ce principe révèle donc une interdépendance des phénomènes entre eux. En ce sens, le bouddhisme se distingue donc des autres religions du monde antique qui recherchent une sorte de cause première des phénomènes, cette cause étant souvent la volonté ou l'activité d'un être primordial. Pour le bouddhisme le monde est un tout dont les éléments se conditionnent mutuellement. Nous avons là une sorte d'"inter-relativisme"total et général ou chaque élément, que le bouddhisme appelle dharma, résulte de facteurs qui eux mêmes ont été générés pas des causes diverses et ainsi de suite d'une façon que l'on serait tenté de ressentir comme vertigineuse. En savoir plus : script du cours relatif à la production conditionnée.
|
profusion (森羅, shinra, sēnluó) :
à l'origine ce terme indique le grand nombre d'arbres qui poussent dans une forêt d'où la notion de prolifération, de profusion que l'on retrouve notamment dans l'expression profusion des dix mille phénomènes (shinrabanshō, sēnluówànxiàng, 森羅萬象) qui désigne les innombrables constituants par lesquels le réel nous apparaît. On trouve aussi l'expression bouddhique la profusion des trois mille (shinrasanzen, sēnluósānqian, 森羅三千) où le nombre trois mille réfère aux trois mille constituants de la Une pensée ; sur ce sujet voir l'article Une pensée trois mille.
|
progresser sur la voie (行道, gyōdō, xíngdào) :
article en cours de rédaction, voir obtention de la voie.
|
progression (精進, shōjin, jīngjìn, vīrya)
|
Prologue (序品, Jo hon, Xù pǐn) :
chapitre I du Sūtra du lotus. Ce premier chapitre nous montre l’auditoire du Sūtra du lotus. Outre des moines qui sont les disciples du Bouddha, arhats et bodhisattva, les quatre congrégations (moines et nonnes, laïcs, hommes et femmes), nous trouvons des dieux et toutes sortes d’êtres, dragons, chimères, asura et autres. Après que le Bouddha ait révélé un enseignement que l'on qualifie Les Sens innombrables, il entre en recueillement. Les dieux dispersent sur le Bouddha et l’assemblée des fleurs sacrées. Le Bouddha émet d’entre ses sourcils un rayon de lumière blanche qui éclaire et révèle l’ensemble des mondes. Maitreya interroge Manjushri sur ces prodiges. Ce dernier lui répond que ces signes auspicieux sont ceux qui précèdent l’exposé du Sūtra du lotus. Il le sait car, dans une existence antérieure, il a déjà assisté à cette scène. En ces temps-là, il était le bodhisattva Lumière-Sublime et Maitreya, lui, était un disciple peu assidu surnommé Cherche-Gloire. Il est intéressant de remarquer que ce Prologue présente le Sūtra du lotus comme ayant été déjà enseigné en d’autres temps et donne donc une dimension intemporelle à ce sūtra.
|
prosterner [se] ou prosternation (稽首, keishu, jǐshǒ, vandana) :
se prosterner front contre terre avec les mains posées devant soi sur le sol exprimant de la sorte la plus haut forme de respect comme dans les rites de la cour impériale chinoise. Parfois employé comme un équivalent de Namu (南無, námó, namas) ou de Kimyō (歸命, guīmìng, namas). Dans les sūtra, cet hommage est rendu devant le Bouddha.
|
provisoire (假, ke, jiǎ) :
ce terme dans le bouddhisme désigne un caractère général des phénomènes, à savoir qu’ils ne révèlent qu’un aspect momentané. On parle de temporalité. Il s’agit donc de ce qui temporairement emprunte une apparence, et c’est sous cette apparence changeante que le monde se révèle à nous. Dans l’enseignement bouddhique il est important de saisir les choses dans leur flux incessant et de ne pas se limiter à leur apparence momentanée.
Ce caractère provisoire est également le deuxième terme de la triple vérité.
|
proximité de l'étant (卽是, sokuze, jíshì) :
voir Approches de la notion d'identité.
|
Puissance-Extrême [bodhisattva] (勢至菩薩, Seïshi bosatsu, Shìzhì púsà, Mahāsthāma Prāpta) :
apparaît également dans les sūtra sous les noms de Tokutaïseï, Dédàshì, 得大勢 (Possession de Grande Puissance) voire Seshi, Shizhie (Intention du Monde) dans le Sūtra de la fleur de miséricorde. Traduit également en français par Muni de Grande-Force et Obtention de Grande-Autorité (Tokutaïseï, Dedashi) par J.-N. Robert dans sa traduction du Lotus. Dans plusieurs sūtra, ce bodhisattva fait partie de la triade d’Amita. Contemplateur des Sons flanque Amita à gauche et Puissance-Extrême à droite. Dans le Prologue du Sūtra du lotus où il est l’un des quatre vingt mille bodhisattva sans régression de l’assemblée et, dans le chapitre du Bodhisattva Toujours Sans Mépris, il est l’interlocuteur du Bouddha. Contrairement à d’autres bodhisattva plus caractéristiques, on a quelques difficultés pour se représenter sa personnalité.
|
punca skandha (cinq éléments, 五蘊, goün, wǔyùn)
|
pure ainsité (真如, shinnyo, zhēnrú) :
voir parfaite ainsité.
|
pure conscience ou conscience amala (阿摩羅識, amarashiki, āmóluóshì, amala vijñana) :
voir le cours sur les trois catégories.
|
purification des six racines (六根清淨, rokkon shōjō, liùgēn qīngjìng) :
notion qui apparaît dans le chapitre XIX du Sūtra du lotus, Œuvres et vertus du Maître de la loi. Cette purification des organes sensoriels serait la vertu résultante des cinq pratiques merveilleuses du Sūtra du lotus, à savoir, recevoir et garder, lire, réciter, expliquer et copier. Cette purification se traduit par un accroissement de l’acuité des perceptions mais aussi par le développement de l’éloquence, des capacités mentales et de la compréhension profonde de la loi bouddhique. Cf. six racines, œuvres et vertus.
En savoir plus : Transmission orale sur les significations (Ongi kuden) à propos du début du chapitre XIX du Sūtra du lotus.
|
Pūrṇa (Plénitude, 富樓那, Furuna, Fùlóunà)
|
Pur-Réceptacle (淨藏, Jōzō, Jìngzàng) et Pur-Regard ((淨眼, Jōgen, Jìngyǎn) :
princes qui apparaissent dans le vingt-septième chapitre du Sūtra du lotus. Fils du roi Ornement-Merveilleux ils souhaitent ardemment entrer dans les ordres. Avec l’aide de leur mère ils convertissent leur père. Ils sont des incarnations anciennes des deux frères bodhisattva Roi des Remèdes et Supérieur ès Remèdes.
|
purusa damyasarathi (dompteur, 調御丈夫, jōgo jōbu, tiáoyù zhàngfū)
|
purva karman (actes anciens, 先業, sengō, xiānyuè)
|
putana (fétide, 富單那, futanna, fùdānnà)
|
Pútídámó (Bodhidharma, 菩提達磨, Bodaidaruma)
|
pútíxīn (esprit de bodhi, 菩提心, bodaïshin)
|
Pǔxián púsà (bodhisattva Sage-Universel, 普賢菩薩, Fugen bosatsu, Samantabhadra)
|
Pǔxián púsà quànfā pǐn (Exhortation du bodhisattva Sage-Universel, 普賢菩薩勸發品, Fugen bosatsu kanbotsu hon) :
XXVIIIe chapitre du Sūtra du lotus.
|
|
|