Les deux acceptions du terme Gandharva












1. L’une des huit classes d’êtres surnaturels qui assistent à la prédication de sutra du Grand Véhicule, notamment du Lotus, et qui protègent la loi. Ces êtres sont issus de la mythologie indienne antérieure au bouddhisme et ont été repris par lui. Le corps du gandharva serait odoriférant et à l’instar des kimnara il est musicien céleste à la cour d’Indra. Ces quelques informations nous laissent imaginer un être semi-divin, une sorte de génie éthéré qui se nourrit de matière subtile. Le rapport avec l’air (l’éther) semble assez étroit, il est associé aux parfums, qui n’ont pas de forme mais sont véhiculés dans l’air, ainsi qu’à la musique qui n’a pas non plus de forme visible et est une vibration de l’air. Peut-être est-ce cette particularité qui consiste à ne pas avoir de forme sensible et de se déplacer porté par l’air qui a amené le deuxième sens.




2. L’Abhidharma kosa sastra (chapitre III) appelle gandharva l’être intermédiaire (ou existence intermédiaire, chuü, zhongyou), c’est à dire l’être avant son incarnation. Selon ce texte, cet être qu’il appelle gandharva, "repère" ceux qui seront ses futurs parents. Parmi eux, il conçoit de l’hostilité envers celui qui sera son père s’il est destiné à un être un garçon et du désir envers sa mère (inversement pour une fille). Lors de l’accouplement, s’il doit être un garçon il s’identifie à l’homme et inversement pour une fille, et dès lors il commence sa nouvelle incarnation. Ainsi dès l’origine l’être est productif de désirs à la fois d’attraction et de répulsion et il termine son existence intermédiaire dans l’expression du désir, du moins en est-il ainsi pour une naissance dans le monde du désir, celui où naissent, entre autres, les hommes et les animaux.

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