La Vie du bouddha Shakyamuni




 Le Bouddha est né vers le sixième siècle avant notre ère à Kapilavatsu (actuellement village de Piprahwa) près de la frontière indo-népalaise. Il ressortait de la tribu Shakya (Çakya), d’où le nom sous lequel il sera désigné : Shakyamuni, le sage des Shakya. Sa famille appartenait à la caste des ksatriya, les guerriers. Son père devait être une sorte de petit seigneur dans cette région inhospitalière et peu peuplée. Sa famille se rattachait au clan brahmanique des Gautama, nom sous lequel il est parfois désigné. Son nom personnel était Siddharta (celui qui a atteint son but). La vie à cette époque, pour un jeune ksatriya des régions frontalières, devait être rude ce qui contribua sans doute à lui donner la robuste constitution nécessaire au mode de vie pour lequel il optera ainsi que les qualités de courage et de ténacité dont il fera preuve.

  Probablement une crise spirituelle aiguë le pousse à quitter la famille qu’il a fondée, sa femme et son jeune fils Rahula, et à mener la vie de religieux errant. Il souhaite échapper au cycle de la transmigration et aux souffrances qui lui sont inhérentes. La croyance dans la transmigration était très répandue dans ces régions indiennes et elle marque les débuts de la conceptualisation du bouddhisme. Cette suite de réincarnations était appréhendée comme un cycle inquiétant et douloureux où chaque nouvelle existence signifiait la perte de l’individualité, de la personnalité précédentes et de nouvelles souffrances.

  Il se rase la tête (comme le faisaient d’autres ascètes ; cela deviendra un signe distinctif du clergé bouddhiste) et devient un ascète errant. Il rencontre des sages mais sans résoudre la question qui l’obsède. Finalement, à force d’entraîner son esprit dans ce but, il entre dans une profonde méditation qui le mènera à découvrir la loi de l’existence à laquelle il s’éveille. Il devient l’Eveillé, celui qui est délivré des existences et des souffrances.

  De retour à Bénarès, il fait halte dans un parc et expose à cinq jeunes religieux les premières notions de son système. Ils deviennent ses disciples et l’embryon de la communauté bouddhique (sangha). Ce sermon porte sur les quatre vérités. Il voyage et convertit de nouveaux disciples à sa doctrine, tant des laïcs que des religieux. C’est un orateur expert et un sage; sa renommée s’accroît. Chose impensable pour l’époque, il ne reconnaît pas le système des castes qui est pourtant fondamental dans la mentalité indienne. Ce sera d’ailleurs bien plus tard, la principale cause du déclin du bouddhisme en Inde. Le groupe des moines qui suivent le Bouddha compte des personnalités éminentes; citons, parmi d’autres, Shariputra, Maudgalyayana ou Ananda. Les croyants laïcs doivent également suivre les commandements moraux du Bouddha et par des offrandes (principalement de nourriture, légumes et céréales) pourvoir aux repas des moines mendiants. Certains riches donateurs offrent à la communauté des parcs pour que les moines itinérants aient un lieu de repos durant la saison des pluies. Le Bouddha accepte que soit créée une communauté religieuse pour les nonnes, ce qui était, là encore, une innovation radicale et qui suscita sans doute quelques remous dans la communauté bouddhique. Des règles sont édictées pour la vie des moines, ce qui laisse à penser que les conduites individuelles les rendaient nécessaires.

  Durant un voyage, le Bouddha probablement assez âgé (la tradition dit quatre-vingts ans), tombe malade et s’éteint.

  Le Bouddha a profondément marqué son époque et l’ensemble de la culture de l’Asie, voire du monde. Le succès de la diffusion du bouddhisme tient à la fois à ses enseignements mais également à la puissante personnalité de son fondateur. On peut dire que le Bouddha est devenu le modèle d’un nouvel idéal humain. Il allie une intelligence vive et profonde avec une compassion active. Dans le même temps, il se montre un excellent pédagogue qui saisit chaque occasion pour délivrer son enseignement de la façon la plus appropriée et qui manifeste un réel souci de faire progresser ses disciples. Contrairement à la représentation traditionnelle d’une partie de la statuaire bouddhique, ses discours et sa vie dégagent une impression d’énergie et de rapidité de la pensée. C’est un homme qui a su mener son combat. Enfin le Bouddha est un penseur qui s’est départi des notions admises à son époque, telles que le système social des castes ou les cultes brahmaniques.

  Le Bouddha n’a rien écrit. Son enseignement a été rassemblé par ses disciples sous la direction de Kashyapa et grâce à l’étonnante mémoire d’Ananda, l’un des compagnons les plus fidèles. Ceci dit, l’ensemble des sutra qui nous est parvenu a mis plusieurs siècles à se constituer.

  Pour ceux qui désirent mieux connaître le fondateur du bouddhisme, nous recommandons vivement les ouvrages d’André Bareau qui a eu le souci de dégager de l’ensemble de la tradition bouddhique les éléments avérés ou cohérents sur ce sujet, et notamment En suivant le Bouddha et La voix du Bouddha.


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