L'Enseignement commun (通 教, tsukyo, tongjiao) : le terme « commun » peut être compris de différentes façons. Tout d’abord, il s’agit d’un enseignement dont la pratique est commune (tsu, tong) aux trois Véhicules (sanjo, sansheng), c’est à dire aux auditeurs, aux éveillés pour soi (pratyeka buddha) et aux bodhisattva. Il désigne également le contenu de cet enseignement c’est à dire les thèses générales du Grand Véhicule ainsi qu’une approche des théories de Nagarjuna (vers les II^e et III^e siècles) sur la vacuité. Seuls les bodhisattva de hautes capacités peuvent appréhender cette pensée dans une conception qui ne soit pas limitative et ainsi, aborder les troisième et quatrième enseignements : le distinct et le global.

L'Enseignement distinct (別 教, bekkyo, biejiao) : pour Zhiyi, cet enseignement est distinct des autres pour huit raisons. Citons les principales :

- la distinction quant à l’enseignement (教 別, kyobetsu, jiaobie) : il n’est accessible qu’aux seuls bodhisattva et non comme l’enseignement commun aux êtres des trois véhicules.

- la distinction quant au principe fondamental (理 別, ribetsu, libie) : les concepts de l’aspect provisoire (假, ke, jia) des dharma et leur vacuité (空, ku, kong) sont abordés mais sans relation d’influence de même pour leur point central (中, chu, zhong). Ces concepts sont traités distinctement les uns des autres. Dans l’enseignement global (le suivant), ces concepts ne sont plus appréhendés de façon « distincte » mais dans leur interdépendance.

- la distinction quant à l’effet (果 別, kabetsu, guobie) : dans l’enseignement distinct, le plus haut degré où parvient le bodhisattva est l’éveil merveilleux (妙覺, myokaku, miaojue). Mais, sous cet éclairage, cet éveil merveilleux est totalement différent des autres états de perception et de ce fait on marque une différence fondamentale entre le bouddha et les hommes.

L'Enseignement global (圓 教, enkyo, yuanjiao) : il est appelé ainsi parce qu’en lui plus aucun élément ne s’oppose. Il contient tout à la fois les différents stades que sont les autres enseignements mais il amène à une compréhension dont chaque fait vient corroborer la justesse. Pour Zhiyi, c’est l’enseignement du Lotus qui reprend dans ces différentes parties les enseignements précédents mais qui en plus résout les contradictions internes à ces doctrines et ainsi les harmonise. Cette harmonisation n’est possible que par l’apport de nouveaux concepts souvent décrits d’une façon métaphorique dans le Sutra du lotus.

Ce système de classification de l’ensemble des doctrines bouddhiques élaboré par Zhiyi prend pour critère le contenu des sutra et autres textes pour les regrouper en quatre grandes tendances. Il a également trié selon un autre système qui est lui d’ordre historique et qui correspond à une volonté de dégager une chronologie signifiante dans les sermons du Bouddha. Il s’agit des cinq périodes (五 時, goji, wushi).

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