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Zhiyi le sage du mont Tiantai |
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Zhiyi 智顗 (538-597) est natif du Hunan (湖南). Presque toute sa vie se passe durant cette époque de confusion qui marque la période d'un peu plus d'un siècle et demi désignée sous le nom de Dynasties du sud et du nord (420-589, 南北朝時代). A seize ans il assiste au massacre de sa famille par les troupes des Wei occidentaux. Il entre dans les ordres en 555. Cinq ans plus tard il rencontre Huisi 慧思 (515 – 577) au Dasu (大蘇山) et devient son disciple Huisi
avait développé une forme méditative originale
du bouddhisme. En se fondant surtout sur le Sutra du lotus, mais
aussi sur d’autres sutra du Grand
Véhicule notamment le Sutra
du perfectionnement de la
prajna (Maka hanya
haramitsu kyo, Mohe
banruo puluomijing, Prajna
paramita sutra)
et sur toute la
littérature du courant de la Voie du milieu (madhyamika) qui
lui est associéé il prônait une
approche originale du bouddhisme qui était une recherche
active de l’éveil par la contemplation
(zenjo, chanding). Zhiyi reste sept ans auprès de Huisi, puis lorsque celui-ci se retire au Nanyue (南岳), sur son conseil il se rend à Jinling (金陵, actuellement Nankin) la capitale des Chen (陳). Il y réside huit ans, durant lesquels il développe le système contemplatif de l’esprit qui lui est propre. Il l'enseigne au temple Waguansi (瓦官寺) que fréquentent certains membres de l'aristocratie. En 575, il se retire dans le Zhejiang (), au mont Tiantai (天台山), lieu réputé chez les bouddhistes comme les taoïstes pour la quiétude de ces montagnes couvertes pins. Il y reste dix ans mais doit quitter ses montagnes car la cour impériale le réclame. Il reste quatre ans à Jinling et prêche ses analyses sur le Sutra du lotus. Chassé par l’invasion des Sui, il voyage dans différents lieux, notamment jusqu’au mont Nanyue. Il enseigne ce qui sera consigné par son disciple Guanding 灌頂 (561 – 632) : le Grand Arrêt et examen (摩 訶止觀, Maka shikan, Mohe zhiguan) et une réflexion sur le titre du Lotus, Le Sens occulte de la fleur de la loi (法華玄義, Hokke gengi, Fahua xuanyi). Il revient au mont Tiantai où il meurt en 597. L’influence de Zhiyi sur la pensée bouddhique a été considérable. Grand commentateur du Sutra du lotus, il en établit la prééminence par des systèmes de classifications des enseignements. Son approche à la fois mystique, intellective et contemplative est unique dans sa finesse et son détail. Le raisonnement est souvent difficile et nécessite de la part du lecteur plus que de l’attention. Il a défini ou créé de nombreux concepts bouddhiques, sous forme de systèmes et notamment Une pensée trois mille (一念三千, ichinen sanzen, yinian sanqian) ou l’arrêt et examen (止觀, shikan, zhiguan ou arrêt et vision). On se reportera avec intérêt à l’étude que Léon Hurwitz lui a consacrée dans Mélanges chinois et bouddhiques (réf.)[Mélanges chinois et bouddhiques, Chih-I par Léon Hurwitz. Institut Belge des hautes Etudes Chinoises, Bruxelles 1962.] |